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bien-mal

Nous l’avons dit, le mal n’est que la privation du bien, et le bien consiste principalement et par lui-même dans une perfection et un acte. Or l’acte se prend en deux sens : comme acte premier ou comme acte second. L’acte premier est la forme et l’intégrité de la chose même ; l’acte second est l’opération. En conséquence, le mal se réalise de deux manières. Il peut consister dans la destruction de la forme ou de quelque élément requis pour l’intégrité de la chose ; c’est ainsi que la cécité ou la perte d’un membre est un mal. Il peut consister encore dans la soustraction de l’action qui lui est due, que cette action ait disparu, ou qu’elle manque des éléments et de la fin qu’elle exige.

Mais puisque le bien, comme tel, est objet de volonté, le mal, privation du bien, se trouve à un titre spécial dans les créatures raisonnables, douées de volonté. Aussi le mal qui est une privation de forme ou d’intégrité aura pour elles raison de peine, d’autant plus que toutes choses sont soumises à la providence et à la justice divines, ainsi qu’on l’a montré. Car la nature de la peine, c’est d’être contraire à la volonté. Quant au mal qui consiste en la soustraction de l’action obligée, en matière volontaire, il a raison de faute. Car on impute à faute ce qui s’écarte de l’action parfaite dont l’agent est le maître par sa volonté. Donc tout mal, considéré dans le domaine du volontaire, est une peine ou une faute.

Auteur: Saint Thomas d'Aquin

Info: Somme théologique, I, Q.48, a.5

[ point de vue moral ] [ passage de la puissance à l'acte ] [ négation ] [ responsabilité ]

 

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bien-mal

La faute réalise la raison de mal plus que la peine, et non seulement que la peine sensible, qui consiste dans la privation des biens corporels façon de comprendre la peine qui est le fait du grand nombre ; mais aussi en comprenant la peine dans toute son étendue, en y englobant ces peines que sont la privation de la grâce et de la gloire. Cela se prouve de deux manières.

1. La faute est un mal qui rend l’homme mauvais, ce qui n’est pas vrai de la peine. "Ce n’est pas d’être châtié qui est un mal, dit Denys, c’est de mériter le châtiment." En effet, comme d’une part le bien propre consiste dans l’acte et non dans la puissance ; comme d’autre part l’acte ultime, en toutes choses, consiste dans l’opération ou dans l’usage des choses que l’on possède, le bien de l’homme consiste donc purement et simplement dans l’action bonne, ou dans le bon emploi des choses qu’il possède. Or, nous usons de toutes choses par notre volonté. C’est donc en raison de sa volonté bonne, grâce à laquelle il use bien des choses qu’il possède, qu’un homme est déclaré bon, tandis que sa volonté mauvaise le rend mauvais. Car celui qui a une volonté mauvaise peut user mal même du bien qu’il a, comme un lettré qui parlerait mal. Donc, puisque la faute consiste dans un acte désordonné de la volonté, et la peine dans la privation de l’un des biens que la volonté utilise, on voit que la faute a raison de mal plus que la peine. 

2. Dieu est l’auteur du mal de peine et non du mal de faute. La raison en est que le mal de peine enlève le bien de la créature, soit qu’il s’agisse d’un bien créé, comme la vue dont la cécité nous prive, soit qu’il s’agisse du bien incréé, qui est enlevé à la créature lorsqu’elle est privée de la vision de Dieu. Mais le mal de faute s’oppose proprement au bien incréé ; car il contrarie l’accomplissement de la volonté divine et l’amour divin, par lequel le bien divin est aimé en lui-même, et non seulement en tant que participé par la créature. Il est donc évident par là que la faute réalise la raison de mal plus que la peine.

Auteur: Saint Thomas d'Aquin

Info: Somme théologique, I, Q.48, a.6

[ degrés ] [ point de vue moral ] [ responsabilité ]

 

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