trouble psychologique
Les malades gravement atteints d’épilepsie sont toujours enclins selon le témoignage des plus grands psychiatres, à s’accuser continuellement et certes douloureusement. Ils souffrent de leur "culpabilité" en quelque chose et envers quelqu’un, ils sont rongés par le remords, souvent sans aucune raison, exagérant et s’inventant même toutes sortes de torts et de crimes. Et voici que c’est un individu de cette espèce qui devient réellement coupable et criminel, par peur et par intimidation.
Auteur:
Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch
Années: 1821 - 1881
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - Russie
Info:
Dans "Les Frères Karamazov", volume 2, traduction d'Elisabeth Guertik, le Cercle du bibliophile, page 488
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description clinique
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épileptique
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dementia praecox
Souvent, l’anamnèse des patients comporte les notations suivantes : il (ou elle) a toujours été silencieux, enclin à la rumination mentale, effarouché, peu accessible à la société et aux amusements, jamais vraiment joyeux comme les autres. Ces personnes n’avaient donc jamais pu transférer leur libido dans le monde extérieur. Elles deviendront les éléments asociaux des asiles. Leur parole manque de vivacité. Du même ton, avec la même mimique, elles parleront du sujet le plus important comme du plus infime détail. Cependant, lorsque l’entretien touche à leur complexe, la réaction affective peut être très violente.
A certains égards, les malades atteints de démence précoce sont très suggestibles. […] Mais cette suggestibilité diffère de celle des hystériques. Elle me paraît due au fait que le patient ne se rebiffe pas contre telle ou telle influence, du fait de son indifférence du moment […]. Il me semble donc que cette suggestibilité est une absence de résistance. Elle s’inverse facilement en opposition. Le négativisme de la démence précoce est précisément le contraire du transfert. A l’inverse des hystériques, les patients ne sont que faiblement accessibles à l’hypnose. Un essai de psychanalyse nous convaincra de l’absence de transfert ; c’est pourquoi cette méthode n’est pas une thérapeutique de la démence précoce.
[…] ils ne sont jamais gais. Ils n’ont pas le sens de l’humour. Leur rire est superficiel, forcé ou grossièrement érotique, jamais cordial. Souvent d’ailleurs, il n’est pas signe de gaieté, mais dû au fait que le complexe a été touché. […] Avec l’attachement aux êtres disparaît l’attachement pour l’activité, la profession. Les patients se replient sur eux-mêmes, et il me semble particulièrement caractéristique qu’ils ne connaissent pas l’ennui. Il est vrai qu’on peut les éduquer, pour la plupart d’entre eux, à accomplir un travail utile. Pour y parvenir, il faut leur suggérer de travailler. Les patients se soumettent sans trouver de satisfaction à leur activité. Lorsque la suggestion cesse, ils s’arrêtent. Il existe une exception apparente : les patients travaillant du matin au soir, infatigablement, sans trêve. Ces travaux se font alors à la faveur d’un complexe. […]
Les patients n’entretiennent plus un rapport intime avec leurs objets, leur bien. Ce qui les entoure est dépourvu de charme pour eux. Il leur arrive d’exprimer un désir intense d’un objet ; mais l’accomplissement de leur demande reste sans effet. Certains objets sont protégés avec sollicité, mais, à l’occasion, on découvre que l’attachement n’est pas réel. Ainsi, un patient collectionnait des pierres ordinaires, les déclarait précieuses et leur attribuait une valeur énorme. Le tiroir où il les conservait finit par céder sous le poids. Lorsqu’on enleva les pierres, le patient protesta contre cette atteinte à son droit. Mais il ne regretta pas les joyaux perdus, il refit une collection de graviers. Ceux-ci convenaient aussi bien comme symboles de sa fortune que la collection précédente.
Auteur:
Karl Abraham
Années: 1877 - 1925
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: psychiatre et psychanalyste
Continent – Pays: Europe - Allemagne
Info:
Les différences psychosexuelles entre l’hystérie et la démence précoce (1908), trad. Olivier Mannoni
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description clinique
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