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femmes-hommes

Le mâle qui meurt sert l'espèce, en laissant à d'autres le soin de la propager.

Auteur: Quinton René

Info: Maximes sur la guerre

[ hommes-par-hommes ] [ Sacrifié ]

 

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femmes-hommes

Les femmes deviennent par amour tout à fait ce qu'elles sont dans l'idée des hommes dont elles sont aimées.

Auteur: Nietzsche Friedrich

Info: Humain, trop humain

[ femmes-par-hommes ] [ amoureuse ] [ adaptation ] [ sacrifiée ]

 

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chair à canon

Dans une opération impliquant vingt-cinq-mille combis, si une compagnie de cent quarante-six hommes était éradiquée, cela ne mériterait pas même un mémo sur le bureau des cadres du ministère de la Défense. Nous étions les agneaux du sacrifice dont le sang allait graisser les rouages de la machinerie de la guerre.

Auteur: Hiroshi Sakurazaka

Info: Edge of Tomorrow

[ sacrifiés ] [ conflit ] [ bétail ]

 

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femmes-par-femmes

Quand j'avais une vingtaine d'années, les gens disaient que j'étais une tête brûlée. Dans mon souvenir je n'ai jamais été une tête brûlée. Ce dont je me souviens c'est que j'ai fait entendre ma voix. Dans mon pays les femmes sont encensées lorsqu'elles renoncent à leur droit de protester. Finalement il arrive qu'elles meurent en ne léguant rien d'autre à leurs filles que leur altruisme; un héritage surprenant, comme un filet de larmes dans une gorge desséchée.

Auteur: Atta Sefi

Info: Le meilleur reste à venir

[ sacrifiées ]

 

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dépossédé

Qu'est-ce qu'un obsessionnel ? C'est en somme un acteur qui joue son rôle et assure un certain nombre d'actes comme s'il était mort. Le jeu auquel il se livre est une façon de se mettre à l'abri de la mort. C’est un jeu vivant qui consiste à montrer qu'il est invulnérable. A cette fin, il s'exerce à un domptage qui conditionne toutes ses approches à autrui. On le voit dans une sorte d'exhibition où il s’agit pour lui de montrer jusqu'où il peut aller dans l'exercice, qui a tous les caractères d'un jeu, y compris ses caractères illusoires – c’est-à-dire jusqu’où peut aller autrui, le petit autre, qui n’est que son alter ego, le double de lui-même. Le jeu se déroule devant un Autre qui assiste au spectacle. Lui-même n’y est que spectateur, la possibilité même du jeu et le plaisir qu’il y prend résident là. Par contre, il ne sait pas quelle place il occupe, et c'est ce qu'il y a d'inconscient chez lui. Ce qu'il fait il le fait à des fins d’alibi. Cela, il peut l’entrevoir. Il se rend bien compte que le jeu ne se joue pas là où il est, et c’est pour cela que presque rien de ce qui se passe n’a pour lui de véritable importance, mais cela ne veut pas dire qu’il sache d’où il voit tout cela.

[...] Il est clair que, dans cette situation complexe, la notion de l’objet n’est pas donnée immédiatement, puisqu’il participe à un jeu illusoire, un jeu de rétorsion agressive, un jeu de triche, qui consiste à aller aussi près que possible de la mort tout en étant hors de la portée de tous les coups, parce que le sujet a, en quelque sorte, tué à l’avance le désir chez lui-même, qu’il l’a, si l’on peut dire, mortifié.

Auteur: Lacan Jacques

Info: dans le "Séminaire, Livre IV", "La relation d'objet", éditions du Seuil, 1994, pages 34-35

[ défini ] [ sacrifié ] [ psychanalyse ] [ insaisissabilité source ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

liquidateurs

Le colonel Iarochouk est en train de mourir. C’est un chimiste-dosimétriste. Un gars énorme. Maintenant, il est paralysé. Sa femme le retourne comme un coussin. Elle le nourrit à la cuillère. Il a des calculs rénaux. Il aurait fallu les éliminer, mais nous n’avons pas assez d’argent pour l’opération. Nous sommes des mendiants. Nous n’existons que grâce aux aumônes. Et l’état se comporte comme un escroc qui a abandonné ces gens. Lorsqu’il mourra, on donnera son nom à une rue, à une école ou à une unité militaire. Mais ce sera après sa mort… Le colonel Iarochouk… Il marchait dans la zone en déterminant les limites des points de plus forte contamination. En d’autres termes, on l’employait comme un robot biologique, dans le vrai sens du terme. Il le savait très bien, mais il remplissait son devoir avec ses dosimètres, en partant de la centrale elle-même et en suivant les rayons d’un cercle, secteur après secteur. Dès qu’il découvrait une "tache", il en suivait les contours pour la porter avec exactitude sur la carte. 

Et les soldats qui ont travaillé sur le toit du réacteur ? Au total, deux cent neuf unités militaires ont été envoyées pour liquider les conséquences de la catastrophe. Cela fait près de trois cent quarante mille hommes. Un véritable enfer, pour ceux qui ont nettoyé le toit… On leur donnait des tabliers en plomb, mais la radiation venait d’en bas et, là, ils n’étaient pas protégés. Ils portaient des bottes en similicuir… Ils passaient là-haut entre une minute trente et deux minutes par jour… Puis on les versait dans la réserve avec un diplôme d’honneur et une prime de cent roubles. Et ils disparaissaient dans les étendues infinies de notre grande patrie. Sur le toit, il fallait ratisser le combustible nucléaire et le graphite du réacteur mélangés à des morceaux de béton et de charpente… Vingt à trente secondes pour charger un bard et autant pour balancer les décombres du toit. A lui seul, le bard pesait une quarantaine de kilos. Alors, vous pouvez vous imaginer la chose : le tablier de plomb, le masque, le bard et l’allure vertigineuse… […] Les robots téléguidés refusaient souvent d’exécuter les autres, ou faisaient autre chose que ce qui leur était demandé : leurs circuits électroniques étaient détruits par les radiations. Les soldats étaient plus sûrs. On les a surnommés les "robots verts" (à cause de la couleur de leur uniforme). Trois mille six cents soldats sont passés par le toit du réacteur. Ils dormaient par terre. Tous racontent qu’au début ils utilisaient du foin pour se faire des paillasses, dans les tentes. Or, ce foin, ils le prenaient dans des meules, près du réacteur. 

De jeunes gars. Ils sont en train de mourir actuellement, mais ils comprennent que, s’ils n’avaient pas fait tout cela…

A un moment donné, il existait un risque d’explosion nucléaire. Pour l’éviter, il a fallu vider le réservoir d’eau lourde sous le réacteur pour qu’il ne s’écroule pas dedans. L’eau lourde est une composante du combustible nucléaire. Vous imaginez ce qui aurait pu se passer. La mission était donc de plonger dans l’eau lourde et d’ouvrir la soupape de vidange. A celui qui y parviendrait, on a promis une voiture, un appartement, une datcha et une pension à ses proches jusqu’à la fin de leurs jours. Et il y a eu des volontaires. Les gars ont plongé à plusieurs reprises et ils sont parvenus à ouvrir la soupape. On a donné sept mille roubles à l’ensemble de l’équipe et on a oublié les voitures, les appartements et le reste. Mais ce n’est pas à cause de cela qu’ils ont plongé ! Les biens matériels n’étaient pas leur premier souci. 

Ces gens ne sont plus de ce monde… Il ne reste que des documents dans notre musée… Des noms…. Mais s’ils avaient refusé de le faire ? Le sens de l’abnégation… En cela, personne ne nous arrive à la cheville…

Auteur: Alexievitch Svetlana

Info: Témoignage de Sergueï Vassilievitch Sobolev, vice-président de l'association biélorusse "Le bouclier de Tchernobyl" dansLa supplication, Editions Jean-Claude Lattès, 1998, traduit du russe par Galia Ackerman et Pierre Lorrain, page 136-138

[ sacrifice ] [ héros ] [ likvidatory ] [ sacrifiés ] [ martyrs de l'atome ] [ chair à canon post-atomique ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson