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taxinomies

La physique présente une belle unité, non seulement au niveau des forces fondamentales, mais aussi en ce qui concerne son amplitude et ses implications. Des classifications comme "optique" ou "thermodynamique" ne sont que des camisoles de force, empêchant les physiciens de voir d'innombrables intersections.

Auteur: Chiang Ted

Info: "Arrival (Stories of Your Life MTI)", 2016 p.52, Vintage

[ oeillères ] [ classements ] [ préjugés ] [ concepts réducteurs ] [ langage schématisant ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

créature-créateur

[…] chaque être particulier, en tant même qu’il est être, participe à la nature de l’être divin, non comme la partie participe du tout, mais comme l’effet participe de sa cause efficiente. Créé, puis conservé par une action de même nature que celle qui l’a créée, l’être second ne subsiste, à chaque moment de sa durée, qu’en vertu de l’efficace divine. Si l’on se pénètre de cette vue, une nouvelle suite de conséquences s’offre à l’esprit et le conduisent au cœur de l’univers thomiste dans ce qu’il a de plus littéralement sacré.

Il devient en effet manifeste que Dieu est présent à l’être de chacune de ses créatures, immédiatement, par son essence et intimement. 

Le premier effet de Dieu est l’être même des êtres. L’efficace divine atteint donc directement et immédiatement la créature, d’abord parce que créer étant le mode propre à Dieu, rien ne s’interposer ici entre la cause et l’effet : ensuite, parce que, du côté de la créature elle-même, il n’est rien qu’elle puisse recevoir sans recevoir d’abord l’être. Toutes les déterminations particulières de l’être le présupposent ; il est donc certain que Dieu est immédiatement présent par son efficace à chacun des effets qu’il produit.

Mais, en Dieu, l’efficace, le pouvoir et la volonté sont l’essence divine même ; là où est l’efficace de Dieu, là aussi est son essence […] ; il est donc littéralement vrai de dire que Dieu est présent aux êtres par son essence même. On aurait d’ailleurs pu inférer cette conclusion directement, de ce que, dans la Sainte Trinité, la création appartient en propre à l’essence, qui est l’esse divin même. Il y a donc continuité d’une de ces positions à l’autre ; Dieu est son être ; toute cause efficiente produisant son semblable, l’acte propre de l’Être est de causer de l’être ; l’être causé ne subsiste que par la continuation de l’action créatrice ; l’être créé est une participation de l’Être créateur ; enfin, l’Être créateur est présent par son essence même à l’être créé qui ne subsiste que par lui.

Cet enchaînement de propositions met en évidence le rôle unique joué dans cette théologie par la notion d’être (esse) dont l’archétype et le modèle, si l’on peut dire, est Dieu lui-même révélant son nom dans l’Exode. Il faut en revenir souvent à ce point central dans la doctrine : on ne peut se former une notion correcte de l’être, tant que l’esprit ne s’est pas exercé à concevoir l’être à l’état pur, libre de tout alliage d’essence surajoutée et se suffisant à soi-même, sans l’addition ne serait-ce que d’un sujet pour le porter et constituer avec lui un étant. Le langage est incorrigible mais on peut penser correctement ce que la parole échoue à bien dire. […]

A partir de ce point, l’étant fini se conçoit plus clairement comme composé de ce qu’il est et d’une participation par mode d’effet, de l’être pur subsistant. Il faut bien que l’être soit en nous réellement autre que l’essence, puisqu’il y a un être qui n’est qu’Être. […] L’univers se compose d’essences dont aucune n’est l’Être, mais qui toutes sont des étants parce qu’elles sont et durent, hors du néant, comme des effets de Celui Qui Est.

Il y a dans cette doctrine une sobriété métaphysique dont la grandeur étonne. Beaucoup lui reprochent de ne pas assez parler au cœur, mais eux-mêmes n’entendent pas ce qu’ils disent. Pour que le cœur parle, ou qu’on lui parle, il faut d’abord qu’il soit. Même à s’en tenir à l’ordre, si légitime en soi, de l’affectivité et du sentiment, à quel cœur ne doit-il pas suffire de se savoir pénétré de l’efficace divine au point de n’en être que l’effet ? Est-il dépendance plus étroite, à l’égard de sa cause, que celle d’un effet qui en dépend dans son être même ? C’est à ce coup que nous avons en Lui la vie, le mouvement et l’être. […]

Cette métaphysique de l’être est d’ailleurs bien loin d’exclure celle de l’amour, car pourquoi Dieu veut-il la nature et l’homme, sinon parce qu’il les aime ?

Auteur: Gilson Etienne

Info: Introduction à la philosophie chrétienne, Vrin, 2011, pages 155-158

[ tentation anthropomorphique ] [ préjugé réducteur ] [ question ] [ causalité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson