Les langues sont la clef ou l'entrée des sciences, et rien davantage ; le mépris des unes tombe sur les autres : il ne s'agit point si les langues sont anciennes ou nouvelles, mortes ou vivantes, mais si elles sont grossières ou polies, si les livres qu'elles ont formés sont d'un bon ou d'un mauvais goût. Supposons que notre langue pût un jour avoir le sort de la grecque et de la latine, serait-on pédant, quelques siècles après qu'on ne la parlerait plus, pour lire Molière ou La Fontaine ?
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Info: Les Caractères, Oeuvres, la Pléiade/Gallimard 1951 <p.349 XIII 19>
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