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pseudo-religion

La vérité est que le spiritisme s’adresse exclusivement aux Occidentaux modernes, qu’il n’y a que parmi eux qu’il puisse se faire accepter, parce qu’il est un produit de leur mentalité, et que les tendances qu’il traduit sont précisément celles par où cette mentalité se différencie de toute autre : recherche du "phénomène", croyance au progrès, sentimentalisme et "moralisme" humanitaire, absence de toute intellectualité véritable ; là est toute la raison de son succès, et c’est sa sottise même qui fait sa plus grande force (au sens de cette force brutale dont nous parlions tout à l’heure) et qui lui acquiert un si grand nombre d’adhérents.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "L'erreur spirite", Editions traditionnelles, 1952, page 366

[ critique ] [ vacheries ] [ paresse de la pensée ] [ avidité ]

 

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formation rapide

Paulo Freire, l’éducateur brésilien en exil, a montré que l’on peut apprendre à lire et à écrire en six semaines à environ 15% de la population adulte de n’importe quel village, à quoi il faut ajouter 15 autres % pour qui l’apprentissage est plus lent. Dans ce but, il demande à son équipe de relever dans chaque village la liste des mots qui ont la signification la plus frappante pour l’ensemble des habitants. Généralement, ce sont des mots du vocabulaire politique et qui sont, par conséquent, l’objet de controverses. Les séances éducatives s’organisent ensuite autour de l’analyse des mots choisis. Les personnes qui assistent à cette réunion sont le plus souvent celles pour qui la politique présente un intérêt. Nous devons supposer qu’elles s’intéressent au dialogue et que, pour elles, apprendre à lire et à écrire ces mots-clefs veut dire un pas fait dans la direction d’une participation politique plus effective.

Auteur: Illich Ivan

Info: Dans "Libérer l'avenir" pages 150-151

[ lecture ] [ écriture ] [ pensée critique ]

 
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exclusivisme

L’"existence" kierkegaardienne s’annule elle-même par manque de raison suffisante : comment peut-on concevoir une morale "existentielle", c’est-à-dire "vécue et non pensée", donc sans "abstraction", au niveau de l’homme terrestre qui est par définition un être pensant ? Cette alternative entre l’"existence" et la "pensée- abstraction" est le malentendu fondamental de l’existentialisme ; et celui-ci n’est qu’une manifestation, et des plus aberrantes, de ce que nous pourrions appeler l’"alternativisme" occidental.

[…] Un exemple des plus typiques est précisément le reproche d’un Kierkegaard au "penseur abstrait" qui commet, paraît- il, la "contradiction de vouloir démontrer son existence par sa pensée" : "dans la mesure où il pense abstraitement, il fait abstraction du fait qu’il est", conclut le philosophe. Or premièrement, penser réellement, intelligemment - et non simplement juxtaposer des images ou des pétitions de principe -, c’est par définition "penser abstraitement", sans quoi la pensée se réduirait à l’imagination ; et deuxièmement, il n’y a pas d’opposition foncière entre les pôles "exister" et "penser", car notre existence est pour nous toujours un mode de conscience, et notre pensée est une manière d’exister ; seule l’erreur - non l’"abstraction" ! - est inadéquate par rapport au fait positif de l’existence, et seule l’existence minérale - non notre vie — se détache totalement de notre conscience, que celle-ci se coagule en pensée ou non. Il y a toutefois dans le reproche existentialiste une part de vérité en ce sens que la connaissance discursive est séparative en raison même de la polarisation sujet-objet, mais la conclusion à en tirer est, non que cette connaissance soit dépourvue de valeur sur son plan ou qu’elle soit limitée quant à son contenu, mais quelle n’englobe pas toute la connaissance possible, et que dans la connaissance purement intellective et directe la polarisation dont il s’agit est dépassée.

Auteur: Schuon Frithjof

Info: Dans "Logique et transcendance", éditions Sulliver, 2007, pages 28-29

[ critique ] [ réfutation ] [ pensée binaire ]

 

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