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propagande

La publicité, c'est vendre des courants d'air, mais ce sont ces courants qui font tourner le moulin.

Auteur: Bleustein-Blanchet Marcel

Info:

[ communication ] [ subliminal ] [ création du besoin ]

 

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capitalisme

Pour tuer ce système consumériste il faudrait tuer la frustration des pauvres. C'est elle, titillée sans cesse par la publicité, le moteur de la consommation.

Auteur: Mg

Info: 22 oct. 2016

[ marchandisation ] [ création du besoin ] [ propagande ]

 

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antispiritualisme

Le matérialisme représente l'étonnante incapacité de l'intellect humain à voir ce qui se trouve juste sous son nez. Il dissimule la merveilleuse simplicité de la nature derrière un voile d'artifice. Sa survie face à l'opposition croissante de la raison, des preuves et de l'expérience directe exige un entretien constant et délibéré. En effet, le matérialisme sert de puissants intérêts économiques et politiques.

Auteur: Kastrup Bernardo

Info: Brief Peeks Beyond: Critical Essays on Metaphysics, Neuroscience, Free Will, Skepticism and Culture

[ création du besoin ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

monopole internet

Google est un métamorphe, mais chacune de ses formes a le même objectif : chasser et capturer la matière première. Chérie, ne veux-tu pas monter dans ma voiture ? Parler à mon téléphone ? Porter ma chemise ? Utiliser ma carte ? Dans tous ces cas, le torrent varié de formes créatives est le spectacle secondaire de l'événement principal : l'expansion continue de l'architecture d'extraction pour acquérir de la matière première à grande échelle afin d'alimenter un processus de production coûteux qui fabrique des produits prévus pour attirer et retenir plus de clients.

Auteur: Zuboff Shoshana

Info: The Age of Surveillance Capitalism: The Fight for a Human Future at the New Frontier of Power

[ création du besoin ] [ publicité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

développement personnel

Les hommes et les femmes réels, empiriques, n’étaient que de grossières mutilations de ce qu’ils pouvaient être et de ce qu’était leur vocation, de pâles reflets de leur vrai potentiel. Pour acquérir leur véritable essence, pour devenir ce que la nature les prédestinait à être, il leur fallait d’abord être transformés, et cette tâche gigantesque de la transformation requérait les conseils de ceux qui savaient ce que la nature humaine était censée être et comment élever les hommes et les femmes empiriques à ce haut niveau que leur vraie nature ordonnait.

Auteur: Bauman Zygmunt

Info: Dans "La vie en miettes", page 144

[ création du besoin ] [ image de soi ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

travail

[…] "On n'a rien sans rien." Cette campagne posait comme une évidence le fait que l'on accepte de subir un quotidien professionnel calamiteux pour se procurer les biens matériels dont on rêve. Or, en réalité, c'est l'inverse : les biens matériels sont un dédommagement pour le préjudice causé par la dépossession de son temps de vie et de ses capacités. Si le préjudice disparaît, ils perdent tout attrait : l'envie de consommer disparaît en même temps que l'obligation de travailler. On retourne bien volontiers ses gadgets à l'expéditeur si, en échange, on récupère ses rêves et la libre disposition de soi.

Auteur: Chollet Mona

Info: La tyrannie de la réalité, p. 309

[ compensation ] [ création du besoin ] [ propagande consumériste ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

consumérisme

Tout se passe dans notre état de civilisation industrielle comme si, ayant inventé quelque substance, on inventait d'après ses propriétés une maladie qu'elle guérisse, une soif qu'elle puisse apaiser, une douleur qu'elle abolisse. On nous inocule donc, pour des fins d'enrichissement, des goûts et des désirs qui n'ont pas de racines dans notre vie physiologique profonde, mais qui résultent d'excitations psychiques ou sensorielles délibérément infligées. L'homme moderne s'enivre de dissipation. Abus de vitesse, abus de lumière, abus de toniques, de stupéfiants, d'excitants... Abus de fréquence dans les impressions ; abus de la diversité ; abus de merveilles ; abus de ces prodigieux moyens de déclenchement, par l'artifice desquels d'immenses effets sont mis sous les doigts des enfants. Toute vie actuelle est inséparable de ces abus.

Auteur: Valéry Paul

Info: Le bilan de l'intelligence 1935, nrf pp105 138

[ création du besoin ] [ fabrication du consentement ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

consumérisme

C’était assurément plus commode, quand on promettait aux gens le Ciel après la mort. Désormais, on leur serine que le paradis existe bel et bien sur terre, on l’affiche partout sur les murs et les écrans en leur jurant qu’ils pourront y accéder, s’ils le méritent. A condition de souscrire au dogme du marché, prendre part à la compétition globalisée, prier chaque jour pour une plus grande maison, une herbe plus verte et une plus large télé, se réunir tous les dimanches matin dans de grands centres commerciaux climatisés - et la Réussite reconnaîtra les siens. Alors oui, quand le paradis gonfle chaque jour ses tarifs et durcit ses conditions d’entrée, je peux comprendre que certains crient à l’arnaque organisée. J’aurais sans doute pensé la même chose à leur place. 

Auteur: Markov Bruno

Info: Le dernier étage du monde

[ création du besoin ] [ manipulation ] [ religion matérialiste ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

offre-demande

Comment rentabiliser les milliards investis dans les micro et nanotechnologies ? En leur trouvant des applications sous forme d’objets et de services à vendre. Pour s’assurer du succès des nouveaux produits et de leur "acceptabilité" par la société, ingénieurs et industriels s’associent à des chercheurs en sciences sociales au sein d’un labo spécialisé : IDEAs Lab.

[…]

La hantise des industriels qui investissent dans le développement d’"innovations", c’est l’échec commercial. Comme celui des OGM, qui a fait plonger les multinationales de l’agro-business. Dominique David, du LETI : "dans la high tech, les marchés les plus importants seront ceux tirés par le grand public." Comment éviter les mauvaises surprises ? "Nous ne prétendons pas trouver la vérité : nous réduisons la part des incertitudes et des opportunités manquées", répond Michel Ida. "Ceci grâce à l’apport d’autres disciplines scientifiques, en particulier les sciences humaines, qui disposent de méthodes éprouvées pour faire naître des idées et évaluer un projet" . Bref, ils ont les moyens de nous faire consommer.

Dans leur techno-jargon, experts, scientifiques et industriels parlent d’"acceptabilité". On sait l’importance de la propagande (publicité, marketing, communication, relations publiques, sponsoring, lobbying, etc) pour fourguer aux "gens" toutes sortes de produits dont ils ignoraient le besoin ("comment j’ai fait pour m’en passer ?") et qu’éventuellement ils jugeaient néfastes. On connaît moins l’intervention des sciences humaines en amont, avant même la conception du produit, et leurs "méthodes éprouvées pour faire naître des idées et évaluer un projet". C’est ce qu’on découvre à regarder IDEAs Lab d’un peu plus près.

"Quand les bénéfices perçus prennent le pas sur les inconvénients, les inquiétudes disparaissent, affirme Patrice Senn, directeur du laboratoire Objets Communicants de France Telecom R&D, co-fondateur d’IDEAs Lab. Devant les facilités offertes par la carte bancaire ou les téléphones portables, les utilisateurs oublient qu’ils sont suivis à la trace." Voilà l’admirable efficacité de la méthode dite de "Conception Assistée par l’Usage" ("design smart process"), au cœur du dispositif d’IDEAs Lab.

Auteur: PMO Pièces et main-d'oeuvre

Info: Dans "Aujourd'hui le nanomonde", pages 219 à 222

[ vente forcée ] [ création du besoin ] [ opinion publique ] [ société de profit ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

marketing

Edward Bernays est, selon la légende, l’homme qui a appris aux femmes à fumer. Nous l’avons déjà évoqué dans le chapitre précédent, puisqu’il est aussi connu comme le premier théoricien des relations publiques. Durant sa carrière de consultant, Bernays a été employé par George Washington Hill, le dirigeant de l’American Tobacco Company, pour promouvoir une image positive des cigarettes. Celles-ci étaient la cible des ligues de vertu et de divers groupes religieux et politiques pour qui le tabac, comme l’alcool, était associé à l’immoralité, à l’oisiveté et au vice. Le tabac était perçu par la bourgeoisie conservatrice comme particulièrement contraire aux bonnes mœurs féminines. Certains établissements – universités, restaurants, gares… – interdisaient même aux femmes de fumer en leur sein. L’action d’Edward Bernays dans ce contexte est devenue à proprement parler mythique.

En 1929, Hill contacte Bernays pour que disparaisse une fois pour toutes le tabou de la cigarette chez les femmes : "Elles fument à l’intérieur. Mais, bon dieu, si elles passent la moitié de leur temps à l’extérieur et que l’on arrive à les faire fumer dehors, on doublera presque notre marché féminin ! Faites quelque chose !" Bernays prend alors conseil auprès du psychanalyste autrichien Abraham Arden Brill, qui lui explique la situation en ces termes : "Certaines femmes conçoivent la cigarette comme des symboles de liberté. Fumer est la sublimation de l’érotisme oral ; tenir une cigarette en bouche excite la zone orale. Il est parfaitement normal pour les femmes de vouloir fumer des cigarettes. La première femme à avoir fumé avait probablement un excès de caractéristiques masculines et a pris cette habitude tel un comportement masculin. Mais, aujourd’hui, l’émancipation des femmes a supprimé beaucoup de leurs désirs féminins. Beaucoup de femmes réalisent maintenant le même travail que les hommes. Beaucoup n’ont pas d’enfants ; celles qui en ont en font moins. Les traits féminins sont masqués. Les cigarettes, qui sont assimilées aux hommes, sont devenues des torches de la liberté." Éclairé par cette analyse, Edward Bernays organise un "pseudo-événement" lors de la parade annuelle des fêtes de Pâques de New York. Il invite une dizaine de suffragettes à défiler dans cette parade en fumant des cigarettes, qu’elles appellent les "torches de la liberté". Ce happening féministe trouve un large écho dans la presse dès le lendemain. "D’anciennes coutumes, conclut Bernays, peuvent être brisées par une mise en scène dramatique, disséminée par le réseau médiatique. Bien sûr, le tabou n’était pas complètement détruit, mais cela marquait un début." 

Auteur: Galluzzo Anthony

Info: Dans "La fabrique du consommateur", éd. La découverte, Paris, 2020

[ création du besoin ] [ manipulation des affects ] [ publicité ] [ historique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson