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civilisation

L'évolution de la culture obéit, semble-t-il, à une sorte de loi de Gresham : ce sont toujours des idées simplifiées à l'extrême qui finissent par supplanter celles qui sont complexes, tandis que le vulgaire et le détestable chassent immanquablement le beau. Et pourtant, le beau subsiste.

Auteur: Bateson Grégory

Info:

[ vérité éternelle ] [ sacré-profane ] [ lutte ]

 

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sécularisation

Le grand malheur, l’unique malheur de cette société moderne, sa malédiction, c’est qu’elle s’organise visiblement pour se passer d’espérance comme d’amour ; elle s’imagine y suppléer par la technique, elle attend que ses économistes et ses législateurs lui apportent la double formule d’une justice sans amour et d’une sécurité sans espérance.

Auteur: Bernanos Georges

Info: Conférence de 1945

[ vertus ] [ critique ] [ charité ] [ modernité ] [ sacré-profane ]

 

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imagination active

Elle n’est pas théorie ; elle est initiation à la vision ; est-il possible de voir sans être là où l’on voit ? Les visions théophaniques, visions mentales, visions d’extase à l’état de songe ou de veille, sont par elles-mêmes pénétrations dans le monde qu’elles voient. […]
Et c’est également le sentiment d’une double dimension de l’être individuel, comportant l’idée d’une contrepartie céleste et divine, son être "à la seconde personne", qui fonde cette anthropologie mystique sur laquelle on a commis bien des méprises, parce qu’on l’a jugée en termes de l’anthropologie commune qui situe des individualités réduites à l’unidimension de leur moi, comme équidistantes d’un Dieu universel en rapport uniforme avec tous.

Auteur: Corbin Henry

Info: Dans "L'imagination créatrice dans le soufisme d'Ibn'Arabî", pages 114-115

[ ésotérisme ] [ sacré-profane ]

 

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voyou

La nuit était splendide. Ailleurs que dans cette ruelle, des hommes et des femmes baisaient, mangeaient, prenaient un bain, dormaient, lisaient leur journal, engueulaient leurs gosses ou faisaient d’autres choses normales.
Eclairés par la lune, nous nous mîmes en garde, et c’est alors qu’une pensée me traversa l’esprit : Je préférais mille fois voir deux mecs se foutre sur la gueule plutôt que d’être l’un d’eux.
Pour autant, je n’avais pas peur, j’étais trop soûl pour craindre quoi que ce fût. Je ressentais juste de la lassitude, du genre Merde, je remets ça sans savoir pourquoi. Sans doute, me dis-je, est-ce pour faire quelque chose, comme d’étaler du beurre de cacahouète sur une tranche de pain.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Un carnet taché de vin", page 330

[ sacré-profane ] [ marginal ] [ absurdité ]

 

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surnaturel

Les sacrements sont des signes sensibles qui produisent effectivement ce qu’ils signifient, c’est-à-dire qui communiquent à ceux qui les reçoivent la grâce de pouvoir entrer dans le monde divin. Sans la réception de cet "habitus entitatif" qu’est la grâce, c’est-à-dire cette capacité qui est donnée à l’être de l’homme – et non à ses puissances ou facultés – la créature ne peut "obéir" à l’ordre qu’elle a reçu de devenir Dieu. [...]

N’étant plus saisi comme un ordre propre, comme une réalité objective, le sacrement devient un signe nominal. C’est la réalité psychologiquement ou humaine qui donne alors à ce signe sa plénitude substantielle. Pour l’homme moderne : ou bien le sacrement est un symbole vide, "en l’air", ou bien c’est la substance humaine qui l’investit de sa réalité et s’exprime en lui.

Auteur: Borella Jean

Info: "Situation du catholicisme aujourd'hui", éditions L'Harmattan, Paris, 2023, page 17

[ sacré-profane ] [ définition ] [ religion ]

 

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sécularisation

Le dépouillement des dieux est le processus à double face par lequel, d’un côté, l’idée générale du monde (Weltbild) se christianise, dans la mesure où le fondement du monde est posé comme infini, comme inconditionné, comme absolu, et de l’autre le christianisme transforme son idéal de vie en une vision du monde (la vision chrétienne du monde), et ainsi se met au goût du jour. Le dépouillement des dieux, c’est la vacance par rapport à Dieu et aux dieux. Le christianisme est le principal responsable de son avènement. Cependant, le dépouillement des dieux exclut si peu la religiosité, que c’est plutôt avec lui seulement que le rapport aux dieux se mue en vécu religieux. Quand les choses en viennent là, les dieux disparaissent. Le vide qui en résulte est alors comblé par l’exploration historique et psychologique des mythes.

Auteur: Heidegger Martin

Info: Dans "L'époque des "conceptions du monde"" in Chemins qui ne mènent nulle part, pages 100-101

[ sacré-profane ] [ immanence ]

 

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colonisation

La France a un Empire, et par suite, quelle que soit la position de principe adoptée, il en découle des problèmes de fait qui sont très complexes et très différents selon les localités. Mais il ne faut pas tout mélanger. Il se pose d'abord une question de principe ; et même quelque chose de moins précis encore, une question de sentiment. Dans l'ensemble, un Français a-t-il lieu d'être heureux que la France ait un Empire, et d'y penser, d'en parler avec joie, avec fierté, et sur le ton d'un propriétaire légitime ?

Oui, si ce Français est patriote à la manière de Richelieu, de Louis XIV ou de Maurras. Non, si l'inspiration chrétienne, si la pensée de 1789 sont indissolublement mélangées à la substance même de son patriotisme. Toute autre nation avait à la rigueur le droit de se tailler un Empire, mais non pas la France ; pour la même raison qui a fait de la souveraineté temporelle du pape un scandale aux yeux de la chrétienté.

Auteur: Weil Simone

Info: L'enracinement, Editions Gallimard, 1949, page 214

[ conceptions antagonistes ] [ question ] [ sacré-profane ] [ définition ] [ Gaule ]

 
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charité

O amour, venez en nous, possédez-nous. Que devant votre face disparaissent en nous tous ces noms de corruption qui, de la concupiscence de la chair, des yeux et de l’orgueil de la vie, naissent dans notre affection comme des rejetons bâtards ; dans notre affection, dis-je, que l’on nomme en nous l’amour ; cet amour est corrompu plus souvent qu’il n’est juste dans l’âme créée par vous et pour vous ; cet amour concréé et façonné pour vous seul, résistant à la loi naturelle et réclamant contre elle, est contraint d’être appelé gourmandise, luxure, avarice et autres choses semblables ; mais s’il n’est pas corrompu et s’il demeure dans sa nature, il est pour vous seul, Seigneur, à qui seul est dû l’amour. Car il y a un amour raisonnable de l’âme, comme le dit l’un de vos serviteurs, un mouvement ou une paisible immobilité, ou encore une fin au-delà de laquelle l’appétit de la volonté ne convoite rien ou ne discerne rien à convoiter. Celui qui cherche, au-delà de vous ou au-dessus de vous, quelque chose pour ainsi dire meilleur que vous, recherche de l’inexistant, car il n’y a rien de meilleur, ni de plus doux que vous : aussi il se néantise en s’écartant de vous, qui seul devez être vraiment aimé ; il commet un adultère et vit dans la débauche dans des amours étrangères qui portent, comme je l’ai dit, des noms étrangers.

Auteur: Saint-Thierry Guillaume de

Info: De la contemplation de Dieu dans Deux traités de l'amour de Dieu, traduit par Marie-Madeleine Davy, Vrin, 1953, page 49

[ péchés ] [ sacré-profane ] [ terrestre-céleste ] [ humain-divin ] [ imperfection ] [ erreur ] [ égarement ] [ fin ] [ transcendant ]

 
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origine du langage

Disciples d’Hermès, les aèdes sont donc les messagers, ceux qui assurent un rôle d’intermédiaires entre les hommes et la transcendance.

Nous avons par conséquent affaire ici à une vision opérative, quasi théurgique, de la parole, selon laquelle le signe linguistique révèle symboliquement l’intériorité et l’énergie de chaque être. Avec l’effacement progressif de cette doctrine s’est développée une opinion inverse de la langue, consécutivement à l’avènement de la démocratie et de la pensée philosophique. Cette "laïcisation" de l’oralité devait engendrer, suivant la formule de M. Détienne, "l’acte de décès de la parole efficace". C’est notamment Simonide et le mouvement sophistique qui vont provoquer l’essor d’un usage profane de la langue, désormais au service de l’illusion et de la tromperie (apate). Dans cette optique nouvelle, le logos deviendra une "réalité autonome soumise à ses propres lois", susceptible d’être analysée rationnellement suivant une méthode réflexive détachée de toute sacralité. Seules certaines écoles de type initiatique, comme celle de Pythagore, prolongeront assez directement les traditions archaïques antérieures. De même que dans l’Orphisme, les pythagoriciens penseront les noms comme étant l’expression de la nature des choses. L’établissement des noms demeure chez eux solidaire de la création et est, pour ce motif, l’oeuvre "d’êtres surhumains" (daimones). Pour ne pas être conventionnel, c’est-à-dire non motivé, l’acte de nomination est un acte divin. Sa dimension cosmologique s’explique par le fait que le nom donne en un sens l’existence à l’objet et, en même temps, symbolise concrètement son essence. Cette thèse, qui est aussi celle de Cratyle dans le dialogue de Platon, n’exclut pas néanmoins la position selon laquelle les langues se seraient dégradées et déformées au point de perdre leur efficacité originelle. Socrate dit en effet que "les premiers noms établis ont été comme enfouis par ceux qui voulaient en rehausser la magnificence (...) et ces mots ont été tordus dans tous les sens". De ce point de vue, que reprendra beaucoup plus tard J. de Maistre à propos des langues de certains "sauvages" qu’il dira être les débris de langues antiques, une nuance semble accompagner la doctrine cratylienne sans pour autant la renier. La langue aurait subi une série d’amoindrissements, de modifications, qui ont affaibli sa force initiale. Seuls les dieux, affirmait Socrate de façon très suggestive, "emploient, eux, les noms véritables"...

Auteur: Geay Patrick

Info: Dans "Hermès trahi", page 162

[ historique ] [ théories ] [ sacré-profane ] [ réversibilité sémiotique ]

 
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critique biblique

La philologie permet d’établir, avec la précision la plus exacte possible, le sens d’un texte, en supposant que l’écrivain était un homme comme les autres, de mentalité semblable à la nôtre, usant du langage des hommes de son temps et de son pays pour exprimer des notions analogues à celles qu’ils signifiaient par les mêmes mots.

On peut appliquer la méthode à l’Ecriture, pourvu seulement qu’on pose en principe, non seulement que l’écrivain sacré était un homme comme les autres, mais, en outre, qu’il n’était absolument rien que cela. Si on le fait, la notion d’auteur inspiré disparaît et l’Ecriture devient en effet un livre analogue à l’Iliade ou à l’Enéide, entièrement justiciable de la philologie et des philologues. Même alors, on aurait lieu de se méfier, car le sens des textes n’est ni dans les grammaires ni dans les lexiques, mais bien dans l’intellect du lecteur qui traduit et interprète. Surtout, et cela seul nous importe, aucune science philologique ne saurait nous faire connaître le sens qu’un auteur inspiré attribuait à ses propres paroles, car l’écrivain sacré est, par définition, un homme qui cherche à dire des vérités qui passent l’homme. […] S’appuyer sur le sens probable des mêmes mots en d’autres passages de la Bible, c’est tenir pour accordé qu’en aucun cas, à aucun moment, l’écrivain sacré n’a voulu dire une parole de sens unique dont on chercherait vainement ailleurs un équivalent.

[…] Assez flottantes pour laisser place à l’arbitraire, les méthodes philologiques permettent finalement à l’exégète de faire dire au texte ce qu’il veut lui faire dire. on ne s’étonne pas que l’exégèse biblique dite scientifique soit particulièrement en honneur dans les églises protestantes : elle est une forme savante du libre examen, où l’on compte sur l’objectivité et la nécessité supposée des conclusions pour donner aux vérités révélées la garantie qu’elles ne peuvent plus tenir du magistère de l’Eglise et de la tradition. Les méthodes exégétiques des philologues sont nécessaires : on ne peut tolérer qu’elles se donnent pour suffisantes.

[…] L’Eglise a donc qualité pour déterminer, en premier lieu, le sens littéral, ou les sens littéraux, que l’auteur sacré avait dans l’esprit en écrivant. Ceci n’est pas une méthode philologique, mais le Catholique croit que l’Ecriture est un livre écrit sous l’inspiration du saint Esprit : il ne s’étonne donc pas qu’elle pose à l’interprète des problèmes insolubles au seul moyen de la grammaire et du dictionnaire. Le Catholique ne voit même rien d’impossible à ce que les textes inspirés contiennent véritablement et réellement des sens inconnus de ceux qui les ont écrits, mais dont l’inspiration divine les chargeait, en quelque sorte, pour l’avenir. Il faut prendre au pied de la lettre la parole de Saint Thomas : auctor sacrae Scripturae est Deus. […]

Cette certitude fondamentale, que Dieu est l’auteur de l’Ecriture et que sa propre science nous parle dans le texte sacré, explique la parfaite tranquillité avec laquelle Saint Thomas y lit les spéculations métaphysiques les plus abstruses. Son exégèse est celle d’un théologien maître de toutes les ressources de la théologie naturelle – la science humaine des choses divines – qui s’efforce de faire dire à la raison naturelle le maximum de vérité dont elle soit capable, au sein, si l’on peut dire, de la vérité révélée.

Auteur: Gilson Etienne

Info: Introduction à la philosophie chrétienne, Vrin, 2011, pages 60 à 63

[ naturel-surnaturel ] [ limites ] [ sacré-profane ]

 

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