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réalité

Il y a seulement un monde intellectuel, ce que nous appelons monde sensible est le mal dans le monde intellectuel.

Auteur: Kafka Franz

Info: Cahiers In-Octavo (1916-1918)

[ douloureuse ] [ pénible réel ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

fleur

Un vert délicat reposant et tranquille ;
Une robe rouge entre rose et cramoisi.
Son cœur affligé est sur le point de se rompre ;
L’éclat du printemps peut-il en tenir compte ?

Auteur: Wang Wei

Info: "Les pivoines rouges"

[ couleurs ] [ beauté douloureuse ] [ poème ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

illusions amoureuses

Je ne veux pas qu'on m'aime (Pascal). J'ai tardé à comprendre la pureté désespérée de ce mot. Ce n'est pas le cri de la fatigue, de l'égoïsme ou d'un ascétisme encerclant et terrifié ; c'est le cri d'un homme qui a trop bien mesuré ses possibilités de déception et de torture à l'égard d'autrui, c'est le cri suprême de la pitié. "Par amour pour toi-même, ne m'aime pas : ne rive pas tes lèvres à ma coupe vaine et mourante..." Ah ! Cette aurore de la connaissance de soi où nous aimons trop les hommes pour vouloir en être aimés !

Auteur: Thibon Gustave

Info:

[ objet amoureux ] [ attentes douloureuses ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

discernement

La peur de comprendre fait partie de l'incompréhension. Comprendre. Ce mot fait aussitôt sursauter ceux qui ont peur de comprendre de peur d'excuser. Donc il faudrait ne vouloir rien comprendre, comme si la compréhension comportait un vice horrible, celui de conduire à la faiblesse, à l'abdication. Cet argument obscurantiste règne encore dans notre intelligentsia par ailleurs raffinée. Ceux qui refusent de comprendre condamnent la compréhension parce qu'elle empêcherait la condamnation. Comprendre n'est pas justifier. La compréhension n'excuse ni n'accuse. La compréhension favorise le jugement intellectuel, mais elle n'empêche pas la condamnation morale. La compréhension conduit, non pas à l'impossibilité de juger, mais à la nécessité de complexifier notre jugement.

Auteur: Morin Edgar

Info: Éthique La méthode 6, p.135, Seuil, 2004

[ profondeur ] [ douloureuse lucidité ]

 

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litanie

— Ô Vérité, promesse de tous les maux, certitude de l’agonie, annonciatrice de la mort, je vous vénère et je vous loue. Impétueuse, qui construisez l’avenir, mais qui, serrée parmi la foule des causes et des circonstances, ne pouvez avancer d’un pas sans que l’aient autorisé ce qui vous précède et ce qui vous suit, soyez bénie, esclave au front libre ! Puisque nous vous avons évoquée, demeurez encore un instant, ô Vérité sans nul voile, auprès de vos partisans stoïques ! Ne nous quittez pas avant d’avoir entendu de notre bouche ces mots d’amour : "Si cruelle que tu sois dans tes cruels moments, je t’aime, parce que le mal que tu me fais est conforme à la compréhension que j’ai de toi. Nécessité, qui es inéluctable et pleine de preuves, je t’aime parce que tu m’as choisie pour le savoir ; je te remercie de m’avoir jugée digne. Et quand, en ce moment même, par ta présence persistante, s’écroulerait tout ce qui me favorise et me flatte, tout ce qui me préserve et me maintient, je n’interromprais pas mon chant d’amour, et je te dirais : Je t’aime, parce que tu es la Vérité !"

Auteur: Noailles Anna de

Info: Les innocentes, ou La sagesse des femmes

[ divinité ] [ lyrisme ] [ incantation ] [ douloureuse lucidité ]

 

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Ajouté à la BD par SFuchs

pessimisme

Pour moi, du moins rétrospectivement, la question vraiment intéressante est de savoir pourquoi la monotonie s'avère être un obstacle si puissant à l'attention. Pourquoi reculons-nous devant l'ennui ? Est-ce seulement parce que la monotonie est intrinsèquement douloureuse ; c'est bien de là que viennent des expressions comme "mortellement ennuyeux" ou "atrocement emmerdant". Mais il y a peut-être plus que cela. Peut-être que l'ennui est associé à la douleur psychique parce que quelque chose d'ennuyeux ou d'opaque ne parvient pas à fournir suffisamment de stimulation pour nous distraire d'un autre type de souffrance, plus profonde, qui est toujours là, ne serait-ce que dans un environnement à bas niveau d'intérêt, et que la plupart des gens passent presque tout leur temps et leur énergie à essayer de se distraire de ce qu'ils ressentent, c'est à dire de ressentir le moins directement et pas avec toute leur attention. Certes, tout cela est assez déroutant et difficile à aborder de manière abstraite... mais il y a sûrement quelque chose qui doit se cacher derrière, pas seulement la muzak dans les endroits ennuyeux ou fastidieux, mais aussi la télévision dans les salles d'attente, les caisses de supermarchés bariolées, les salles d'attente des aéroports, sièges arrière de SUV. Walkman, iPods, BlackBerries, téléphones portables directement sur les oreilles. Cette terreur du silence, sans rien avoir à faire qui divertit. Je ne puis croire que quelqu'un pense vraiment que la soi-disant "société de l'information" actuelle en soit une. Tout le monde sait que c'est autre chose, de beaucoup plus bas.

Auteur: Wallace David Foster

Info:

[ abrutissement technologique ] [ routine douloureuse ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

anecdote

Pendant toute la journée fatale de Waterloo, Napoléon n'a pas semblé au mieux de sa forme. Plusieurs témoins ont raconté qu'il reste dans une sorte d'apathie, ce qui avait déjà été le cas le jour de la bataille de la Moskova (7 septembre 1812).

On conjecture depuis sur la nature du mal qui l'avait frappé. Il est certain qu'il avait pris froid les jours précédents, marqués par de violents orages suivis de fortes chaleurs. Pour le reste, on ignore la nature exacte de l'indisposition qui le rendit si peu enthousiaste, même si de douloureuses hémorroïdes (affection courante chez les cavaliers) ont été évoquées plus tard par les généraux Gourgaud et Bertrand. On a aussi parlé d'une crise de dysurie, affection qui le poursuivait depuis des années. Quoi qu'il en soit, Henry Boucquéau, le propriétaire de la ferme du Caillou, où avait été installé son quartier général, le vit "gêné dans ses mouvements", "embarrassé dans sa démarche" et "écartant les jambes". Et de fait, il ne monta quasiment pas à cheval de la journée.

Le moins que l'on puisse écrire est qu'il resta en retrait des opérations, ce qui est fâcheux pour un commandant en chef un jour pareil. Il laissa Ney prendre des décisions qui auraient normalement relevé de sa seule compétence, dicta des ordres peu clairs et aurait mal lu les (mauvaises) cartes à sa disposition. De quoi expliquer une partie des causes de la défaite, sans autant minimiser l'excellence du choix tactique de Wellington et la ponctualité de Blücher. 

Auteur: Lentz Thierry

Info: Le Monde, sur Internet, Publié le 18/06/2015

[ historique ] [ varices douloureuses ]

 

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Ajouté à la BD par miguel