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ménage

Les verres à vin succombaient à des fractures du pieds, et les verres à eau eux-mêmes disparaissaient un à un comme les dix petits nègres: le dernier aboutissant, non sans plaies cruelles, sur la tablette de la salle de bain où il servait de réceptacle a brosses à dents.

Auteur: Fitzgerald Francis Scott

Info: Le sorcière rousse

[ dépareillé ] [ délitement ]

 

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aphasie

Je souffre d’une effroyable maladie de l’esprit. Ma pensée m’abandonne à tous les degrés. Depuis le fait simple de la pensée jusqu’au fait extérieur de sa matérialisation dans les mots. Mots, formes de phrases, directions intérieures de la pensée, réactions simples de l’esprit, je suis à la poursuite constante de mon être intellectuel. Lors donc que je peux saisir une forme, si imparfaite soit-elle, je la fixe, dans la crainte de perdre toute la pensée.

Auteur: Artaud Antonin

Info: L'Ombilic des Limbes

[ délitement ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

sentiments

Il y avait de la sympathie dans le regard dont George enveloppa sa femme mais rien de plus. Bizarre comme on peut changer en si peu de temps, se disait-il. Il avait de la tendresse pour Jean : elle avait porté ses enfants et elle faisait partie de sa vie. Mais que restait-il de l’amour qu’un personnage nommé George Greggson dont il ne conservait qu’un souvenir flou avait autrefois porté à un rêve estompé nommé Jean Morrel ?

Auteur: Clarke Arthur C.

Info: Dans "Les enfants d'Icare", page 191

[ délitement ] [ transformation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

habituation

A côté d’une seule fossette de la femme convoitée, Rembrandt n’est rien. Confronté à la nuque de celle qui va s’offrir, Mozart s’écrase, se racornit, se ratatine. Rien n’égale la musique du sang qui bat.
Mais le désir retombe. Et la paranoïa du désir se brise. Et la vision totalitaire du monde qui est la vision du désir vole en éclats. Les seins de Sophie baisant étaient la beauté sur la terre. C’est Rembrandt et Mozart qu’on ressuscite. Dans les veines, le sang ne bat plus, il coule. Coulé, le désir.

Auteur: Zufferey Jean-Gabriel

Info: Dans "Le livre de Zob" page 118

[ sublimation ] [ fascination amoureuse ] [ délitement ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

couple

Elle l’approuva d’un sourire. Le sourire terminé, elle dit qu’elle avait oublié de lui montrer une surprise pour lui, du nougat oriental qu’elle avait trouvé hier dans un petit magasin de Saint-Raphaël.

- On appelle cela du halva, je crois. (Elle prononça ralva pour faire couleur locale, ce qui agaça Solal tout autant que le cela, jugé plus noble qu’un simple ça.) J’ai pensé que cela vous ferait plaisir.

Invasion des cela, pensa-t-il. Elle lui demanda s’il voulait goûter du halva. Il dit que volontiers, mais plus tard. Alors elle annonça une autre surprise, une cafetière électrique, achetée hier aussi, avec tout ce qu’il fallait, le café moulu, le sucre, les tasses, les cuillers. Ainsi elle pourrait lui préparer elle-même du café, meilleur que celui de l’hôtel. Il la félicita, dit qu’il avait justement envie de café.

- En ce cas, j’ai droit à un petit baiser, dit-elle. (Chute de la livre palestinienne, pensa-t-il en lui donnant le petit baiser. On se donnait de plus en plus des petits baisers. Sincères, d’ailleurs, ceux-là.)

Animée, elle s’affaira, monta la cafetière selon les indications du prospectus. Lorsqu’il commença à boire, elle le regarda pour voir s’il appréciait. Excellent, dit-il, et elle aspira par les narines une fois de plus. Mais lorsque le café fut bu, il fut bu, et il ne resta rien d’autre à boire ni à faire, et il y eut un silence. 

Auteur: Cohen Albert

Info: Belle du Seigneur, éditions Gallimard, 1968, page 862

[ femme-par-homme ] [ insupportable ] [ attention dévorante ] [ délitement passionnel ] [ passe-temps ] [ absurdité ] [ ennui ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

désamour

Elle aspira de l’éther, sourit. Ô les débuts, leur temps de Genève, les préparatifs, son bonheur d'être belle pour lui, les attentes, les arrivées à neuf heures, et elle était toujours sur le seuil à l'attendre, impatiente et en santé de jeunesse, à l'attendre sur le seuil et sous les roses, dans sa robe roumaine qu'il aimait, blanche au larges manches serrées aux poignets, ô l'enthousiasme de se revoir, les soirées, les heures à se regarder, à se parler, à se raconter à l'autre, tant de baisers reçus et à donnés, oui, les seuls vrais de sa vie, et après l'avoir quittée tard dans la nuit, quittée avec tant de baisers, baisers profonds, baisers interminables, il revenait parfois, une heure plus tard ou des minutes plus tard, ô splendeur de le revoir, ô fervent retour, je ne peux pas sans toi, il lui disait, je ne peux pas, et d'amour il pliait genou devant elle qui d'amour pliait genou devant lui, et c'était des baisers, elle et lui religieux, des baisers encore et encore, baisers véritables, baisers d'amour, grands baisers battant l'aile, je ne peux pas sans toi, il lui disait entre des baisers, et il restait, le merveilleux qui ne pouvait pas, ne pouvait pas sans elle, restait des heures jusqu'à l'aurore et aux chants des oiseaux, et c'était l'amour. Et maintenant ils ne se désiraient plus, ils s'ennuyaient ensemble, elle le savait bien.

Elle aspira de l'éther, sourit. Lorsqu'il partait en mission, les télégrammes qu'il lui envoyait en code si les mots étaient trop ardents, ô bonheur de déchiffrer, et elle ses longs télégrammes en réponse, télégrammes de centaines de mots, toujours des télégrammes pour qu'il sût tout de suite combien elle l'aimait, ô les préparatifs en vue du retour sacré, les commandes chez le couturier, les heures à parfaire sa beauté, et elle chantait l’air de la Pentecôte, chantait la venue d'un divin roi. Et maintenant ils s'ennuyaient ensemble, ils ne se désiraient plus, ne se désiraient plus vraiment, ils se forçaient, essayaient de se désirer, elle le savait bien, le savait depuis longtemps.

A quoi penses-tu ? demanda-t-elle. A rien, dit-il, et il lui baisa la main, la regarda. Cette nuit, l’entrée de la petite fille, la lamentable espièglerie de lui dire bonsoir mon oncle, de s’asseoir sur les genoux de son oncle, cuisses nues, de lui dire à l’oreille que si elle n’était pas sage, il pourrait la corriger. Ô tristesse, ô niaiserie, et pourtant en ces deux grotesques, une grandeur, leur pauvre passion en révolte contre son agonie, l’idiote obscénité, dernier recours de leur pauvre passion. 

Auteur: Cohen Albert

Info: Belle du Seigneur, éditions Gallimard, 1968, pages 1104-1105

[ nostalgie ] [ souvenirs blessants ] [ couple ] [ délitement ] [ jeux sexuels ] [ pathétique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson