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Les philosophes ont expliqué de diverses manières la distinction des choses. Les uns l’ont attribuée à la matière toute seule, ou bien associée à l’agent. Démocrite et tous les anciens philosophes de la nature n’admettaient que la cause matérielle. D’après eux la différence entre les choses résultait du hasard, selon le mouvement de la matière. Anaxagore expliquait à la fois par la matière et par l’agent la distinction entre les choses et leur multitude ; il imaginait une intelligence qui aurait différencié les choses en les extrayant de ce qui était mélangé dans la matière. Mais cette théorie ne peut tenir, pour deux raisons. Premièrement, nous avons montré que la matière elle-même a été créée par Dieu, et par conséquent, si quelque différence entre les choses provient de la matière, elle doit être rapportée à une cause plus haute. Ensuite, la matière est ordonnée à la forme, et non inversement. Et comme la différence entre les êtres vient de leur forme spécifique, leur différence ne vient pas de leur matière, mais plutôt, à l’inverse, de ce que la différenciation a été créée dans la matière, afin qu’elle soit adaptée à des formes diverses.

D’autres ont attribué la distinction des choses aux agents seconds. Ainsi Avicenne dit que Dieu, "en se connaissant lui-même, a produit la première intelligence : en elle, parce qu’elle n’est pas son être, commence la composition de puissance et d’acte", comme on le verra plus loin. Cette première intelligence, en tant qu’elle connaît la Cause première, produit la seconde intelligence ; en tant qu’elle se connaît elle-même selon qu’elle est en puissance, elle produit le corps du ciel, qu’elle meut : en tant qu’elle se connaît elle-même selon qu’elle est en acte, elle produit l’âme du ciel. 

Mais cette théorie ne peut tenir pour deux motifs. Tout d’abord, puisque, nous l’avons montré, Dieu seul peut créer, ce qui ne peut être causé que par voie de création ne peut être produit que par Dieu. C’est le cas de tous les êtres non soumis à la génération et à la corruption. En outre, dans cette hypothèse, l’universalité des êtres ne proviendrait pas de l’intention du premier Agent, mais de la rencontre de plusieurs causes agentes, et c’est ce que nous disons provenir du hasard. Il s’ensuivrait donc que la perfection de l’univers, qui consiste dans la diversité des êtres, serait le fruit du hasard, ce qui est impossible. 

Aussi faut-il dire que la distinction entre les choses ainsi que leur multiplicité proviennent de l’intention du premier agent, qui est Dieu. En effet, Dieu produit les choses dans l’être pour communiquer sa bonté aux créatures, bonté qu’elles doivent représenter. Et parce qu’une seule créature ne saurait suffire à la représenter comme il convient, il a produit des créatures multiples et diverses, afin que ce qui manque à l’une pour représenter la bonté divine soit suppléé par une autre. Ainsi la bonté qui est en Dieu sous le mode de la simplicité et de l’uniformité est-elle sous le mode de la multiplicité et de la division dans les créatures. 

Auteur: Saint Thomas d'Aquin

Info: Somme théologique, I, Q.47, a.1

[ un-multiple ] [ réfutation ] [ démiurges ] [ néoplatonisme ] [ créatures-créateur ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson