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politique

Nous nous sommes habitués à voir nos demandes et nos désirs immédiatement satisfaits. Quelle que soit l'exigence "There's an app for that" ("II y a une application pour cela"), précisait le slogan d’Apple.

Une forme d'impatience légitime s’est emparée de chacun d'entre nous : nous ne sommes plus disposés à attendre.

Google, Amazon et Deliveroo nous ont habitués à voir nos désirs exaucés avant même de les avoir complètement formulés.

Pourquoi la politique devrait-elle être différente ?

Comment est-il encore possible de tolérer les rituels dilatoires et inefficaces d'une machine gouvernée par des dinosaures imperméables à n’importe quelle sollicitation ?

Auteur: Empoli Giuliano da

Info: Les ingénieurs du chaos

[ ingénierie sociale ] [ pnl ] [ psycho-sociologie ]

 

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abrutissement

Mais, la vraie bulle, celle qui empêche d'appréhender correctement la réalité en cet automne 2016, ce n'est pas celle de Trump, de Breitbart et de la galaxie des sites conspirationnistes de la droite alternative américaine. C'est celle des démocrates, des libéraux et des médias des deux côtes qui répètent, inlassablement, qu'il est absolument impossible de parvenir à la Maison Blanche en insultant les minorités, les femmes, les immigrés et les handicapés, tout en faisant preuve d'une  incompétence sans précèdent.

"C'est un groupe de personnes qui se parlent entre elles et qui n’ont pas la moindre idée de ce qui se passe. Si le New York Times n'existait pas, CNN et MSNBC ne sauraient pas quoi faire. L 'Huffington Post et tout le reste se fondent sur le New York Times. C'est un circuit fermé, à partir duquel Hillary Clinton tire toutes ses informations — et sa sécurité. C'est cela notre opportunité." Voilà l’intuition capitale de Bannon : la victoire de Trump est possible parce que les médias mainstream ne réussissent même pas à l'imaginer. "S’ils disent que ce n’est pas possible, ça veut dire que nous pouvons y arriver."


Auteur: Empoli Giuliano da

Info: Les ingénieurs du chaos, 2019

[ élites installées ] [ cooptation ] [ ingénierie sociale ] [ naïveté politique ]

 

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pouvoir

Soulevons donc la grande question : pourquoi maintenant ? Un nom explique tout, me semble-t-il : Cambridge Analytica. Un nom qui résume tous les combats de Julian Assange – qui consistent à divulguer les liens entre de grands consortiums privés et les structures gouvernementales –, un nom qui représente tout ce contre quoi il se bat. Souvenez-vous de tout le tapage fait autour de l’ingérence russe dans les élections américaines, de cette véritable obsession pour ce sujet. Nous savons maintenant que ce ne sont pas les hackers russes (et Assange) qui ont poussé le peuple américain dans les bras de Trump mais des sociétés spécialisées dans le traitement des méga données et entretenant des relations particulièrement étroites avec le pouvoir politique. Cela ne signifie pas que la Russie et ses alliés sont innocents : ils ont probablement tenté d’influer sur l’issue de ces élections de la même manière que les Etats-Unis s’efforcent de le faire dans d’autres pays (mais cela s’appelle alors venir en aide à la démocratie…). Mais cela veut dire que le grand méchant loup qui dénature notre démocratie se trouve bien ici, parmi nous, et non au Kremlin. Voilà précisément ce que Assange affirmait constamment tout haut.

Auteur: Zizek Slavoj

Info: Il n’y a que nous pour aider Assange ! Nouvelobs.com, 12 avril 2019

[ manipulation ] [ ingénierie sociale ]

 

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canevas

La pièce de théâtre "La Patrie ou le Voile", plut aussi à la foule (...)

1- une femme enveloppée dans un çarşaf bien noir marche dans la rue, monologue et réfléchit. Elle paraît malheureuse.

2- La femme proclame sa liberté en ôtant son çarşaf. Elle va désormais tête nue et heureuse.

3- Sa famille, son fiancé, ses proches, des hommes barbus et musulmans qui se dressent pour diverses raisons contre sa liberté souhaitent alors qu'elle remette son çarşaf. Là-dessus la femme, dans un accès de colère, brûle son çarşaf.

4- Des voyous à la barbe en collier, chapelet à la main, s'opposent alors violemment à cette rébellion, et alors même qu'ils traînent la femme par les cheveux pour la tuer...

5- ... de jeunes soldats de la République la sauvent.

Cette brève pièce a été très fréquemment jouée au milieu des années 1930 jusqu'à à la Seconde Guerre mondiale dans les lycées et les Maisons du peuple d'Anatolie, à l'instigation de l'Etat occidentalisateur qui voulait tenir les femmes éloignées du voile et des pressions religieuses ; après 1950, avec l'avènement de la démocratie, la vigueur révolutionnaire kémaliste s'affaiblissant, elle est tombée dans l'oubli.

Auteur: Pamuk Orhan

Info: Neige

[ laïcisation ] [ liberté ] [ femmes-hommes ] [ patriarcat ] [ islam ] [ ingénierie sociale ] [ éducation des masses ]

 

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psychologie

Nous ne voyons pas le monde tel qu’il est, mais tel que nous sommes. Notre cerveau remplit régulièrement les vides (absence d’information) et est en construction et reconstruction constante. Nous réinventons notre passé, en fonction du présent.

Existent bien sûr les travaux de Kahneman et Tversky avec le système 1 (rapide, intuitif) et le système 2 (lent et raisonné). Cependant rien ne prouve que notre cerveau soit réellement binaire. Je pense qu'il agit plutôt dans le cadre d’un continuum.

En bref les biais cognitifs nuisent à notre pensée rationnelle, il y en a beaucoup : biais de confirmation, biais de croyance, biais de négativité, biais d’autocomplaisance, biais d’illusion de la connaissance, biais d’impuissance acquise… etc

Le stress est  notre meilleur ennemi 

Il faut rappeler que dans la nature, un animal qui perçoit un danger a une alternative : il se bat ou se barre (fight or fight). " Le stress est donc une fonction primordiale chez tous les vertébrés, il privilégie la survie ". Mais aujourd’hui ce stress peut nous empêcher de passer notre examen ou notre entretien d’embauche ! Cette fonction vitale se retourne donc contre nous. Il nous faut s'adapter. Cette nécessité d’adaptation est présente actuellement dans quasi tous les livres importants sur les phénomènes cognitifs.

Illusion de nos certitudes

Nous croyons avoir une pensée rationnelle, alors qu’elle est motivée par notre culture, notre vécu, nos croyances. Là encore la numérisation et les médias sociaux ont eu un effet négatif en amplifiant les impacts négatifs de ce trait : bienvenu dans le monde des infox et des " bulles de l’entre-soi ". Nos biais de confirmation (ne rechercher que ce qui va dans notre sens) et de sélection (ne retenir que ce qui nous convient) vont encore accuser le trait.

Dissonance cognitive

Ce phénomène a été mis à jour par Festinger.  Nous savons que Google un monopole dangereux, mais nous continuons à l’utiliser. Il n’y a pas d’alignement entre notre perception et nos actes. On découvre au fil des pages de nombreuses explications de biais :

– Effet Franklin : proposer un prix trop élevé à un client pour ancrer sa réflexion sur la fourchette supérieure du prix).

– Effet Barnum : lorsque qu’il y a une présentation de trait de personnalité, quels qu’ils soient, nous avons l’impression qu’ils nous correspondent …

Illusion de contrôle et  impuissance acquise

Elles ont été mondrées par l'effet Duning Kruger ou illusion de connaissance. Il y a une surconfiance chez les moins compétents et syndrome de l’imposteur chez les plus compétents. Ce problème se trouve couplé dans les organisations avec le principe de Peters qui veut qu’une personne gravisse les échelons hiérarchiques jusqu’à atteindre son niveau d’incompétence… et y reste.

Importance du contexte

Il faut aussi insister sur l’importance du contexte et le biais fondamental d’attribution : nous jugeons les autres sur leurs actions, mais nous nous jugeons plus facilement sur nos intentions, car nous y avons accès.

Par exemple le principe du nudge (coup de pouce) conceptualisé par Richard Thaler. Technique qui consiste à modifier légèrement l'environnement d'une personne, de manière à l'inciter à prendre une décision particulière, sans pour autant la contraindre ou la manipuler. On  guide les choix, de manière subtile et bienveillante en exploitant les biais cognitifs et les automatismes de notre cerveau pour orienter nos comportements. Par exemple en plaçant les escaliers à côté de l'entrée d'un bâtiment plutôt que l'ascenseur, pour promouvoir l'activité physique ou en usant de couleurs vives et des images attrayantes pour attirer l'attention sur des informations importantes, comme les étiquettes nutritionnelles. Ainsi on oriente, sans supprimer pas la liberté individuelle. 

Il ne faut pas oublier l’influence du contexte social, et la conformité sociale avec notamment l’expérience de Solomon Asch sur la puissance du conformisme. Ou la célèbre expérience de soumission à l’autorité de Stanley Milgram.

Il n’y a pas de formule miracle pour se débarrasser de nos biais cognitifs. Il faut adopter un raisonnement analytique et mettre en place un contrôle métacognitif. Car nous n’avons pas de prise immédiate sur nos pensées premières, trop rapides et automatiques, mais il est possible d’agir sur les métacognitions. Ce contrôle métacognitif a pour but de délégitimer nos pensées automatiques néfastes. Quelques conseils pour cela :

-  Se méfier d’un argument ad hominen qui prendrait à parti une personne.

- Se méfier des arguments d’autorité.

- Repérer les fausses analogies.

- Ne pas céder à l’appel de l’émotion.

-  Privilégier la preuve scientifique à la preuve anecdotique.

-  Éviter les fausses équivalences.

Il faut aussi rappeller que les infox circulent six fois plus vites que les informations véridiques (selon une étude de Sinan Aral), car elles ont comme caractéristiques :

- La simplicité.

- Le caractère spectaculaire.

- La génération d’une émotion forte (comme le dégout ou la surprise).

La lutte de Google ou de Facebook contre les infox est peine perdue car le vecteur de contamination ne peut pas être en même temps le remède ? " Ou pour reprendre une citation d’Einstein : " Ce n’est pas avec ceux qui ont créé les problèmes qu’il faut espérer les résoudre "

En conclusion je crains que la mécanique mise en place par les géants du numérique conduise à une communautarisation de la société, avec le risque de déchirer le tissu social.  Pour reconstituer un espace démocratique, il faut préserver et développer notre socle commun de réalité, et le meilleur outil pour le faire est le doute, un doute constructif tourné vers soi, et non un doute accusateur tourné vers les autres. Mais le doute est une arme à double tranchant, il faut donc faut un doute nuancé et non binaire. Il faut cultiver un raisonnement critique.

Auteur: Moukheiber Albert

Info: Votre cerveau vous joue des tours. Résumé

[ internet ] [ ingénierie sociale ] [ PNL ]

 

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manipulation des masses

De l'hégémonie du dollar au réchauffement climatique : mondialisation, glyphosate et doctrine du consentement.

Depuis l'abandon des accords de Bretton Woods en 1971, il y a eu un changement tectonique continu en Occident. Qui s'est accéléré lorsque l'URSS a pris fin et a abouti à la " mondialisation néolibérale " que nous connaissons aujourd'hui.

Dans le même temps, une campagne sans précédent a été menée pour réinventer le consensus social en Occident. Une partie de cette stratégie consistant à amener les populations des pays occidentaux à se focaliser sur le "réchauffement climatique", l'"équité entre les sexes" et l'"antiracisme". Les effets dévastateurs et les injustices causés par le capitalisme mondialisé et le militarisme qui en découle restant largement inexprimé pour la masse des gens.

Tel est l'argument présenté par Denis Rancourt, chercheur à l'Ontario Civil Liberties Association, dans un nouveau rapport. M. Rancourt est un ancien professeur titulaire de physique à l'Université d'Ottawa au Canada et auteur de : "La géoéconomie et la géo-politique conduisent à des époques successives de mondialisation prédatrice et d'ingénierie sociale : Historical emergence of climate change, gender equity, and antiracism as state doctrines' (avril 2019)."

Dans ce rapport, Rancourt fait référence au livre de Michael Hudson de 1972 intitulé "Super Imperialism" : The Economic Strategy of American Empire" pour aider à expliquer le rôle clé du maintien de l'hégémonie du dollar et l'importance du pétrodollar dans la domination mondiale des États-Unis. Outre l'importance du pétrole, M. Rancourt soutient que les États-Unis ont un intérêt existentiel à faire en sorte que les opioïdes soient commercialisés en dollars américains, un autre grand produit mondial. Ce qui explique en partie l'occupation américaine de l'Afghanistan. Il souligne également l'importance de l'agro-industrie et de l'industrie de l'armement américaines pour la réalisation des objectifs géostratégiques des États-Unis.

Depuis la chute de l'URSS en 1991, M. Rancourt indique que les campagnes de guerre américaines ont, entre autres, protégé le dollar américain de l'abandon, détruit des nations en quête de souveraineté contre la domination américaine, assuré le commerce de l'opium, renforcé leur contrôle du pétrole et entravé l'intégration eurasiatique. En outre, nous avons vu certains pays faire face à un bombardement de sanctions et d'hostilité dans une tentative de détruire des centres de production d'énergie que les États-Unis ne contrôlent pas, notamment la Russie.

Il souligne également les impacts dans les pays occidentaux, y compris : la perte relative systématique du rang économique de la classe moyenne, la montée du sans-abrisme urbain, la décimation de la classe ouvrière industrielle, les méga-fusions des entreprises, la montée des inégalités, le démantèlement du bien-être, la spéculation financière, les salaires qui stagnent, les dettes, la dérégulation et les privatisation. De plus, l'assouplissement accru de la réglementation des aliments et des médicaments a entraîné une augmentation spectaculaire de l'utilisation de l'herbicide glyphosate, qui s'est accompagnée d'une recrudescence de nombreuses maladies et affections chroniques.

Face à cette dévastation, les pays occidentaux ont dû obtenir le maintien du consentement de leurs propres populations. Pour aider à expliquer comment cela a été réalisé, Rancourt se concentre sur l'équité entre les sexes, l'antiracisme et le réchauffement climatique en tant que doctrines d'État qui ont été utilisées pour détourner l'attention des machinations de l'empire américain (et aussi pour empêcher la prise de conscience de classe). J'ai récemment interrogé Denis Rancourt sur cet aspect de son rapport.

CT : Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur vous et sur la façon dont vous avez produit ce rapport ? Quel est son objectif ?

DR : Ancien professeur de physique, scientifique de l'environnement et défenseur des droits civils, je travaille actuellement comme chercheur pour l'Ontario Civil Liberties Association (ocla.ca). Au cours d'une conversation que j'ai eue avec le directeur exécutif de l'OCLA au sujet des droits civils, nous avons identifié plusieurs phénomènes sociaux et économiques importants qui semblaient liés au début des années 1990. J'ai donc fini par m'installer pour faire ce "gros boulot", du point de vue de la recherche.

Bien que nous ne manquions pas d'intellectuels et d'experts engagés pour guider notre perception à tort, mes recherches démontrent qu'il existe un lien entre la montée en flèche de la répression et de l'exploitation à grande échelle des populations nationales et l'accélération d'une mondialisation agressive et abusive.

CT : Dans votre rapport, vous avez décrit les conséquences de l'abandon de Bretton Woods et de la dissolution de l'URSS en termes d'hégémonie du dollar, du militarisme américain et des effets dévastateurs de la "mondialisation néolibérale" tant pour les États nations que pour les citoyens.

Il ne fait guère de doute que les analystes russes et chinois comprennent bien ce que j'ai exposé dans mon rapport. Par exemple, en prévision de la guerre commerciale de Trump, le discours prononcé en avril 2015 par le major-général Qiao Liang de l'Armée populaire de libération du peuple devant le Comité central et le bureau du gouvernement du Parti communiste chinois, comprenait ce qui suit :

"Depuis ce jour [dissolution de Bretton Woods], un véritable empire financier a émergé, l'hégémonie du dollar américain s'est établie, et nous sommes entrés dans une véritable ère de monnaie de papier. Il n'y a pas de métal précieux derrière le dollar américain. Le crédit du gouvernement est le seul soutien du dollar américain. Les États-Unis tirent profit du monde entier. Cela signifie que les Américains peuvent obtenir des richesses matérielles du monde entier en imprimant un morceau de papier vert. (...) Si nous reconnaissons [maintenant] qu'il existe un cycle de l'indice du dollar américain [ponctué de crises machinées, dont la guerre] et que les Américains utilisent ce cycle pour faire la récolte dans les autres pays, alors nous pouvons conclure que le moment était venu pour eux d'en faire autant en Chine..."

CT : Vous discutez de la nécessité pour les États d'obtenir le consentement : la nécessité de pacifier, d'hypnotiser et d'aligner les populations pour poursuivre la mondialisation ; plus précisément, la nécessité de détourner l'attention de la violence structurelle des politiques économiques et de la violence réelle du militarisme. Pouvez-vous nous dire comment la question du réchauffement climatique est liée à cela ?

DR : Que la soi-disant "crise climatique" soit réelle, exagérée ou fabriquée de toutes pièces, il est clair, d'après les données de mon rapport, que l'éthique du réchauffement climatique a été conçue et manipulée à l'échelle mondiale et qu'elle bénéficie aux exploiteurs de l'économie du carbone et, plus indirectement, à l'État.

Par exemple, l'une des études que j'ai passées en revue montre qu'une multiplication des reportages sur le réchauffement climatique dans les médias grand public s'est soudainement produite au milieu des années 2000, dans tous les grands médias, au moment même où les financiers et leurs acolytes, comme Al Gore, ont décidé de créer et de gérer une économie mondiale du carbone. Cette campagne médiatique s'est poursuivie depuis lors et l'éthique du réchauffement climatique a été institutionnalisée.

Les programmes de piégeage du carbone ont dévasté les communautés locales sur tous les continents occupés. En fait, les programmes de réduction des émissions de carbone - des parcs éoliens à la récolte de biocarburants, en passant par la production industrielle de batteries, les installations de panneaux solaires, l'extraction de l'uranium, la construction de méga barrages hydroélectriques, etc. on accéléré les destructions d'habitats.

Pendant ce temps, la guerre économique et militaire fait rage, le glyphosate est déversé dans l'écosphère à un rythme sans précédent (déversé sur des cultures mercantiles résistant aux phytocides GM), des génocides actifs sont en cours (Yémen), les États-Unis se désistent de façon unilatérale et imposent une course aux armes aux machines nucléaires et aux armes nucléaires de prochaine génération ; des prêts extortionnels sont accordés par les Etats-Unis qui ont transformé l'usage de leurs terres au plan national, et des enfants scolarisés développent des crises psychotiques afin de faire "bouger les gouvernements" pour qu'ils "agissent" contre le climat.

Au début des années 1990, une conférence mondiale sur l'environnementalisme climatique fut une réponse expresse à la dissolution de l'Union soviétique. Cela faisait partie d'un projet de propagande globale visant à masquer la nouvelle vague de mondialisation accélérée et prédatrice qui se déchaînait alors que l'URSS était définitivement sortie du droit chemin.

CT : Que pensez-vous de Greta Thunberg et du mouvement qui l'entoure ?

DR : C'est triste et pathétique. Ce mouvement témoigne du succès du projet mondial de propagande que je décris dans mon rapport. Le mouvement est aussi un indicateur du degré d'enracinement du totalitarisme dans les sociétés occidentales, où les individus, les associations et les institutions perdent leur capacité de pensée indépendante pour détourner la société des des desseins d'une élite d'occupation. Les individus (et leurs parents) deviennent la police de la moralité au service de cet "environnementalisme".

CT : Vous parlez aussi de l'émergence de l'égalité des sexes (féminisme de la troisième vague) et de l'antiracisme comme doctrines d'État. Pouvez-vous dire quelque chose à ce sujet ?

DR : Dans mon rapport, j'utilise des documents institutionnels historiques et des données sociétales pour démontrer qu'une triade de "religions d'État" a été engendrée à l'échelle mondiale et qu'elle est apparue au moment opportun après la dissolution de l'Union soviétique. Cette triade se compose d'alarmisme climatique, d'une vision tunnel exagérée de l'équité entre les sexes et d'une campagne antiraciste machinée axée sur les pensées, le langage et les attitudes.

Ces idéologies étatiques ont été conçues et propulsées via les efforts de l'ONU et les protocoles signés qui en ont résulté. Le milieu universitaire de l'Ouest a adopté et institutionnalisé le programme avec enthousiasme. Les médias grand public ont fait la promotion religieuse de l'ethos nouvellement créé. Les partis politiques ont largement appliqué des quotas accrus de représentants élus par sexe et par race.

Ces processus et ces idées ont servi à apaiser, à assouplir, rassembler et à occuper l'esprit occidental, en particulier chez les classes moyennes supérieures, professionnelles et de gestion et les élites des territoires économiquement occupés, mais n'ont rien fait pour atténuer les formes de racisme et de misogynie les plus violentes et répandues dans le monde en raison de la mondialisation prédatrice et du militarisme.

Ironiquement, les atteintes globales à la dignité humaine, à la santé humaine et à l'environnement ont été proportionnelles aux appels systématiques et parfois criards à l'équité entre les sexes, à la lutte contre le racisme et à l'"action" climatique. Tout l'édifice de ces "religions d'Etat" ne laisse aucune place aux conflits de classes nécessaires et sape expressément toute remise en cause des mécanismes et des conséquences de la mondialisation.

CT : Pouvez-vous nous parler des Gilets Jaunes, de Brexit et du phénomène électoral Trump ?

DR : Combiner une mondialisation agressive, une prédation financière constante, l'éviscération des classes ouvrières et moyennes occidentales et un discours désinvolte sur le changement climatique, l'antiracisme et l'équité entre les sexes fait quelque chose ne peut qu'arriver. Le géographe français Christophe Guilluy a prédit ces réactions de façon assez détaillée, ce qui n'est pas difficile à comprendre. Ce n'est pas un hasard si les classes populaires et moyennes qui se révoltent critiquent les récits de la crise climatique, de l'antiracisme et de l'équité entre les sexes, d'autant que les médias grand public les présentent comme racistes, misogynes et ignorants des sciences.

Il semble que toute classe qui s'oppose à sa propre destruction soit accusée d'être peuplée de gens racistes et ignorants qui ne voient pas que le salut réside dans un monde géré par le carbone et globalisé. Il devient donc impératif de fermer tous les lieux où un tel "lot d'ignorants" pourrait communiquer ses vues, tenter de s'organiser et ainsi menacer l'ordre social dominant.

Auteur: Todhunter Colin

Info: Counterpunch.org. Trad Mg

[ géopolitique ] [ ingénierie sociale ]

 

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