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christianisme

[…] Origène soutient que la raison de la création du monde matériel ne fut pas à l’origine voulue par un pur don d’amour, qu’elle n’est pas surgie du néant par décision immotivée du Créateur, qu’elle ne provient pas par l’effet d’un acte gratuit en étant issue de la pure bonté divine, mais qu’elle fut consécutive à la prévarication des démons […].

Auteur: Vivenza Jean-Marc

Info: Le Christianisme transcendant du régime écossais rectifié, éditions Devry, Paris, 2024, page 69

[ théologie chrétienne ] [ thèses ] [ résumé ]

 

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doctrine sacrée

[…] l’homme est destiné par Dieu à atteindre une fin qui dépasse la compréhension de son esprit, car, dit Isaïe (64, 3), "l’œil n’a point vu, ô Dieu, en dehors de toi, ce que tu as préparé à ceux qui t’aiment". Or il faut qu’avant de diriger leurs intentions et leurs actions vers une fin, les hommes connaissent cette fin. Il était donc nécessaire, pour le salut de l’homme, que certaines choses dépassant sa raison lui fussent communiquées par révélation divine.

Auteur: Saint Thomas d'Aquin

Info: Somme théologique, I, q.1, a.1

[ surnaturel ] [ théologie chrétienne ]

 

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créature-créateur

[…] [le] fruit de l’arbre de la connaissance du bien-et-mal […], au centre même du Paradis, symbolise l’imperfection virtuelle du créé, ou si l’on veut, la distance qui sépare toute créature de la perfection de sa Source incréée. Car toute création est distance. Mais cette distance n’est pas un éloignement si la créature demeure dans la proximité divine, se soumet à sa volonté, se tourne ontologiquement vers Elle, "oublie" ou "ignore" d’une certaine manière cet éloignement, ne connaissant que les traces de la splendeur divine dont le Créateur a signé toutes choses et qu’elle retrouve d’abord en elle-même ; qu’elle les connaisse, disons-nous, et les contemple, afin de pouvoir, à travers elles, adorer son Créateur.

Auteur: Borella Jean

Info: Le sens du surnaturel, L'Harmattan, 1997, page 161

[ naturel-surnaturel ] [ théologie chrétienne ]

 

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incarnation

Par l’opus creationis toutes choses existent en dehors de Dieu, mais ordonnées à sa contemplation. Cette ordonnation brisée, il "ne reste plus" à Dieu qu’à entrer Lui-même, en personne, dans cette extériorité cosmique, afin de la ramener vers Lui, afin de la retourner vers sa Face. Cette sortie, cet exode, cet anéantissement de Dieu, c’est ce que saint Paul appelle la kénôse : "Jésus Christ, Lui qui, subsistant en la forme de Dieu, n’a pas considéré son égalité avec Dieu comme un bien jalousement tenu, mais s’est anéanti Lui-même (ékénôsen, littéralement s’est vidé) prenant la forme d’esclave" (Phi 2, 6-7). Cependant cette sortie est en vue d’une entrée, cet exode en vue d’un retour, cet anéantissement en vue d’une exaltation, cette kénôse en vue d’une métanoïa. Car, nous dit Jésus en saint Luc (5,53) : "Je suis venu appeler les pécheurs à la métanoïa", au retournement d’être, de connaissance et d’amour.

Auteur: Borella Jean

Info: Le sens du surnaturel, L'Harmattan, 1997, page 151

[ théologie chrétienne ] [ kénose ] [ Fils ] [ étymologie ] [ définition ]

 

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vision divine

Il faut dire que, parmi ceux qui verront l’essence de Dieu, l’un la verra plus parfaitement que l’autre. Cela, certes, ne viendra pas d’une similitude, ainsi qu’on l’a montré. Cela proviendra de ce que l’intellect de l’un aura une plus grande efficacité, un plus grand pouvoir de voir Dieu. Cependant, la faculté de voir Dieu appartient à l’intellect créé non par nature, mais par la lumière de gloire, qui établit l’intellect dans une certaine déiformité, ainsi qu’on l’a exposé. Dès lors, un intellect participant davantage de cette lumière de gloire verra Dieu plus parfaitement. Or celui-là participera davantage de la lumière de gloire qui a le plus de charité ; car, plus grande est la charité, plus grand est le désir. Et le désir rend d’une certaine manière l’être qui désire apte et préparé à recevoir l’objet désiré. Par suite, celui qui aura plus de charité verra Dieu plus parfaitement, et il sera plus heureux.

Auteur: Saint Thomas d'Aquin

Info: Somme théologique, I, q.12, a.6

[ théologie chrétienne ] [ différences terrestres ] [ vertu ] [ grâce ]

 

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post-lapsaire

Ainsi se vérifie une loi, qui vaut pour toutes les créatures, visibles ou invisibles, paradisiaques ou tombées, c’est que la nature doit être réalisée, il faut devenir ce que l’on est. La différence entre l’état adamique et l’état post-adamique, c’est que la grâce surnaturelle de cette réalisation est donnée à Adam immédiatement avec sa nature, tandis qu’elle n’est conférée aux hommes déchus que par le baptême, c’est-à-dire par la participation sacramentelle à la mort du Médiateur.

Mais, même conférée à l’être adamique dès le premier instant de sa création, cette grâce surnaturelle est amissible, puisqu’elle ne peut être reçue que par le consentement de la liberté, et donc qu’elle peut être refusée.

Ce qui est perdu, parce que refusé, c’est la grâce immédiatement donnée à la nature. Ce qui en résulte, c’est donc un état de nature nue, de nature dépouillée : "ils virent qu’ils étaient nus", nous dit la Genèse de nos premiers parents après la chute. Mais cet état de nature nue n’est pas notre état "naturel".

Auteur: Borella Jean

Info: Le sens du surnaturel, L'Harmattan, 1997, pages 148-149

[ condition humaine ] [ théologie chrétienne ] [ déiformité ]

 

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triforme corpus Christi

[…] le "Corps né de la Vierge", celui que nous appellerons le Corpus natum se présente lui-même, selon les Evangiles, sous trois aspects différents : il y a d’abord le Corps du Christ, tel qu’il est sorti du sein de la Vierge Marie et que les foules de Palestine ont connu comme véhicule de sa présence humaine (nous lui donnerons le nom de Corpus intactum ou integrum, parce qu’il existe alors dans la perfection de sa nature) ; il y a ensuite ce même Corps qui souffre sa passion et qui est marqué des stigmates de nos péchés (nous lui donnerons le nom de Corpus passum, c’est-à-dire de Corps souffrant, affecté par l’imperfection de notre nature) ; enfin, il y a le Corps ressuscité du Christ, Corps spirituel et cependant véritable parce qu’il est la vérité et l’essence permanente du Corps enfin révélées, ce que prouve précisément la Transfiguration (nous lui donnerons le nom de Corpus gloriosum, puisque la vraie perfection du corps humain ne se réalise que sous l’illumination de la grâce). Mais il est tout à fait étonnant de constater que cette triplicité d’aspects apparaît également dans le Corps-Eglise ou Corpus mysticum : l’Eglise militante, sur la terre, ne correspond-elle pas au Corpus intactum ? L’Eglise souffrante ne trouve-t-elle pas son modèle analogique dans le Corpus passum ? Et l’Eglise triomphante, au Ciel, n’est-elle pas figurée réellement par le rayonnement et la splendeur du Corpus gloriosum ? Quant au Corpus eucharisticum (ou Corps sacramentel), il est le lien d’unité opérative du Corpus natum et du Corpus mysticum, puisque, rendant le Corpus natum présent à l’intime de l’être de tous les chrétiens qui y communient, en réalisant leur union, il édifie le Corpus mysticum, auquel il est essentiellement ordonné.

Auteur: Borella Jean

Info: Le sens du surnaturel, L'Harmattan, 1997, pages 139-140

[ doctrine ] [ triple ] [ théologie chrétienne ] [ ternaire ]

 

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