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jalon

Une rencontre, c'est quelque chose de décisif, une porte, une fracture, un instant qui marque le temps et crée un avant et un après.

Auteur: Schmitt Eric-Emmanuel

Info:

[ confrontation ] [ souvenir ] [ seuil ]

 

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introspection

Mais qu'est-ce que la mémoire, sinon le langage du sentiment, un répertoire de visages, de jours et d'odeurs qui se succèdent comme les verbes et les adjectifs d'un discours, se faufilant derrière la chose elle-même, dans le pur présent, nous attristant ou nous instruisant par procuration ?

Auteur: Cortazar Julio

Info: Hopscotch

[ souvenirs ] [ définition ] [ secondéité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

caractère

Selon la théorie reconnue des humeurs, la mélancolie, sèche et froide, aidait à produire de bonnes mémoires parce que le mélancolique recevait des images des impressions plus fortes et qu’il les retenait plus longtemps que les autres tempéraments. […] La faculté de réminiscence, dit-il [Albert le Grand], appartiendra surtout aux mélancoliques dont parle Aristote "dans le livre des Problemata" et qui ont une espèce fumosa et fervens de mélancolie. […]

Ainsi, le tempérament de la réminiscence n’est pas la mélancolie ordinaire, sèche-froide, qui donne la bonne mémoire ; c’est la mélancolie sèche-chaude, la mélancolie intellectuelle, inspirée.

Auteur: Yates Frances Amelia

Info: L'art de la mémoire, de l’anglais par Daniel Arasse, éditions Gallimard, 2022, page 109

[ se souvenir ] [ faculté ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

anamnèse

[…] le rôle thérapeutique de la mémoire découle de la valeur de vérité de la mémoire. Sa valeur de vérité réside dans la fonction spécifique de la mémoire qui est de conserver les promesses et les potentialités qui sont trahies et même mises hors la loi par l’individu adulte, civilisé, mais qui ont été jadis réalisées dans son passé obscur, ce qu’il n’oublie jamais complètement. Le principe de réalité réprime la fonction cognitive de la mémoire, le fait qu’elle renvoie à l’expérience passée de bonheur nourrit le désir de sa re-création consciente. La libération psychanalytique de la mémoire fait éclater la rationalité de l’individu réprimé. Comme la connaissance recule devant la récognition, les représentations interdites et les pulsions de l’enfance commencent à dire cette vérité que la raison nie. Ainsi la régression assume une fonction progressive. 

Auteur: Marcuse Herbert

Info: Dans "Eros et civilisation", trad. de l'anglais par Jean-Guy Nény et Boris Fraenkel, éditions de Minuit, Paris, 1963, page 29

[ vrai self ] [ souvenirs ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

humiliation

Dès son retour, à la fin des émeutes de Mai [1968], ma mère devient féministe. […] Ses nouvelles copines s’assoient en tailleur sur le tapis du salon ; buvant et fumant, elles discutent jusque tard dans la nuit. J’entends souvent un mot, le mot "phallocrate". J’ignore ce qu’il signifie. Un jour, une des copines de ma mère m’apostrophe : "Tu as déjà baisé ?" J’ai treize ans. Qu’est-ce que ça veut dire "baiser" ? Je me réfugie dans ma chambre.
Un soir, la même copine s’amène avec son partenaire du moment, un jeune avocat trotskiste déjà chauve. De la poche de sa veste, il sort un tube de pommade. "c’est une pommade pour mieux bander", explique-t-il en riant. Toutes les copines rient avec lui. Se tournant vers moi, il me dit : "Tu veux essayer ?" Elles rient de plus belle. Je les déteste. Je déteste ma mère.

Auteur: Pajak Frédéric

Info: Dans "Le manifeste incertain, tome 6", pages 88-89

[ émancipation sexuelle ] [ enfant-parent ] [ souvenir ] [ intrusion ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

désamour

Elle aspira de l’éther, sourit. Ô les débuts, leur temps de Genève, les préparatifs, son bonheur d'être belle pour lui, les attentes, les arrivées à neuf heures, et elle était toujours sur le seuil à l'attendre, impatiente et en santé de jeunesse, à l'attendre sur le seuil et sous les roses, dans sa robe roumaine qu'il aimait, blanche au larges manches serrées aux poignets, ô l'enthousiasme de se revoir, les soirées, les heures à se regarder, à se parler, à se raconter à l'autre, tant de baisers reçus et à donnés, oui, les seuls vrais de sa vie, et après l'avoir quittée tard dans la nuit, quittée avec tant de baisers, baisers profonds, baisers interminables, il revenait parfois, une heure plus tard ou des minutes plus tard, ô splendeur de le revoir, ô fervent retour, je ne peux pas sans toi, il lui disait, je ne peux pas, et d'amour il pliait genou devant elle qui d'amour pliait genou devant lui, et c'était des baisers, elle et lui religieux, des baisers encore et encore, baisers véritables, baisers d'amour, grands baisers battant l'aile, je ne peux pas sans toi, il lui disait entre des baisers, et il restait, le merveilleux qui ne pouvait pas, ne pouvait pas sans elle, restait des heures jusqu'à l'aurore et aux chants des oiseaux, et c'était l'amour. Et maintenant ils ne se désiraient plus, ils s'ennuyaient ensemble, elle le savait bien.

Elle aspira de l'éther, sourit. Lorsqu'il partait en mission, les télégrammes qu'il lui envoyait en code si les mots étaient trop ardents, ô bonheur de déchiffrer, et elle ses longs télégrammes en réponse, télégrammes de centaines de mots, toujours des télégrammes pour qu'il sût tout de suite combien elle l'aimait, ô les préparatifs en vue du retour sacré, les commandes chez le couturier, les heures à parfaire sa beauté, et elle chantait l’air de la Pentecôte, chantait la venue d'un divin roi. Et maintenant ils s'ennuyaient ensemble, ils ne se désiraient plus, ne se désiraient plus vraiment, ils se forçaient, essayaient de se désirer, elle le savait bien, le savait depuis longtemps.

A quoi penses-tu ? demanda-t-elle. A rien, dit-il, et il lui baisa la main, la regarda. Cette nuit, l’entrée de la petite fille, la lamentable espièglerie de lui dire bonsoir mon oncle, de s’asseoir sur les genoux de son oncle, cuisses nues, de lui dire à l’oreille que si elle n’était pas sage, il pourrait la corriger. Ô tristesse, ô niaiserie, et pourtant en ces deux grotesques, une grandeur, leur pauvre passion en révolte contre son agonie, l’idiote obscénité, dernier recours de leur pauvre passion. 

Auteur: Cohen Albert

Info: Belle du Seigneur, éditions Gallimard, 1968, pages 1104-1105

[ nostalgie ] [ souvenirs blessants ] [ couple ] [ délitement ] [ jeux sexuels ] [ pathétique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson