On sait qu'avec beaucoup de noblesse et de fierté dans l'âme, le maréchal de Saxe avait les moeurs grivoises. Par goût autant que par système, il voulait de la joie dans ses armées, disant que les Français n'allaient jamais si bien que lorsqu'on les menait gaiement, et que ce qu'ils craignaient le plus à la guerre, c'était l'ennui. Il avait toujours dans ses camps un opéra-comique. C'était à ce spectacle qu'il donnait l'ordre des batailles ; et ces jours-là, entre les deux pièces, la principale actrice annonçait ainsi : "Messieurs, demain, relâche au théâtre à cause de la bataille que donnera M. le maréchal ; après-demain, Le Coq du village, Les Amours grivois, etc".
Auteur:
Info: Mémoires, 1804, Mercure de France 1999, p.131
Commentaires: 0