beaux-arts
Nous ne lisons rien et nous exigeons que ce rien ne contienne aucune nuance, ni vulgaire, ni sublime; ou, pire encore que le vulgaire soit dénué de lieux communs et le sublime de mots trop longs. Aseptisé. Efficace jusqu'à la frigidité. Un roman postmoderne n'est jamais autre chose, dans le meilleur des cas, que de la littérature maquillée en free jazz et/ou en discours pédants à la Kenneth Goldsmith qui ont besoin de cent pages là où trois mots suffisaient à Baudelaire: spleen et idéal.
Auteur:
Herbert Juliàn
Années: 1971 -
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain, poète
Continent – Pays: Amérique du sud - Mexique
Info:
Berceuse pour ma mère, p.28
[
régression
]
[
manque de clarté
]
[
baratin
]
[
verbiage
]
tradition primordiale
Il est très difficile de faire comprendre à nos contemporains qu’il y a des choses qui, par leur nature même, ne peuvent se discuter ; l’homme moderne, au lieu de chercher à s’élever à la vérité, prétend la faire descendre à son niveau ; et c’est sans doute pourquoi il en est tant qui, lorsqu’on leur parle de "sciences traditionnelles" ou même de métaphysique pure, s’imaginent qu’il ne s’agit que de "science profane" et de "philosophie". Dans le domaine des opinions individuelles, on peut toujours discuter, parce qu’on ne dépasse pas l’ordre rationnel, et parce que, ne faisant appel à aucun principe supérieur, on arrive facilement à trouver des arguments plus ou moins valables pour soutenir le "pour" et le "contre" ; on peut même, dans bien des cas, pousser la discussion indéfiniment sans parvenir à aucune solution, et c’est ainsi que presque toute la philosophie moderne n’est faite que d’équivoques et de questions mal posées. Bien loin d’éclaircir les questions comme on le suppose d’ordinaire, la discussion, le plus souvent, ne fait guère que les déplacer, sinon les obscurcir davantage ; et le résultat le plus habituel est que chacun, en s’efforçant de convaincre son adversaire, s’attache plus que jamais à sa propre opinion et s’y enferme d’une façon encore plus exclusive qu’auparavant. En tout cela, au fond, il ne s’agit pas d’arriver à la connaissance de la vérité, mais d’avoir raison malgré tout, ou tout au moins de s’en persuader soi-même, si l’on ne peut en persuader les autres, ce qu’on regrettera d’ailleurs d’autant plus qu’il s’y mêle toujours ce besoin de "prosélytisme" qui est encore un des éléments les plus caractéristiques de l’esprit occidental.
Auteur:
Guénon René
Années: 1886 - 1951
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain, ésotériste, philosophe pérennialiste
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Dans "La crise du monde moderne"
[
libéralisme des idées
]
[
prétention individuelle
]
[
verbiage
]