Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 5
Temps de recherche: 0.0336s

valeur individuelle

D’une manière générale, la problématique de la reconnaissance s’est développée sur fond de ruine des légitimités traditionnelles et de la division des offices, fonctions et places qui en était indissociable. A l’époque de Descartes, cette ruine est déjà entamée, et la problématique cartésienne de l’estime et de la "bonne volonté", en tant qu’elle fait passer au second plan les conditions sociales, répond déjà en partie à ce processus. Mais pour lui comme pour Montaigne, le meilleur ordre social et politique reste celui qui a fait avec le temps les preuves de sa solidité, et la remarquable formule de Malebranche, qui parle avec une sorte d’inquiétude nouvelle de "la peine intérieure que ressentent ceux qui font les dernières parties du corps politique" n’a pas de précédent cartésien.

Auteur: Kambouchner Denis

Info: La question Descartes, éditions Gallimard, 2023, page 288

[ contexte historique ] [ mutations sociologiques ] [ origine ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

psychanalyse

Un jour, sans la moindre intention révolutionnaire, un jeune médecin [Sigmund Freud], dans le cercle de ses collègues, se lève et, prenant pour point de départ ses recherches sur l’hystérie, il parle des troubles, du refoulement des instincts et de leur délivrance possible. Il n’use pas de grands gestes pathétiques, ne proclame pas sur un ton ému qu’il est temps d’appuyer les conceptions morales sur une nouvelle base, que le moment est venu de discuter librement de la question sexuelle. Non, ce jeune médecin rigoureusement réaliste ne joue pas les prédicateurs dans le milieu académique. Il fait exclusivement une conférence diagnostique sur les psychoses et leurs origines. C’est précisément le calme et le naturel avec lesquels il établit qu’une grande partie des névroses, presque toutes, en somme, découlent du refoulement du désir sexuel, qui provoque l’épouvante glacée de ses collègues.

Auteur: Zweig Stefan

Info: Dans "Freud", pages 21-22

[ contexte d'origine ] [ mise en situation ] [ puritanisme ] [ historique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

philosophie antique

[…] le mode du philosopher platonicien représente une innovation relativement à la forme antérieure de la pensée grecque, innovation rendue nécessaire par l’apparition, au cours de la deuxième moitié du Ve siècle av. J.-C., d’une nouvelle sorte d’ "intellectuels", les sophistes, qui florissent au moment même où Socrate donne son enseignement, et qui provoque une véritable révolution culturelle. Cette révolution porte directement sur la pensée humaine qui est destituée de sa vocation à connaître les réalités invisibles et à discerner le vrai d’avec le faux. Les sophistes, prenant conscience de l’autonomie du logos (pensée et parole), en découvrent également la toute-puissance : le logos est vu comme maître de l’être et du non-être et fabricateur du vrai comme du faux. Face à ce nouveau régime de l’esprit, hypercritique, l’ancien régime […] est inefficace. Le remède doit prendre en compte ce même logos que les sophistes ont fait accéder définitivement à son indépendance, afin de trouver en lui et par lui la raison de sa nécessaire soumission à l’être. L’opération de sauvetage de la connaissance qu’entreprend Platon ne peut donc s’effectuer qu’ "à travers" le logos : d’où la forme dia-logique, c’est-à-dire dia-logale et dia-lectique, qu’elle revêtira (dia en grec signifiant "à travers", "par", avec une idée de division) : "dialogale" sera la parole philosophique, et "dialectique" la pensée qui s’y exprime.

Auteur: Borella Jean

Info: Penser l'analogie, L'Harmattan, Paris, 2012, page 143

[ rupture historique ] [ contexte ] [ réponse ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Coli Masson

théâtre

Hamlet a dû être joué pour la première fois, à Londres, pendant la saison d’hiver 1601 – sans qu’on en soit absolument sûr, mais enfin, selon les recoupements les plus rigoureux. La fameuse première édition in-quarto du texte a été quasiment à l’époque ce que l’on appelle une édition pirate, à savoir qu’elle n’avait point été faite sous le contrôle de l’auteur, mais avait été empruntée à ce que l’on appelait les prompt-books, les livrets à l’usage du souffleur. Cette édition [...] est restée inconnue jusqu’en 1823, lorsqu’on a enfin mis la main sur un de ces exemplaires sordides, ce qui tient à ce qu’ils ont été beaucoup manipulés, emportés, probablement aux représentations. Et l’édition in-folio, la grande édition de Shakespeare, n’a commencé à paraître qu’après sa mort, en 1623, précédant la grande édition où l’on trouve la division en actes, ce qui explique que la division en actes soit beaucoup moins décisive et claire dans Shakespeare qu’ailleurs. En fait, on ne croit pas que Shakespeare ait songé à diviser ses pièces en cinq actes. Cela a son importance, parce que nous allons voir comment se répartit Hamlet.

L’hiver 1601, c’est deux ans avant la mort de la reine Élisabeth, et on peut considérer approximativement que la césure capitale que marque Hamlet entre deux versants de la vie du poète, redouble, si l’on peut dire, le drame de la jointure entre deux époques du royaume, car le ton change complètement lorsque apparaît sur le trône Jacques Ier.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre VI : Le désir et son interprétation", éditions de La Martinière et Le Champ Freudien éditeur, 2013, pages 297-298

[ historique ] [ contexte ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

occultisme

Robert Fludd est un des philosophes hermétiques les plus connus et ses ouvrages, nombreux, obscurs, illustrés, pour beaucoup, de magnifiques gravures hiéroglyphiques, ont fortement retenu l’attention ces dernières années. Fludd appartenait en plein à la tradition hermético-cabalistique de la Renaissance, sous la forme qu’elle avait prise dans la lignée de Ficin et de Pic de la Mirandole. Il était imprégné du Corpus hermeticum – qu’il lisait dans la tradition de Ficin – et de l’Asclepius et l’on exagère à peine quand on dit que, presque à chaque page de ses ouvrages, on trouve des citations tirées des œuvres d’ "Hermès Trismégiste". C’était aussi un cabaliste, qui se rattachait à Pic de la Mirandole et à Reuchlin […].

Mais Fludd vivait à une époque où la Renaissance, et son mode de pensée hermétique et magique étaient attaqués par la nouvelle génération des philosophes au XVIIe siècle. L’autorité des Hermetica fut affaiblie quand Isaac Casaubon, en 1614, les data et démontra qu’ils avaient été écrits après la venue du Christ. Fludd ignora totalement cette datation et il continua à considérer les Hermetica comme les écrits effectifs du plus ancien des sages égyptiens. La passion qu’il mit à défendre ses croyances et son point de vue l’engagea dans un conflit ouvert avec les chefs de file de la nouvelle époque. On connaît les controverses qu’il mena contre Mersenne et Kepler et, dans ces controverses, il apparaît sous les traits d’un tenant de la Rose-Croix.

[…] Il [Fludd] arrive très tard dans la Renaissance, à un moment où les philosophies de la Renaissance sont sur le point de céder la place aux mouvements montants du XVIIe siècle, et il élève ce qui est sans doute le dernier grand monument de la mémoire de la Renaissance. Et, à la manière du premier grand monument de cette mémoire, le système de Fludd utilise un théâtre pour en tirer sa forme architecturale.

Auteur: Yates Frances Amelia

Info: L'art de la mémoire, de l’anglais par Daniel Arasse, éditions Gallimard, 2022, pages 446-447

[ résumé de l'œuvre ] [ contexte ] [ historique ] [ influences ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson