paradoxe
Notre position de sujet (dont chacun est seul responsable), est toujours compromise a priori par le fait que nul ne peut échapper au discours dominant de son époque.
Dans la logique du Château tu es toujours déjà coupable a priori car il n'existe aucun pardon possible pour les innocents.
On peut retrouver la même structure de pensée chez Spinoza pour qui avoir conscience que rien ne peut jamais échapper à la nécessité est la seule façon de se libérer de la nécessité.
Pareil pour l'idéologie chez Althusser où dire "je suis dans l'idéologie" est la seule façon d'éviter le cercle vicieux de l'idéologie.
Mais le premier exemple d'entre tous, le plus célèbre, reste le paradoxe du menteur crétois, où dire : "ce que je suis en train de dire est un mensonge" permet d'articuler la différence entre sujet de l'énonciation et sujet de l'énoncé (distingués par Lacan) car en disant "je mens" je reconnais l'inauthenticité de mon être, sa non-coïncidence à lui-même, la division constitutive de mon sujet, donc l'inconsistance de ma position subjective d'énonciation, et en ce sens, je dis la vérité.
L’être ne se produit que par l’échec de l’étant à se dire.
Le parlêtre que nous sommes est donc cette créature qui dit la vérité en mentant, qui ment en disant la vérité.
Quand je dis je mens, je mens.
Auteur:
Dubuis Santini Christian
Années: 196? -
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: éditeur, directeur artistique, psychanalyste
Continent – Pays: France
Info:
[
aporie ontologique
]