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deuil

Quand ma mère n'est pas revenue, j'ai réalisé que chaque instant pouvait être le dernier. Rien dans l'existence ne devrait être simplement le passage d'un endroit à un autre. Chaque promenade devrait être appréhendée comme si elle était la dernière. On peut considérer qu'exiger cela de soi-même ressemble à un idéal inatteignable. Parce qu'après ça il faut se le rappeler chaque fois qu'on est négligent à propos de quelque chose. Pour moi, ça veut dire 250 fois par jour.

Auteur: Hoeg Peter

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[ maman ] [ pleine conscience ] [ immersion ] [ présent continu ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

philosophie

Si je devais vous exposer la trame profonde de ma pensée, je commencerais sans doute par tourner le dos à cette idole conceptuelle qu'est la Nature – ce mirage séculaire auquel notre esprit occidental se raccroche, rêvant d'un dehors pur, d'une innocence première. Mais la Nature n'est qu'une fiction commode, une cage dorée qui interdit de penser la relation intime et inextricable entre tout ce qui est. Elle sépare, réifie, appauvrit : je la déconstruis pour réapprendre à habiter le monde en réseau, en maillage, loin du dualisme qui nous empoisonne l'âme.

Ce monde, je l'approche par le concept d'hyperobjet* : des entités si vastes, si diffuses dans le temps et l'espace, qu'elles débordent nos sens et notre intelligence – le changement climatique, la biosphère, le plastique, le nucléaire, tout ce qu'on croit pouvoir circonscrire mais qui, en réalité, nous enveloppe et nous dépasse. Les hyperobjets abolissent la frontière entre le moi et l'autre, entre l'humain et la matière, entre le sujet et la chose. Ils invitent à une nouvelle responsabilité, un deuil du confort anthropocentrique. Car ils sont là, invisibles et omniprésents, tissant la toile de nos existences.

Dans ce maillage, rien n'est isolé – toute entité, vivante ou inerte, participe à ce grand réseau vibratoire où la relation précède la séparation. J'affirme que l'intersubjectivité humaine n'est qu'une figure particulière de l'interobjectivité ; nous sommes l'un des innombrables nœuds d'une tapisserie vivante, sensibles aux résonances qui nous ébranlent et qui nous lient.

Fidèle à la démarche de l'Ontologie Orientée Objet, je récuse la toute-puissance de la conscience humaine. Les objets existant en eux-mêmes, déterminent nos regards. L'écologie véritable ne saurait nous placer au centre ; elle exige que nous descendions de notre piédestal et que nous reconnaissions notre vulnérabilité au sein d'un monde qui n'est plus un " décor " mais un effet esthétique fragile, une composition mouvante qui invite à la contemplation, à l'égard et à l'action.

Penser écologiquement exige une conversion du regard : il ne s'agit plus de défendre un environnement extérieur, mais de pratiquer une pensée active, une écologie habitée, qui reconnaît la disparition de l'ailleurs – ce lieu où finiraient, croyaient-on, nos déchets et nos fautes. Désormais, tout est là, tout est relation, tout appelle à un engagement dont l'art, la poésie, la pensée et l'action sont les médiateurs.

Déconstruire la Nature, c'est ouvrir la porte à la relation, devant laquelle la séparation n'est plus qu'un souvenir. Les hyperobjets sont les cages transparentes de notre époque – invisibles, mais omniprésentes ; intimes, et pourtant incompréhensibles. Penser en artiste, c'est passer des accords avec le papier, l'encre, l'air, le langage. Et vivre après la fin du monde, c'est assumer le deuil du dehors, pour réapprendre à vibrer, à ressentir le monde fragile que nous tissons tous ensemble. 



*(Un hyperobjet est une entité insaisissable, omniprésente, générant une hantise réelle sans jamais se laisser capturer par le langage ou la représentation parce que sa taille, sa complexité et sa durée dépassent l'échelle humaine : il est " massivement réparti dans le temps et l'espace " au point d'échapper à toute localisation précise et à la perception directe. Ses c
aractéristiques principales sont 

Les hyperobjets sont " visqueux " : ils nous collent à la peau et nul ne peut s'en abstraire. Le réchauffement climatique, par exemple, n'est jamais un phénomène constant observable à un endroit précis, mais ses effets nous enveloppent et infiltrent chaque aspect de notre quotidien, de façon diffuse et persistante.

- Ils sont " non-locaux " : leur présence ne peut être réduite à une manifestation locale, telle qu'une canicule ou une marée de pétrole. Ils s'étendent bien au-delà de ce que l'expérience ou la science peuvent circonscrire : le plastique, le plutonium ou la biosphère chevauchent des milliers d'années et d'espaces simultanés.

- Leur temporalité est démesurée : les hyperobjets persistants si longtemps (le plutonium – 24 100 ans, la durée du plastique ou du CO₂) qu'ils bouleversent notre rapport au passé, au futur et au présent. Leurs effets ne sont visibles que par phases et empreintes, comme des traces spectrales dans le tissu du réel.

Conséquences :


Les hyperobjets forcent à repenser la relation entre humain et non-humain, ainsi que la notion de totalités : le tout n'est plus supérieur à la somme de ses parties, car chacun – humain, matière, système – participe à un maillage dynamique. Face aux hyperobjets, il n'y a plus d' " ailleurs " où se soustraire à la responsabilité écologique : ils abolissent les limites entre objet, sujet et environnement, et nous englobent dans leurs ramifications et leurs effets indissociables.

En termes écologiques et esthétiques, l'hyperobjet exprime la hantise : il échappe à la maîtrise, à la représentation classique, il traverse nos existences comme une ombre omniprésente dont nous sommes à la fois parties prenantes et témoins impuissants. 

 

Auteur: Morton ​​​​​​​Timothy Bloxam

Info: Sa pensée, synthétisée par perplexity.ai le 18 sept 2025

[ décentrage anthropique ] [ interdépendance ] [ présent continu ]

 

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