absurdité
Ni l’aspect spectaculaire de l’explosion de la mort dans l’univers de la Seconde Guerre mondiale ni la dissolution de l’identité consciente et du comportement rationnel échouant dans les manifestations asilaires de la psychose, elles aussi spectaculaires, ne sont en cause. Ce que ces spectacles monstrueux et douloureux mettent à mal, ce sont nos appareils de perception et de représentation. Nos moyens symboliques se trouvent évidés, quasi anéantis, pétrifiés. Au bord du silence émerge le mot "rien", défense pudique face à tant de désordre, interne et externe, incommensurablement. [...]
Une nouvelle rhétorique de l’apocalypse (étymologiquement, apocalypso signifie dé-monstration, dé-couvrement par le regard, et s’oppose à aletheia, le dévoilement philosophique de la vérité), est apparue nécessaire pour faire advenir la vision de ce rien cependant monstrueux, de cette monstruosité qui aveugle et impose le silence. Cette nouvelle rhétorique apocalyptique s’est réalisée en deux extrêmes apparemment opposés et qui, souvent, se complètent : la profusion des images et la rétention de la parole.
Auteur:
Kristeva Julia
Années: 1941 - 20??
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: sémioticienne, philospohe et écrivain
Continent – Pays: Europe - France - Bulgarie
Info:
Dans "Soleil noir", éditions Gallimard, 1987, page 231
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irreprésentable
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indicible
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modernité
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inhumain
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théologie apophatique
Dieu est de plus en plus connu à mesure qu’on le connaît comme de plus en plus éloigné de tout ce qui paraît dans ses effets. C’est pourquoi Denis dit, au livre Des noms divins, qu’on le connaît comme cause de toutes choses, en le situant au-delà d’elles et en les niant de lui. Pour ce progrès dans la connaissance, la pensée de l’homme reçoit le secours suprême lorsque sa lumière naturelle est fortifiée par une illumination nouvelle, telle que la lumière de la foi, celle du don de sagesse et celle du don d’intelligence, grâce auquel, comme l’on dit, la pensée s’élève dans la contemplation au-dessus d’elle-même, en ce qu’elle connaît que Dieu est au-dessus de tout ce qu’elle comprend naturellement. Mais la pensée est incapable de pénétrer jusqu’à voir l’essence de Dieu ; aussi dit-on qu’elle est comme refoulée sur elle-même par l’éclat de cette lumière. C’est pourquoi, au passage de la Genèse (32, 30) où Jacob dit : "J’ai vu Dieu face à face", la Glose de Grégoire observe que "le regard de l’âme, quand il se tourne vers Dieu, est réfléchi par l’éclat de son immensité."
Auteur:
Saint Thomas d'Aquin
Années: 1225 - 1274
Epoque – Courant religieux: moyen âge
Sexe: H
Profession et précisions: philosophe et théologien
Continent – Pays: Europe - Italie
Info:
In Boethium de Trinitate, I, 2, éd. B. Becker, p. 66-67
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nescience
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transcendant
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intuition intellectuelle
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naturel-surnaturel
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irreprésentable
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inatteignable
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