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daïmon

En effet, tout ce qui a le caractère du démon est un intermédiaire entre le mortel et l’immortel. – Et quel en est, demandai-je, le pouvoir ? – Il traduit et transmet aux dieux ce qui vient des hommes, et aux hommes ce qui vient des dieux : d’un côté les prières et les sacrifices, de l’autre les ordres et la rétribution des sacrifices, et comme il est à mi-chemin des uns et des autres, il contribue à remplir l’intervalle, de manière que le Tout soit lié à lui-même.

Auteur: Platon

Info: Discours attribué à Diotime dans "Le Banquet" de Platon, trad. Paul Vicaire, Les Belles-Lettres, Paris, 1989, 202 e

[ défini ] [ fonction transcendante ]

 

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communication

L'activité inconsciente de l'homme moderne n'arrête pas de lui présenter d'innombrables symboles, et chacun a un message à transmettre, une mission à remplir, en vue d'assurer l'équilibre de la psyché ou de la rétablir. Comme nous l'avons vu, le symbole non seulement rend le Monde "ouvert", mais aide aussi l'homme à accéder à l'universel. C'est grâce aux symboles que l'homme sort de sa situation particulière et s'"ouvre" vers le général et l'universel. Les symboles éveillent l'expérience individuelle et la transmuent en acte spirituel, en saisie métaphysique du Monde.

Auteur: Eliade Mircea

Info: Dans "Le sacré et le profane"

[ inconscient collectif ] [ transformation des pensées ] [ conscientisation ] [ fonction transcendante ]

 

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absolu

Enfin, la vérité n’a pas à être "consolante" ; s’il en est qui, la connaissant, lui trouvent ce caractère, c’est tant mieux pour eux, mais cela ne vient que de la façon spéciale dont leur sentimentalité s’en trouve affectée ; à côté de ceux-là, il peut y en avoir d’autres sur qui l’effet produit sera tout différent et même opposé, et il est même certain qu’il y en aura toujours, car rien n’est plus variable et plus divers que le sentiment ; mais, dans tous les cas, la vérité n’y sera pour rien.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "L'erreur spirite", Editions traditionnelles, 1952, page 184

[ effets ] [ jugement influencé ] [ transcendante ]

 

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théologie chrétienne

Nous avons dit que la doctrine sacrée, sans cesser d’être une, s’étend à des objets qui appartiennent à des sciences philosophiques différentes, à cause de l’unité de point de vue qui lui fait envisager toutes choses comme connaissables dans la lumière divine. Il se peut donc bien que, parmi les sciences philosophiques, les unes soient spéculatives et d’autres pratiques ; mais la doctrine sacrée, pour sa part, sera l’une et l’autre, de même que Dieu, par une même science, se connaît et connaît ses œuvres.

Toutefois la science sacrée est plus spéculative que pratique, car elle concerne plus les choses divines que les actes humains n’envisageant ceux-ci que comme moyens pour parvenir à la pleine connaissance de Dieu, en laquelle consiste l’éternelle béatitude.

Auteur: Saint Thomas d'Aquin

Info: Somme théologique, I, q.1, a.4

[ transcendante ] [ implication ] [ but ] [ caractère ]

 

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collectivité intégrante

Au sein d'une université, nous sommes tenus de reconnaître non seulement la communauté scientifique elle-même, mais aussi une forme de communion des ouvriers de la science. Nous avons parfois tendance à penser que nous sommes rassemblés ici simplement pour être à portée de certains moyens d'étude, tels que les musées et les laboratoires, les bibliothèques et les conférenciers, afin que chacun d'entre nous puisse étudier ce qu'il préfère. Je suppose que lorsque les abeilles s'agitent autour des fleurs, c'est pour le miel, sans penser que le pollen qu'elles transportent d'une fleur à l'autre rendra possible, les années suivantes, une plus belle floraison, qui générera une plus grande activité des abeilles elles-mêmes. Nous ne pouvons donc pas faire mieux qu'améliorer sans cesse cette magie en contribuant à la fertilisation croisée des sciences.

Auteur: Maxwell James Clerk

Info: The Telephone", Nature, 15, 1878. Dans W. D. Niven (éd.), The Scientific Papers of James Clerk Maxwell (1890), Vol. 2, 743-4.

[ à son insu ] [ transcendante interdépendance ] [ connaissance vivante ] [ fertilisation croisée ]

 

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absoluité

Ce qu’il faut avant tout poser en principe pour bien comprendre ce dont il s’agit, c’est que ce qui est proprement infaillible, c’est la doctrine elle-même et elle seule, et non point des individus humains comme tels, quels qu’ils puissent être d’ailleurs ; et, si la doctrine est infaillible, c’est parce qu’elle est une expression de la vérité, qui, en elle-même, est absolument indépendante des individus qui la reçoivent et qui la comprennent. La garantie de la doctrine réside, en définitive, dans son caractère "non humain" ; et l’on peut d’ailleurs dire que toute vérité, de quelque ordre qu’elle soit, si on la considère au point de vue traditionnel, participe de ce caractère, car elle n’est vérité que parce qu’elle se rattache aux principes supérieurs et en dérive à titre de conséquence plus ou moins immédiate, ou d’application à un domaine déterminé. La vérité n’est point faite par l’homme, comme le voudraient les "relativistes" et les "subjectivistes" modernes, mais elle s’impose au contraire à lui, non pas cependant "du dehors" à la façon d’une contrainte "physique", mais en réalité "du dedans", parce que l’homme n’est évidemment obligé de la "reconnaître" comme vérité que si tout d’abord il la "connaît", c’est-à-dire si elle a pénétré en lui et s’il se l’est assimilée réellement. Il ne faut pas oublier, en effet, que toute connaissance vraie est essentiellement, et dans toute la mesure où elle existe réellement, une identification du connaissant et du connu : identification encore imparfaite et comme "par reflet" dans le cas d’une connaissance simplement théorique, et identification parfaite dans le cas d’une connaissance effective.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "Aperçus sur l'initiation", Éditions Traditionnelles, 1964, page 282

[ impersonnelle ] [ transcendante ] [ intuition intellectuelle ] [ secondéité assimilante ]

 

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