Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 8
Temps de recherche: 0.0245s

subconscient

Nous abritons un ange que nous choquons sans cesse. Nous devrions être les gardiens de cet ange.

Auteur: Cocteau jean

Info:

[ voix intérieure ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

femmes-par-homme

Il n'y a pas de femmes dangereuses pour les aveugles : il n'y a pas d'hommes dangereux pour les sourdes.

Auteur: Dumur Louis

Info: Petits aphorismes, Sur l'amour, 18, p.333, Mercure de France T. 4, Avril 1892

[ voix ] [ séduction ] [ femmes-hommes ]

 

Commentaires: 0

révélateur

L’écriture est juste le résultat de ce qu’on est devenu jour après jour au fil des ans. C’est une empreinte digitale de l’esprit, voilà le travail.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Sur l'écriture", lettre à William Packard, 27 mars 1986

[ témoignage ] [ voix ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

personnage

Ses yeux, ah ! ses yeux. Cet éclat de cauchemar, et en même temps la blessure, la plus grande blessure que j'ai jamais vue dans des yeux, comme si quelqu'un, des années plus tôt, les avait mutilés, creusés au couteau, et que peu à peu, dans les plaies béantes, se soient reformés des yeux... puis, ne pouvant faire davantage, qu'ils se soient arrêtés à mi-chemin. C'étaient ses paroles, qui lorsqu'elles ne débordaient pas de pure méchanceté, étaient attirantes comme la nuit.

Auteur: Zatèli Zyrànna

Info: Gracieuse dans ce désert

[ regard ] [ laideur ] [ voix ]

 

Commentaires: 0

délire

Solitude physique difficilement supportable.
Moralement toujours plus ou moins seul.
L'idéal, pouvoir s'isoler d'autrui sans pour autant en être séparé.
Monsieur Songe a du mal à rédiger ces lignes. Il se dit si ma nièce était encore avec moi quel plaisir nous aurions à chercher ensemble nos chères définitions.
Qu'est-ce que tu racontes ? dit la nièce. Qu'est-ce encore que cette méchanceté ? Je t'interdis tu entends, je t'interdis.
Monsieur Songe est bouleversé. Suffisait de ne pas dire qu'elle était morte pour que sa nièce soit toujours là ? Que devient cette histoire de solitude physique ou morale ?
Des mots encore. Des mots trop vite dits.
Ma chérie je t'écoute. Nous allons peut-être trouver que la solitude n'est qu'un de ces mots-là.

Auteur: Pinget Robert

Info: In "Du nerf", éd. de Minuit, p. 48-50

[ borderline ] [ absence-présence ] [ voix du silence ] [ claustration ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Benslama

allégories

AUGUSTE.
On assure que le langage des animaux est perceptible aux chevaliers errants, seigneur ?

LE CHEVALIER, bafouillant légèrement.
Pas dans le sens où tu l’entends... Évidemment, ils nous parlent. Chaque animal sauvage étant pour le chevalier un symbole, son rugissement ou son appel devient une phrase symbolique qui s’inscrit en lettres de feu sur notre esprit. Ils écrivent, si tu veux, les animaux, plutôt qu’ils ne parlent. Mais ça n’est pas varié. Chaque espèce ne vous dit qu’une phrase, et de loin, et parfois avec un accent terrible... Le cerf, sur la pureté, le sanglier sur le dédain des biens de la terre... Et c’est d’ailleurs toujours le vieux mâle qui vous parle. Il y a derrière lui de petites faonnes ravissantes, des amours de petites laies... Non, c’est toujours le dix cors ou le solitaire qui vous sermonne.

Auteur: Giraudoux Jean

Info: In "Ondine" - disponible sur Gallica

[ voix de la nature ] [ déception ] [ homme-animal ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Benslama

auditeur test

- Je suis le vingtième siècle, lut-elle.

Profane s'écarta en roulant sur lui-même et se mit à étudier les dessins du tapis.

Je suis le ragtime et le tango ; la typo sans-sérif, pure géométrie. Je suis le fouet en cheveux de vierge et les entraves astucieusement fignolée d'une  passion décadente. Je suis chaque gare solitaire de chaque capitale d'Europe. Je suis la Rue, les mornes bâtiments gouvernementaux. Le café-dansant, le mannequin automate, le saxophone jazz, postiche de la touriste, faux seins en caoutchouc du travelo, pendulette de voyage qui indique toujours la mauvaise heure et sonne dans des tonalités diverses. Je suis le cadavre de palmier, les souliers vernis du nègre qui danse, la fontaine asséchée en fin de saison touristique. Je suis tous les accessoires de la nuit. 

- Ca vient assez bien.

- Je ne sais pas.

Auteur: Pynchon Thomas

Info: V.

[ lecture à haute voix ] [ énumération ] [ identification ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

nazisme

Le Führer désire que le rendement s’accroisse de cinquante pour cent dans les trois mois et soit doublé dans les six mois. Des propositions de l’assemblée pour atteindre ce but seront les bienvenues. Mais celui qui ne collaborerait pas devait être considéré comme saboteur et traité en conséquence.

Tandis que l’orateur lance encore un Siegheil en l’honneur du Führer, Quangel se dit : "Dans quelques semaines, l’Angleterre sera écrasée et la guerre terminée. Mais nous devons doubler en six mois notre production de matériel de guerre ! ... A qui fera-t-on avaler celle-là ?"

Mais l’orateur suivant monte à la tribune. Il est en uniforme brun, la poitrine constellée de médailles, de décorations et d’insignes. Cet orateur du Parti est une tout autre sorte d’homme que le militaire qui l’a précédé. D’emblée, il évoque, d’une voix tranchante, le mauvais esprit qui continue à régner dans les entreprises, malgré le prodigieux succès du Führer et de l’armée. Il parle avec tant de virulence qu’il en rugit littéralement, et il ne mâche pas ses mots, pour flétrir les défaitistes et les rouspéteurs. Il s’agit d’exterminer ces gens-là ; on leur fermera le bec une fois pour toutes. Les mots Suum cuique étaient gravés sur les boucles des ceinturons pendant la Première Guerre mondiale ; les mots à chacun son dû se trouvent maintenant gravés sur les portes des camps de concentration. C’est là qu’on apprendra à vivre à ces gens-là. Et celui qui y fait jeter les mauvais citoyens, celui-là fait quelque chose de positif pour le peuple allemand. Celui-là est un homme du Führer.

L’orateur conclut, en rugissant :

- Mais vous tous qui êtes ici, chefs d’ateliers, chefs de services, directeurs, je vous rends personnellement responsables de la salubrité de votre entreprise. Et qui dit salubrité, dit façon national-socialisme de penser ! J’espère que vous m’avez compris. Quiconque se relâche et fait la moue, quiconque ne dénonce pas tout, même les choses les plus insignifiantes, celui-là sera jeté lui-même dans un camp de concentration ! ... Vous me répondez personnellement de l’usine, que vous soyez directeur ou contremaître. Je mettrai bon ordre dans tout cela, fût-ce à coups de bottes.

L’orateur reste encore un moment ainsi, les mains levées et crispées par la fureur, le visage d’un rouge violacé. Après cette explosion, un silence de mort s’est emparé de l’assemblée. Les assistants prennent tous des airs pincés, eux qui, si soudainement et si officiellement, ont été promus au rang d’espions de leurs camarades. Puis, à pas lourds, l’orateur descend de la tribune, et ses insignes tintinnabulent doucement sur sa poitrine. Le directeur général Schröder, plus pâle que jamais, se lève et demande d’une voix suave si l’on a des observations à formuler.

Une impression de soulagement s’empare de l’assemblée, comme la fin d’un cauchemar. Personne ne semble encore vouloir parler. Tous n’ont qu’un désir : quitter cette salle le plus vite possible. Et le directeur général s’apprête à clore la séance par un "Heil Hitler" quand, tout à coup, au fond de la salle, un homme en « bleu » de travail se lève. Il déclare que, pour faire augmenter le rendement dans son atelier, ce serait très simple. Il suffirait d’installer encore telle et telle machine : il les dénombre et explique comment elles devraient être installées. Après quoi, il faudrait encore débarrasser son atelier de six ou huit hommes, flâneurs et bons à rien. De cette façon-là, il se fait fort d’atteindre les cent pour cent en un trimestre.

Quangel est très détendu : il a entamé le combat. Il sent que tous les regards sont braqués sur lui, simple travailleur pas du tout à sa place parmi tous ces beaux messieurs. Mais il ne s’est jamais beaucoup occupé des gens ; ça lui est égal qu’ils le regardent. Les autorités et les orateurs se concertent, se demandent qui peut être cet homme en blouson bleu. Le major ou le colonel se lève alors et dit à Quangel que la direction technique s’entretiendra avec lui au sujet des machines. Mais que veut-il dire, en parlant de six ou huit hommes dont son atelier devrait être débarrassé ?

Quangel répond posément :

- Certains ne peuvent déjà pas travailler au rythme actuel, et d’autres ne le veulent pas... Un de ceux-là se trouve ici.

De l’index, il désigne carrément le menuisier Dollfuss, assis à quelques rangs devant lui.

Il y a quelques éclats de rire ; Dollfuss est parmi les rieurs. Il a tourné le visage vers son accusateur.

Mais Quangel s’écrie, sans sourciller :

- Oh ! bavarder, fumer des cigarettes aux toilettes et négliger le travail, tout cela, tu le fais très bien, Dollfuss !

A la table des autorités, tous les regards se sont de nouveau braqués sur cet insensé. Mais voici que l’orateur du Parti bondit et s’écrie :

- Tu n’es pas membre du Parti ! Pourquoi n’es-tu pas membre du Parti ?

Et Quangel répond ce qu’il a toujours répondu :

- Parce que j’ai besoin de tous mes sous, parce que j’ai une famille.

Le brun hurle :

- Parce que tu es un sale avare, chien que tu es ! ... Parce que tu ne veux rien donner pour ton Führer et ton peuple ! ... Et ta famille, à combien de personnes se monte-t-elle ?

Froidement, Quangel lui jette au visage :

- Ne me parlez pas de ma famille aujourd’hui, cher monsieur... J’ai précisément appris ce matin que mon fils est tombé au front.

Un moment, un silence de mort règne dans la salle. Par-dessus les rangées de chaises, le bonze brun et le vieux contremaître se regardent fixement. Et Otto Quangel se rassied tout à coup, comme si tout était terminé. Le brun s’assied aussi. Le directeur général Schröder lève la séance par le Siegheil en l’honneur du Führer – un Siegheil qui n’est guère claironnant.

Auteur: Fallada Hans

Info: Dans "Seul dans Berlin", traduit de l’allemand par A. Virelle et A. Vandevoorde, éditions Denoël, 2002, pages 59 à 62

[ voix discordante ] [ renchérissement ] [ fausse naïveté ] [ entre-soi ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson