On est comme ça, à Ankk-Morpork. Quand on ne peut ni vaincre ni corrompre, on fait semblant d’avoir toujours été d’accord.

A dire vrai, mentir était une chose qui venait naturellement à tous les Noirs au temps de l'esclavage, car aucun homme ni aucune femme dans la servitude a jamais prospéré en étalant ses véritables pensées devant son patron.

De nos jours, la Raison d’État se change en un principe général que l’on pourrait résumer ainsi : le technocrate sait parfaitement ce qu’il convient de faire. Sans que quiconque se hasarde à le dire ouvertement, le citoyen est privé, d’office, de toute participation. Il (ou elle) est là pour être "gérée".

Les gens qui dans les systèmes thérapeutiques ou dans l’université, se considèrent comme de simples dépositaires ou canaux de transmission d’un savoir scientifique, ont déjà pris pour cette seule raison, une position réactionnaire. Quelle que soit leur innocence ou leur bonne volonté, ils occupent une position de renforcement des systèmes de production de la subjectivité dominante. Il ne s’agit pas d’un destin de leur profession.

La science sacrée peut faire des emprunts aux sciences philosophiques, mais ce n’est pas qu’elles lui soient nécessaires, c’est uniquement en vue de mieux manifester ce qu’elle-même enseigne. Ses principes ne lui viennent en effet d’aucune autre science, mais de Dieu immédiatement, par révélation ; d’où il suit qu’elle n’emprunte point aux autres sciences comme si celle-ci lui étaient supérieures, mais au contraire qu’elle en use comme d’inférieures et de servantes […].

Vous tous, hommes et femmes, ne voyez-vous pas que l’État est votre pire ennemi ? C’est une machine qui vous broie pour préserver la classe dominante, vos maîtres. Comme des enfants naïfs, vous vous fiez à vos dirigeants politiques. Ils abusent de votre confiance pour vous vendre aussitôt au premier venu. Mais même en dehors de ces trahisons directes, vos responsables politiques font cause commune avec vos ennemis pour vous tenir en laisse, pour vous empêcher toute action directe. L’État est le pilier du capitalisme, et il est ridicule de compter sur lui pour un quelconque secours.

C'est un concept qui désigne un espace social structuré, relativement autonome, où s'affrontent différents agents et institutions pour le pouvoir et l'influence. Ce champ est organisé autour de relations de concurrence et de domination, et il est régi par des "lois" ou des "règles" spécifiques qui lui sont propres, que je nomme "noms du jeu".  Avec ces points principaux :

Un espace de relations sociales spécifiques. Cet espace politique est un sous-espace dans le champ social global. Il est constitué d'agents (hommes et femmes politiques, partis, mouvements sociaux, médias, etc.) qui occupent des positions différenciées en fonction de leur capital spécifique (capital politique, symbolique, social, etc.).

Autonomie relative. Ce terrain de jeu est relativement autonome, c'est-à-dire qu'il obéit à ses propres règles internes, tout en étant influencé par d'autres champs comme le champ économique ou médiatique.

Luttes pour le monopole de la représentation politique. Les agents politiques se disputent le droit de représenter et de définir les intérêts collectifs des groupes sociaux. Cela implique une lutte pour imposer leur vision légitime du monde social, c'est le pouvoir symbolique.

Habitus politiques :  Les acteurs politiques mobilisent des habitus, c'est-à-dire des dispositions socialement inculquées, qui influencent leurs prises de position et leurs pratiques dans le champ.

Rôle des dominants et des dominés. Comme dans d'autres champs, il existe une hiérarchie au sein de cet espace politique, où les agents dominants tentent de maintenir leur pouvoir, tandis que les dominés cherchent à le subvertir ou à y accéder.

Décalage entre ce champ et les attentes des dominés. Le terrain de jeu politique fonctionne souvent selon des logiques propres qui peuvent être éloignées des préoccupations des citoyens ordinaires. Cela peut entraîner un sentiment de désillusion ou de défiance envers le ou les pouvoirs.

C'est donc un microcosme social qui fonctionne selon ses propres règles, comme un "jeu" avec des enjeux spécifiques et des éléments clés, à savoir : 

Et donc une structure relationnelle, espace de positions et de relations entre différents agents (politiciens, partis, syndicats, etc.) qui luttent pour le pouvoir symbolique et matériel.

Ainsi que Des capitaux spécifiques comme : le capital politique (reconnaissance, légitimité), le capital social (réseaux, relations), le capital culturel (maîtrise du langage politique, compétences oratoires)

De plus, par un "effet de clôture", cet espace politique tend à se fermer sur lui-même, créant une séparation entre les "professionnels" de la politique et les "profanes". Cette séparation se manifeste notamment par : un langage spécialisé, des codes comportementaux spécifiques, des rituels et pratiques propres au milieu politique et des luttes de représentation. Les agents de cet espace politique se battent pour imposer leur vision du monde social et leur définition des problèmes politiques légitimes.

On parle donc d'un univers relativement autonome, avec ses propres règles du jeu, mais qui reste connecté aux autres champs sociaux (économique, médiatique, etc.).  Espace conflictuel dans lequel se joue la production et la légitimation des idées, des actions et des leaders politiques, et où les règles du jeu sont façonnées par des luttes de pouvoir.