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automatisation

L’audiovisuel continue la discrimination de toute notre société à l’encontre de ce qui n’est pas l’utile et l’efficace. [...] Ce qui ne peut pas être traité par voie d’ordinateur n’existe pas.

Auteur: Ellul Jacques

Info: Dans "La parole humiliée", éditions de la Table Ronde, Paris, 2014, page 343

[ utilitarisme ] [ productivisme ] [ règne de la quantité ]

 

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code-barre humain

Car si le commandement divin est d’aimer notre prochain comme soi-même, la condition la plus favorable pour y répondre est que ce prochain ne soit pas englué dans l’anonymat des masses, qu’il nous apparaisse avec son visage et son âme, en un mot qu’il soit pour nous une présence et non un chiffre.

Auteur: Thibon Gustave

Info: Dans "L'équilibre et l'harmonie", Librairie Arthème, Fayard, 1976, page 16

[ règne de la quantité ] [ déshumanisation ]

 

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connaissances

Quand les ignorants voient ces grandes bibliothèques que l'on peut appeler le magasin des fantaisies des hommes, ils s'imaginent que l'on serait bienheureux, ou au moins bien habile, si on savait tout ce qui est contenu dans ces volumes des sciences humaines, qu'ils considèrent comme des trésors de lumière et de vérité.

Mais ils en jugent mal. Quand tout cela serait réuni dans une tête, cette tête n'en serait ni plus heureuse, ni plus prudente, ni plus sage, ni plus savante. Tout cela ne ferait qu'augmenter sa confusion et obscurcir sa lumière.

Auteur: Nicole Pierre

Info: Essais de morale, Paris, 1671, p. 37

[ imaginaire ] [ quantité-qualité ] [ préjugé ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

antispiritualisme

La civilisation occidentale apparaît dans l’histoire comme une anomalie : parmi toutes celles qui nous sont connues plus ou moins complètement, cette civilisation est la seule qui se soit développée dans un sens purement matériel, et ce développement monstrueux, dont le début coïncide avec ce qu’on est convenu d’appeler la Renaissance a été accompagné, comme il devait l’être fatalement, d’une régression intellectuelle correspondante ; nous ne disons pas équivalente, car il s’agit de deux ordre de choses entre lesquels il ne saurait y avoir aucune commune mesure. Cette régression en est arrivée à un tel point que les Occidentaux d’aujourd’hui ne savent plus ce que peut-être l’intellectualité pure, qu’ils ne soupçonnent même pas que rien de tel puisse exister : de là leur dédain, non seulement pour les civilisations orientales, mais même pour le Moyen Age européen, dont l’esprit ne leur échappe guère moins complètement.

Auteur: Guénon René

Info: Orient et Occident (1924), éd. Guy Trédaniel, coll. "Éditions de la Maisnie", 1987, p. 19

[ marchandisation ] [ antimétaphysique ] [ quantité ]

 
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philosophie

Dans une lettre de mars 1619, Descartes adresse à Beeckman une esquisse de sa nouvelle méthode et il lui dit qu’il voudrait "donner au public, non pas un Ars brevis comme Lulle, mais une science toute nouvelle, qui permette de résoudre en général toutes les questions qu’on peut se proposer en n’importe quel genre de quantité, continue ou discontinue, chacune suivant sa nature." [Œuvres, éd. Adam et Tannery, X, p. 156-157] Le terme opérant est, bien sûr, celui de "quantité" ; il marque le changement capital qui intervient par rapport à l’utilisation qualitative et symbolique du nombre. On découvrait enfin la méthode mathématique ; mais, pour comprendre l’atmosphère dans laquelle cette découverte eut lieu, il faut connaître un peu l’intérêt fébrile que l’on manifestait à l’égard des arts de la mémoire, des arts combinatoires, des arts cabalistiques, que la Renaissance léguait au XVIIe siècle. La marée occultiste se retirait et, dans une atmosphère transformée, la recherche se tourne vers la méthode rationnelle.

Auteur: Yates Frances Amelia

Info: L'art de la mémoire, de l’anglais par Daniel Arasse, éditions Gallimard, 2022, page 520

[ rupture épistémologique ] [ règne de la quantité ] [ origines ] [ influence ]

 
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ordre

Le droit, en effet, est le droit d’une nature à être ce qu’elle est ; or l’égalité n’est vraiment réalisée que sur plan purement quantitatif des unités numériques (1=1), elle tend donc, par sa propre force, à ramener toutes choses à une juxtaposition numérique, ce qui n’est possible que par la destruction de toutes les différences qualitatives qui constituent précisément les natures, si bien que le droit, dans l’égalité, est le droit de rien. En conséquence, l’absoluité du droit ne pouvant s’exprimer au moyen de la juxtaposition égalitaire, il ne reste, pour sauver le droit, que la superposition hiérarchique, dans laquelle le droit, renonçant à son absoluité, consent à sa relativité : c’est-à-dire à ce qu’un droit ait plus de droit qu’un autre. Mais pour que ce renoncement ne soit pas seulement résignation et compromis, il faut qu’il soit fondé sur autre chose qu’une contrainte. D’autre part, pour qu’il y ait subordination hiérarchique, il faut un principe de hiérarchisation qui règle la subordination des natures selon leur degré de proximité avec le principe. Ces deux exigences sont satisfaites dans une seule et unique opération : la soumission de la créature au Créateur, du relatif à l’Absolu. Tout droit est fondé à renoncer à son absoluité en face des droits de l’Absolu, et c’est même seulement par cette obéissance qu’il est fondé comme droit. Par cet acte de soumission, toutes les natures accèdent à une égalité formelle et qualitative, non pas horizontalement entre elles, mais verticalement par rapport à Dieu.

Auteur: Borella Jean

Info: Amour et vérité, L’Harmattan, 2011, Paris, pages 328-329

[ christianisme ] [ définition ] [ quantité-qualité ]

 

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intelligence artificielle

L'étrange physique qui a donné naissance à l'IA

Il est des découvertes qui, d’abord jugées inutiles, deviennent les pierres angulaires d’un nouvel âge. Ainsi en va-t-il des verres de spin* ( spin glasses), ces alliages métalliques aux comportements étranges, qui fascinèrent une poignée de physiciens au siècle dernier. Nul ne leur trouvait d’application concrète ; pourtant, les théories forgées pour percer leur mystère allaient, sans qu’on le devine alors, féconder la révolution de l’IA.

Au début des années 1980, John Hopfield, physicien en quête d’un " PROBLÈME " digne de ses talents, détourna les outils de la physique des spin glasses pour bâtir des réseaux capables d’apprendre et de se souvenir. Il insuffla une vie nouvelle aux réseaux de neurones, jusque-là abandonnés par les chercheurs en IA, et fit entrer la physique dans le domaine du mental, qu’il soit biologique ou mécanique.

Dans l’univers des spin glasses, chaque atome - chaque " spin " - hésite, tiraillé entre des interactions contradictoires. Leurs états s’organisent en un paysage accidenté, fait de pics et de vallées d’énergie, où le hasard se fige. Hopfield vit là une analogie profonde avec la mémoire associative humaine : nous ne retrouvons pas nos souvenirs via une adresse précise, mais par le jeu des associations, comme une senteur qui ressuscite l’enfance ou un refrain qui ramène tout un passé.

Son génie fut de traduire ce principe en un réseau de neurones artificiels, où chaque souvenir s’enfouit au creux d’une vallée d’énergie. Pour se le rappeler, il suffit de rouler vers le fond, de laisser la dynamique collective retrouver le motif enfoui. Ainsi, la mémoire n’est plus un registre figé, mais une topographie vivante, capable de recomposer le tout à partir d’un fragment.

Ce modèle, bientôt enrichi par Geoffrey Hinton et d’autres, donna naissance à de nouveaux réseaux - les machines de Boltzmann -, puis, bien plus tard, aux architectures profondes qui irriguent aujourd’hui l’IA moderne. Les modèles génératifs, les transformateurs, jusqu’aux générateurs d’images ou de textes, tous sont les héritiers de cette physique du collectif, où l’émergence surgit de la multitude.

La beauté de cette histoire réside dans la fécondité de l’inattendu : un simple changement de quantité - plus de données, plus de neurones - engendre des qualités nouvelles, des comportements imprévus. Comme l’écrivait Philip Anderson, " more is different " : l’accumulation engendre l’émergence, et la complexité donne naissance à l’inédit.

Aujourd’hui, la boucle se referme : les anciens modèles de Hopfield, enrichis et raffinés, éclairent les architectures les plus avancées. La physique statistique, jadis outil d’explication pour la matière, devient boussole pour comprendre - et peut-être un jour maîtriser - les IAs qui transforment notre monde. Car au cœur de ces machines, comme dans les spin glasses, c’est le mystère de l’émergence qui continue de défier notre entendement.

 

Auteur: Internet

Info: Quanta Magazine, Élise Cutts, 30 avril 2025. Synthèse littéraire par perplexity.ia * Les verres de spin sont des alliages métalliques comportant un petit nombre d'impuretés magnétiques disposées au hasard dans l'alliage.

[ genèse ] [ remémoration ] [ quantité transductive ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste