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songes

Le réveil fait aux rêves une réputation qu'ils ne méritent pas.

Auteur: Valéry Paul

Info: Tel Quel, Oeuvres II, la Pléiade, nrf Gallimard 1960 p.523

[ surévalués ]

 

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décevante

La vie est une longue préparation à quelque chose qui n'arrive jamais.

Auteur: Yeats William Butler

Info:

[ surévaluée ] [ dénigrement ] [ existence ]

 
Commentaires: 6
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dictature joyeuse

Vous me dégoûtez tous, avec votre bonheur ! Avec votre vie qu'il faut aimer coûte que coûte. On dirait des chiens qui lèchent tout ce qu'ils trouvent.

Auteur: Anouilh Jean

Info: Dans "Antigone"

[ surévaluée ] [ maigre pitance ] [ réprobation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

vacherie

[…] un vieillard conformiste, révolutionnaire contre l’Empire, niaisement humanitaire, patriote sur ses vieux jours et en fait exclusivement bourgeois qui a laissé en tout et pour tout une petite douzaine de poèmes à apprendre dans les lycées.

Auteur: Muray Philippe

Info: A propos de Victor Hugo dans "Exorcismes spirituels, tome 1 : Rejet de greffe", pages 120-121

[ surévalué ] [ conventionnel ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

académisme

À la fermeture du Salon, un de mes amis, grand amateur de belles choses, m’arriva tout désolé. Il avait été malade, puis un voyage l’avait éloigné de Paris ; maintenant, il revenait trop tard pour visiter l’Exposition, et voilà qu’il se lamentait de n’avoir pas vu ces multitudes de marbres, de peintures, dont l’entretenaient les revues spéciales. Qu’il se rassure, le cher compagnon ! Une promenade dans les sentiers de la forêt, sur les feuilles froissées, ou bien une minute de repos au bord d’une fontaine pure, - s’il s’en trouve encore à quinze ou vingt lieues du boulevard – le consoleront d’avoir manqué sa visite au palais coutumier où, tous les ans, sont enfermés temporairement ce que l’on appelle les "beaux arts".

Auteur: Reclus Elisée

Info: L'art et le peuple, 1904

[ naturel-artificiel ] [ culturel surévalué ] [ modes ] [ politiquement correct ]

 

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pédagogie holistique

Le journal d’hier matin m’a fait chaud au coeur. La journaliste culturelle suédoise Ulrika Knutson y donnait une longue interview sous le titre "L’éducation peut se passer de livres". Elle y rappelait la coexistence, au début du XXe siècle, de l’éducation pratique et de l’éducation livresque. La méthode n’était pas réservée aux plus aisés, elle a même permis à la classe dite "inférieure" de développer ses compétences pratiques et esthétiques. Ce sont les mêmes compétences que beaucoup souhaiteraient aujourd’hui supprimer des programmes scolaires. Je suis convaincue que l’éducation devrait être plus rationnelle, plus rapide, et mieux prendre en compte les besoins du marché. Ulrika Knutson formule ainsi sa défense d’une éducation non livresque : "Nous ne sommes pas tous des lecteurs, mais nous pouvons tous nous former. On rencontre d’autres personnes, on écoute, on vit. Pour cette raison, je suis fascinée par ceux qui, au début du siècle dernier, ont mis l’accent sur le pouvoir du cerveau, du coeur et de la main."

Tout est dit. C’est ainsi ce que je voudrais répliquer aux sociologues qui nous parlaient des analphabètes, de ceux qui ignorent les théorèmes, les noms des plantes ou des animaux. Bien sûr, on peut apprendre toutes sortes de choses dans les livres, et c’est tant mieux. Mais la vie à laquelle j’aspire, c’est une union du cerveau, du coeur et de la main. C’est pour eux que je fais des recherches sur les neurosciences et que je me passionne pour tout et n’importe quoi. Pour eux que je vis intensément, entourée de nombreux amis. Pour eux que je tricote, nettoie, brode. Le cerveau, le coeur et la main.

 




Auteur: Antas Maria

Info: Faut que ça brille !

[ enseignement pratique ] [ apprentissage intégré ] [ intelligence multidimensionnelle ] [ travail manuel ] [ langage surévalué ] [ verbe surestimé ] [ transdisciplinarité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

compositeur

[…] Mozart, comparé à des centaines de ses contemporains aujourd’hui oubliés bien à tort, il n’a pas inventé le fil à couper le beurre ; et précisément parce que c’était un petit prodige et qu’il s’est mis à composer dès l’âge de huit ans, il était naturellement au bout du rouleau dans les moindres délais. Et le principal coupable dans l’affaire, c’est son père, voilà le scandale. Moi, jamais mon fils si j’en avais un … et il pourrait bien être dix fois plus doué que Mozart, car ça n’a rien d’extraordinaire, qu’un enfant compose ; n’importe quel enfant compose, si vous le dressez comme un singe, ce n’est pas un tour de force, mais c’est torturer l’enfant, c’est le maltraiter d’une façon qui est aujourd’hui punie par la loi, et à juste titre, car on doit respecter la liberté de l’enfant. Bon, ça c’est une chose. Et l’autre chose c’est qu’à l’époque où Mozart composait, il n’existait encore pratiquement rien. Beethoven, Schubert, Schumann, Weber, Chopin, Wagner, Strauss, Leoncavallo, Brahms, Verdi, Tchaïkovski, Bartok, Stravinski… je ne peux pas vous énumérer tout ce qui, à l’époque… Quatre-vingt-quinze pour cent de la musique qu’aujourd’hui tout le monde connaît par cœur et doit connaître, sans même parler d’un professionnel comme moi, eh bien à l’époque elle n’existait pas ! Elle n’est venue qu’après Mozart ! Mozart n’en avait pas la moindre idée ! … La seule chose bien qu’il y avait à l’époque, hein, la seule, c’était Bach, et il était complètement oublié, vu qu’il était protestant, et c’est nous qui avons dû d’abord le redécouvrir. Et c’est pour ça que la situation, pour Mozart, à l’époque, était incomparablement plus simple. Il avait le champ libre. On pouvait se ramener, la gueule enfarinée, et jouer et composer sans s’en faire, pratiquement à sa guise. Et puis les gens, à l’époque, étaient bon public. Dans ce temps-là, j’aurais été un virtuose mondialement connu. Mais ça, Mozart n’a jamais voulu en convenir.

Auteur: Süskind Patrick

Info: La Contrebasse, Le livre de poche, 2022, pages 62-64

[ critique ] [ surévalué ] [ virginité historique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson