Il est dur de consentir qu'on ait l'esprit comme tout le monde : l'étrange est que l'on parle de son estomac ou de son urticaire pour décrire son âme. Personne ne dit : je suis malade d'envie ou de jalousie dix fois par jour, cela me gâte le teint que j'avais si joli à dix ans, mais : ma générosité me perdra, je ne tiens jamais compte de moi-même, c'est un véritable handicap. Nous vivons entourés d'êtres exquis aux prises avec leurs sentiments délicats et tentons de nous conformer à de si beaux modèles.
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Info: La vieille dame et moi, Le Grand Miroir, 2001, p. 19
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