La solution (il m'a fallu dix ans pour parvenir à l'évidence) est dans la poésie. Dire les vers en marchant. Rythmer la récitation. Accorder la stance à la cadence nomade : Péguy dans la steppe, Apollinaire en haute altitude, Shakespeare sous l'orage. Avoir sur soi une anthologie poétique, trois cents grammes de papier : c'est idéal, inépuisable. En outre, le soir, seul au bivouac, dans la nuit, on peut arracher la page qui a nourri l'âme tout le jour durant, et construire avec elle un gentil petit feu auquel on récite le poème appris.
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Info: L'axe du loup : De la Sibérie à l'Inde, sur les pas des évadés du Goulag
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