croyances
Je ne prétends pas pouvoir prouver qu'il n'y a pas de Dieu. Je ne peux pas non plus prouver que Satan est une fiction. Le dieu chrétien peut exister, de même que les dieux de l'Olympe, de l'Égypte ancienne ou de Babylone. Mais aucune de ces hypothèses n'est plus probable qu'une autre : elles se situent en dehors de la région même de la connaissance probable, et il n'y a donc aucune raison de considérer l'une d'entre elles.
Auteur:
Russell Bertrand
Années: 1872 - 1970
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: philosophe
Continent – Pays: Europe - Angleterre
Info:
Why I Am Not a Christian and Other Essays on Religion and Related Subjects
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invérifiables
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religions
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sectes
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religions
J’accuse l’Eglise d’utiliser les hommes comme des instruments, au service de son pouvoir. Je n’en veux a aucun de ces hommes-là, pris un a un. Ils sont captifs d’un système, de l’idéologie la plus meurtrière que l’humanité ait secrétée. Quelles que soient les Eglises, elles se valent toutes : catholique, musulmane, bouddhiste… Machines à broyer.
J’accuse l’Eglise de puiser à la pelle dans ce qu’il y a de plus beau, de plus fragile en nous, et de plus dérisoire : l’idéalisme, notre besoin de noblesse, de droiture, de pureté. Ce qui fait l’homme diffèrent de l’animal.
J’accuse l’Eglise, surtout, de nous avoir privés de ce bien essentiel, indispensable à nos vies et à nos sociétés : Dieu. Pour établir par-dessus lui les murailles de sa domination.
Oui, finalement l’Eglise nous a volé Dieu, à son profit exclusif. Et qui donc, désormais nous le rendra accessible ? Où le trouverons-nous, dans sa fraîcheur et sa nouveauté ?
Auteur:
Michel Benoît
Années: 1940 -
Epoque – Courant religieux: Récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: moine bénédictin pendant 20 ans, théologien et docteur en biologie
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Prisonnier de Dieu
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sectes
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pouvoir
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catholicisme
A partir du IIe siècle, toutes les discussions théologiques tournent autour de la Trinité, subordinatianisme qui soumet le Fils au Père, modalistes ou patripassiens qui voient dans le Fils une simple émanation du Père. On aurait tort de ne pas prendre au sérieux ces histoires d’un autre temps : toute la question était de savoir s’il était possible de penser hors des dimensions humaines de la concurrence, nous n’en sommes pas vraiment sortis. Concurrence entre le Christ et son Père, concurrence entre le Fils et le Saint-Esprit, concurrence à l’intérieur même du Christ, entre sa nature humaine et sa nature divine. L’Eglise catholique avait raison de maintenir la Trinité dans un état de non-concurrence souveraine. Mais les gnoses, en reposant sans cesse le problème, en ne le considérant jamais comme réglé, en le rouvrant obstinément comme il se rouvre chaque jour dans chaque vie, mettaient l’accent sur ce que toute cette Trinité refoulait dans la réalité, la forêt de complots, l’océan roulant du Mal, le spectacle insensé de cette terre de désolation, l’apothéose quotidienne des rivalités parlantes.
Auteur:
Muray Philippe
Années: 1945 - 2006
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: essayiste et romancier
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Ultima Necat, tome 1, Les Belles Lettres, 2015, Bloy, l’homme au secret, 1er septembre
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sectes gnostiques
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chaos
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terrestre-céleste
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hérésies
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antiquité romaine
Ainsi dans le culte de l'Empereur [romain], ce qui était divinisé, c'était l'institution de l'esclavage. Des millions d'esclaves rendaient un culte idolâtre à leur propriétaire.
C'est là ce qui a déterminé l'attitude des Romains en matière religieuse. On a dit qu'ils étaient tolérants. Ils toléraient en effet toutes les pratiques religieuses vides de contenu spirituel.
Il est probable qu’Hitler, s’il en avait la fantaisie, pourrait tolérer la théosophie sans danger. Les Romains pouvaient facilement tolérer le culte de Mithra, orientalisme truqué pour snobs et femmes oisives.
Il y avait deux exceptions à leur tolérance. D’abord ils ne pouvaient naturellement souffrir que qui que ce fût prétendît à un droit de propriété sur leurs esclaves. De là leur hostilité contre Jéhovah. Les Juifs étaient leur propriété et ne pouvaient pas avoir un autre propriétaire, humain ou divin. Il s’agissait simplement d’une contestation entre esclavagistes. Finalement les Romains, par souci de prestige et pour démontrer expérimentalement qu’ils étaient les maîtres, tuèrent presque dans sa totalité le bétail humain dont la propriété se trouvait contestée.
L’autre exception était relative à la vie spirituelle. Les Romains ne pouvaient rien tolérer qui fût riche en contenu spirituel. L’amour de Dieu est un feu dangereux dont le contact pouvait être funeste à leur misérable divinisation de l’esclavage. Aussi ont-ils impitoyablement détruit la vie spirituelle sous toutes ses formes. Ils ont très cruellement persécuté les Pythagoriciens et tous les philosophes affiliés à des traditions authentiques.
Auteur:
Weil Simone
Années: 1909 - 1943
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: F
Profession et précisions: humaniste, professeur, écrivain
Continent – Pays: Europe - France
Info:
L'enracinement, Editions Gallimard, 1949, pages 346-347
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domination spirituelle
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jalousie
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sectes inoffensives
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