Bien sûr, l’enfant petit ne peut être autonome, il dépend des adultes tutélaires. Mais il arrive souvent que ces adultes, eux, jouissent de cette dépendance de leurs enfants, et ne puissent, au fur et à mesure de la croissance en âge de ces enfants, délivrer ceux-ci de leur assujettissement à leur personne, à leur désir, à leur amour.
Les enfants de ces mères "dévorantes" n’ont pas la liberté d’aimer d’autres personnes, de se dérober à leurs embrassades, de leur cacher la moindre pensée.
Le père peut être aussi "dévorant", c’est-à-dire animé de désir "oral", qu’une mère.
L’âge venu chez l’enfant d’assumer ses initiatives – alors que celles-ci n’ont rien de dangereux pour l’enfant –, certaines mères et certains pères ne tolèrent pas cette liberté d’initiatives. Leur autorité sur tous les faits et gestes de l’enfant emprisonne littéralement celui-ci dans un réseau d’interdits à sa liberté de conduite et culpabilisent l’enfant qui se risque à les transgresser. Certains en deviennent "caractériels", d’autres s’étiolent.
En fait, ce sont des parents qui interdisent à leur enfant les plaisirs de leur âge, culpabilisent toute jouissance et aussi toute expérience de la liberté. C’est par angoisse, c’est aussi par jalousie. Leur tutelle est écrasante. L’enfant est leur esclave, complice ou révolté, mal vivant, inapte à assumer sa nubilité.
Années: 1908 - 1988
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: psychologue
Continent – Pays: Europe - France