Je ne dis pas que les hommes occidentaux se fragilisent. Je dis juste que nous sommes passé de Lino Ventura à des hommes soja de 60 kilos avec bermudas en lin bio, se déplaçant à trotinette et faisant des crises d'éco-anxiété entre 2 cours de poterie inclusive

Qui plus est le mensonge, le mensonge gratuit, sans même un véritable but, fait naturellement partie du style de l'homme fuyant, on est ici en présence d'un de ses traits spécifiquement "féminins". Et si l'on fait remarquer à un représentant de cette race de l'homme fuyant un tel comportement, l'individu s'étonne, tant ce comportement lui semble naturel, ou bien se sent agressé et réagit de manière quasiment hystérique. Car on ne veut pas être "dérangé". Chacun pourra constater, dans le cercle de ses relations, cette sorte de névrose, pour peu qu'il y prête attention. Et pourra ainsi remarquer combien certaines personnes qu'on avait l'illusion de considérer comme des amis sont devenues aujourd'hui, après la guerre, absolument méconnaissables. Quant à l'univers de la politique avec ses combines et la corruption qui ont toujours caractérisé les démocraties parlementaires mais qui sont encore plus évidentes aujourd'hui, ce n'est même pas la peine d'en parler, tant la race de l'homme fuyant, identique au-delà de toutes les étiquettes et des partis s'y meut à son aise.

Explication de l’extinction à laquelle me semble vouée la sexualité. Pourquoi y est-elle vouée ? Parce que les femmes ne vont même plus faire semblant d’aimer ça. On peut assister au phénomène. Extension des homosexualités. Féminisme d’hier, qui n’a plus besoin d’être dit puisqu’il est devenu l’idéologie naturelle. L’homme qui veut baiser ou qui se plaint auprès de sa compagne habituelle de ne plus baiser est ridicule, dépassé, vieille revendication (voir plus haut). Comptable ? lui dit-on. Comptable de ses coups. Il sent qu’il a au bas du ventre un sexe fossile, une sorte de queue antédiluvienne qui ne sert plus à rien. […] Bref, les femmes ne font plus semblant d’aimer baiser. Elles ne se "donnent" plus aux hommes (ce mot lui-même est préhistorique). Pourquoi ? Parce que les femmes ne se sont jamais données aux hommes que dans la perspective qu’ils allaient mourir. Souvenir du guerrier qui part se faire tuer. Du mobilisé pour la guerre. Périodes d’oblation féminine collective pendant les dernières grandes mobilisations. La fiancée qui se "donne" avant le mariage parce qu’il part à la guerre. Et même se fait faire un enfant posthume. Il existe un vestige de ça, mais de plus en plus fragile, presque disparu. C’est l’adultère. Avoir une liaison, c’est par définition rentrer chez soi ensuite. Quitter la femme avec qui on baise. D’où sa sentimentalité. C’est comme si tu mourais. Raison pour laquelle elle baise. Mais si tu as la mauvaise idée de t’installer avec elle, n’espère plus rien. […] Reproduction assumée par la technique. Les hommes qui veulent encore baiser sont traités à juste titre de malades. Plus ou moins gentiment. Il faut les guérir. Les aider à guérir. Clinique. Les aider à renoncer à leur manie. L’adultère, pour cette raison, attire de moins en moins, lui aussi. Passer d’un malade à un autre… L’homosexualité n’est pas un rapport sexuel, c’est pour ça qu’elle gagne du terrain. Les couples sont recroquevillés autour de quelque chose de plus en plus spectral.