métaphysique
En tant même qu’il est mode-limite d’un psychisme "libéré" de l’attraction unifiante de l’homme intérieur, le corps "sauve" l’âme de la dispersion dans l’indéfini ; il met fin à son errance potentielle (relativement). Sans doute ce salut naturel comporte-t-il un prix, celui de la mortalité, mais il offre aussi à l’âme la possibilité d’un retour vers soi-même, d’une conversion, d’un "rassemblement dans le cœur" (Luc, II, 19) par la grâce du Corps crucifié du Christ, salut surnaturel. […] La corporification qui se produit après la chute, et qui intéresse la totalité du monde humain, est à la fois une punition qui a pour conséquence la mortalité, mais aussi un bienfait et une miséricorde.
Auteur:
Borella Jean
Années: 1930 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: philosophe, théologien catholique
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Amour et vérité, L’Harmattan, 2011, Paris, pages 95-96
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matérialisation
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manifestation corporelle
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effet
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christianisme
L’homme doit donc d’abord saisir directement qu’il a besoin d’être sauvé, c’est-à-dire qu’il est un être radicalement contingent. Le désir du Salut, c’est la conscience de notre contingence. Et c’est pourquoi le Salut se présente en Jésus-Christ, dans la contingence d’une ponctualité spatio-temporelle : voici Jésus, le Salut de Dieu ; crois-tu en Lui ? Voici la contingence qui parle à notre contingence, et qui la sauve d’elle-même, moyennant la foi, parce qu’elle est aussi la pure nécessité du Logos éternel. […] Pour sauver mon intelligence, Platon suffisait. Et du même coup, je m’oubliais, moi-même. Mais Jésus-Christ n’a pas prêché le Logos. Il l’a incarné. La contingence de son incarnation fait alors surgir ma propre contingence comme signe de ma perte et comme conscience de mon salut […]. […]
Nous comprenons alors que ce dont nous parlait la grande tradition métaphysique, à travers ses multiples expressions, n’était pas seulement des abstractions ou des idées directement assimilables par notre intelligence, mais que, derrière ces mots et ces concepts, se trouve la vraie patrie de notre être. L’impassibilité du discours intellectif cesse d’être de l’indifférence. […] On le voit, la véritable intelligence de Platon, c’est la foi en Jésus-Christ qui nous la donne.
Auteur:
Borella Jean
Années: 1930 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: philosophe, théologien catholique
Continent – Pays: Europe - France
Info:
L'intelligence et la foi, L'Harmattant, Paris, 2018, pages 74-75
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corps-âme-esprit
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kérygme
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matérialisation
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continuité
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accomplissement
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