Je crois que la condition idéale de l'écrivain se développe, quand il n'a pas de visage, de présence, mais que le monde qu'il représente occupe tout le tableau - comme Shakespeare, dont il ne reste aucun portrait qui puisse nous servir à savoir comment il était, ni aucune information qui explique vraiment quelque chose sur lui. Aujourd'hui, au contraire, plus l'image de l'auteur envahit le terrain, plus le monde qu'il a représenté se vide; puis l'auteur aussi se vide, et de tous les côtés il ne reste que le vide.
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Info: Ermite à Paris, Texte de 1974, Seuil
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