Uhljeb (croate) : partisan pistonné, apparatchik stipendié
Le néologisme croate uhljeb (dérivé de hljeb, le pain) a eu un succès fulgurant, même à l’échelle internationale. Teinté d’une couche ironique d’argot, le mot dépeint le phénomène du népotisme et du copinage politique.
Uhljeb désigne une personne dépourvue de compétences professionnelles dotée d’un poste dans l’administration locale ou celle d’État, ou bien dans une entreprise publique. “D’ailleurs, pour obtenir un poste d’uhljeb, on n’a besoin ni de compétences ni d’expérience, mais plutôt d’affiliation politique à un parti, quand ce n’est pas du copinage ou des liens de parenté avec les responsables”, explique-t-on sur le site uhljeb.info, consacré à ce phénomène.
L’uhljeb est un opportuniste, loyal à son parti, ses chefs ou son entreprise tant qu’ils lui assurent son existence moyennant un salaire bien confortable et les privilèges qui vont avec.
Ce mot est en train d’entrer dans le patrimoine mondial linguistique au même titre que pizza, omerta ou perestroïka”, se vante Novi List. Ce n’est pas la peine de le traduire en anglais, ironise le quotidien de Rijeka qui explique : A Londres, Atlanta ou Sydney il n’existe pas d’équivalent pour quelqu’un qui entre dans l’administration grâce à un parti politique et bénéficie d’un salaire confortable jusqu’à la retraite, tout en quittant son travail à midi sous prétexte d’une réunion urgente ou d’un déjeuner d’affaires.”
Les journaux croates organisent régulièrement des élections de l’uhljeb de l’année.