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rapports humains

Les personnes auxquelles nous nous attachons occupent souvent la place laissée vide par d'autres qui ont déjà beaucoup compté dans notre vie. La soif d'amour est aveugle, elle se contente de ce qu'elle trouve sur son chemin.

Auteur: Piersanti Gilda

Info: Illusion tragique

[ privilégiés ] [ assoiffés ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

image

[...] pour se développer, la technique a principalement besoin d’un homme visuel. La technique est exclusive du discours. C’est précisément dans son domaine que le schéma, le croquis, est décisif. On n’expliquera jamais par la parole un processus technique comme on peut le faire par un dessin ou une photo. La progression technique est exactement coextensive à la représentation visuelle.

Auteur: Ellul Jacques

Info: Dans "La parole humiliée", éditions de la Table Ronde, Paris, 2014, page 235

[ modernité ] [ approche du réel ] [ mode privilégié de connaissance ] [ tropisme cognitif ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

absence

Il reste d’une personne aimée une matière très subtile, immatérielle qu’on nommait avant, faute de mieux, sa présence. Une note unique dont vous ne retrouverez jamais l’équivalent dans le monde. Une note cristalline, quelque chose qui vous donnait de la joie à penser à cette personne, à la voir venir vers vous. Comme la pépite d’or trouvée au fond du tamis, ce qui reste d’une personne est éclatant. Inaltérable désormais.

Auteur: Bobin Christian

Info:

[ rapport privilégié ] [ trace subliminale ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

affection maternelle

Elle adore [...] ces deux enfants qu'elle passe des heures à observer. Elle en pleurerait, de ces regards qu'ils lui lancent parfois, cherchant son approbation ou son aide. Elle aime surtout la façon qu'a Adam de se retourner, pour la prendre à témoin de ses progrès, de ses joies, pour lui signifier que dans tous ses gestes il y a quelque chose qui lui est destiné, à elle et à elle seule.






Auteur: Slimani Leïla

Info: Chanson douce, p 211

[ amour ] [ attention ] [ joie ] [ élan ] [ lien privilégié ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

culture

Sur un côté du Jardin Botanique, enveloppé d'arômes qui réveillaient ma nostalgie, les amateurs de livres anciens se livraient toujours à leurs recherches. On aurait dit les mêmes qu'il y a des années : des êtres pour lesquels le temps serait resté immobile. Sans doute étaient-ils indifférents à ce qui se passait autour d'eux, encore plus à la femme qui, avec son balluchon au bras, les regardait du trottoir d'en face, indifférents à sa claudication et à sa captivité, indifférents aux cicatrices qui marquaient son dos de femme, à peu de distance de leurs mains avides, avides de livres rares.

Auteur: Carnés Luisa

Info: À la maison

[ privilégiés ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

enfant-roi

La majorité des élèves, pas tous bien sûr mais beaucoup d'entre eux sont des gosses persuadés que le monde leur appartient. Ils parlent très bien anglais, et pas seulement anglais. En fait, ils savent tout mieux que leurs professeurs. A quatorze ans, ils sont réalisateurs, poètes, écrivains, ils ont créé leur groupe de rock et travaillent sur leur album... Cette assurance ne vient pas de ce qu'ils sont mais de ce que sont leurs parents, du milieu dans lequel ils grandissent, des signaux que leur renvoie la société. On ne cesse de leur seriner qu'ils peuvent tout, qu'ils sont bons en tout. Ne vous méprenez pas, je ne les critique pas, je me contente de décrire une réalité.

Auteur: Dror Mishani

Info: Une disparition inquiétante

[ bourgeoisie ] [ confiance en soi ] [ privilégiés ]

 

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nantis

Ce soir-là, sans y être préparé, je venais de pénétrer dans un territoire jusqu'alors inconnu qui me hanterait des années durant : celui des grands bourgeois. Ce maigre adjectif fait toute la différence, croyez-moi. Ce n'est pas une question d'argent. C'est une ques tion d'attitude. Ici, l'argent ne comptait pas : il n'était pas un moyen, encore moins un but. C'était presque un gros mot. Ils étaient riches, mais ils s'en fichaient complètement. D'ailleurs ils se fichaient d'à peu près tout. Ce n'était pas un principe réfléchi – ce qui aurait fait d'eux des snobs –, mais un état naturel. Tout ce qui jusqu'ici avait pour moi représenté l'ordre, l'apparence, le respect des conventions, volait subitement en éclats. Les petits-bourgeois – et mes parents en étaient, c'est certain – obéissaient à des règles. Les grands bourgeois n'en avaient aucune. Ils faisaient tout simplement ce qui leur plaisait au moment où cela leur plaisait. Ils n'avaient pas peur de déranger, cette idée ne les effleurait même pas. Comment auraient-ils pu déranger ? Ils étaient chez eux partout, en toutes circonstances. Ils ne voulaient rien puisqu'ils avaient déjà tout, Ils n'avaient rien à prouver, rien à gagner. Il leur suffisait simplement de laisser s'écouler le long fleuve de leur vie de la façon la plus paisible qui soit, en observant d'un air vague et détaché le peuple primitif qui s'agitait le long des rives qu'ils traversaient. Ils possédaient le monde.

Auteur: Roux François

Info: Le Bonheur National Brut

[ fortunés ] [ privilégiés ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

autoportrait

D'adresse et de disposition, je n'en ai point eu ; et si suis fils d'un père très dispos, et d'une allégresse qui lui dura jusque à son extrême vieillesse. Il ne trouva guère homme de sa condition qui s'égalât à lui en tout exercice de corps : comme je n'en ai trouvé guère aucun qui ne me surmontât, sauf au courir (en quoi j'étais des médiocres). De la musique, ni pour la voix, que j'y ai très inepte, ni pour les instruments, on ne m'y a jamais su là rien apprendre. À la danse, à la paume, à la lutte, je n'y ai pu acquérir qu'une bien fort légère et vulgaire suffisance ; à nager, à escrimer, à voltiger et à sauter, nulle du tout. Les mains, je les ai si gourdes que je ne sais pas écrire seulement pour moi : de façon que, ce que j'ai barbouillé, j'aime mieux le refaire que de me donner la peine de le démêler. Et ne lis guère mieux : je me sens peser aux écoutants ; autrement bon clerc. Je ne sais pas clore à droit une lettre, ni ne sus jamais tailler plume, ni trancher à table, qui vaille, ni équiper un cheval de son harnais, ni porter à point un oiseau et le lâcher, ni parler aux chiens, aux oiseaux, aux chevaux. Mes conditions corporelles sont, en somme, très bien accordantes à celles de l'âme. Il n'y a rien d'allègre : il y a seulement une vigueur seine et ferme. Je dure bien à la peine ; mais j'y dure si je m'y porte moi-même, et autant que mon désir m'y conduit,

(Molliter austerum studio fallente laborem.)*

Autrement si je n'y suis alléché par quelque plaisir, et si j'ai autre guide que ma pure et libre volonté je n'y vaux rien. Car j'en suis là que sauf la santé et la vie il n'est chose pour quoi je veuille ronger mes ongles et que je veuille acheter au prix du tourment d'esprit et de la contrainte, 

(Tanti mihi non sit opaci 

Omnis arena Tagi, quodque in mare volvitur aurum)


extrêmement oisif, extrêmement libre, et par nature et par art. Je prêterais aussi volontiers mon sang que mon soin. J'ai une âme toute sienne, accoutume à se conduire à sa mode. N'ayant eu jusque à cette heure ni commandant ni maître forcé, j'ai marché aussi avant et le pas qu'il m'a plu : cela m'a amolli et rendu inutile au service d'autrui, et ne m'a fait bon qu'à moi. Et pour moi, il n'y a besoin de forcer ce naturel pesant, paresseux et fainéant ; car, m'étant trouvé en tel degré de fortune, dès ma naissance, que j'ai eu occasion de m'y arrêter, et en tel degré de sens que j'ai senti en avoir occasion, je n'ai rien cherché et n'ai aussi rien pris (…).

Auteur: Montaigne Michel Eyquem de

Info: Essais, Livre II, Chapitre 17. *A sécher doucement pendant le travail acharné. **Il n'y a pas une telle valeur, comme opaque pour moi, Ommis arena Tagi, de l'or roulé dans la mer; (trad webtran)

[ bon plaisir ] [ privilégié ] [ filiation ] [ égoïste liberté ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

gestion de crise

Des milliers de tonnes de césium, d’iode, de plomb, de zirconium, de cadmium, de béryllium, de bore et une quantité inconnue de plutonium (dans les réacteurs de type RBMK à uranium-graphite du type de Tchernobyl on enrichissait du plutonium militaire qui servait à la production des bombes atomiques) étaient déjà retombées sur notre terre. Au total, quatre cent cinquante types de radionucléides différents. Leur quantité était égale à trois cent cinquante bombes de Hiroshima. Il fallait parler de physique, des lois de la physique. Et eux, ils parlaient d’ennemis. Ils cherchaient des ennemis !

[…] Un physicien quelconque osait donner des leçons au Comité central ? Non, ce n’étaient pas des criminels, mais des ignorants. Un complot de l’ignorance et du corporatisme. […] On devait justement promouvoir Sliounkov à un poste important, à Moscou. C’était cela. Je pense qu’il a dû recevoir un coup de fil du Kremlin, de Gorbatchev : Surtout pas de bagues, ne semez pas la panique, il y a déjà assez de bruit autour de cela en Occident. Les règles du jeu étaient simples : si vous ne répondez pas aux exigences de vos supérieurs, vous ne serez pas promu, on ne vous accordera pas le séjour souhaité dans une villégiature privilégiée ou la datcha que vous voulez… […]

Dans les instructions de sécurité nucléaire, on prescrit la distribution préventive de doses d’iode pour l’ensemble de la population en cas de menace d’accident ou d’attaque atomique. En cas de menace ! Et là, trois mille microröntgens à l’heure... Mais les responsables ne se faisaient pas du souci pour les gens, ils s’en faisaient pour leur pouvoir. Nous vivons dans un pays de pouvoir et non un pays d’êtres humains. L’État bénéficie d’une priorité absolue. Et la valeur de la vie humaine est réduite à zéro. On aurait pourtant bien pu trouver des moyens d’agir ! Sans rien annoncer et sans semer la panique... Simplement en introduisant des préparations à l’iode dans les réservoirs d’eau potable, en les ajoutant dans le lait. Les gens auraient peut-être senti que l’eau et le lait avaient un goût légèrement différent, mais cela se serait arrêté là. La ville était en possession de sept cents kilogrammes de ces préparations qui sont restées dans les entrepôts... Nos responsables avaient plus peur de la colère de leurs supérieurs que de l’atome. Chacun attendait un coup de fil, un ordre, mais n’entreprenait rien de lui-même. Moi, j’avais toujours un dosimètre dans ma serviette. Lorsqu’on ne me laissait pas entrer quelque part (les grands chefs finissaient par en avoir marre de moi !), j’apposais le dosimètre sur la thyroïde des secrétaires ou des membres du personnel qui attendaient dans l’antichambre. Ils s’effrayaient et, parfois, ils me laissaient entrer.

— Mais à quoi bon ces crises d’hystérie, professeur ? me disait-on alors. Vous n’êtes pas le seul à prendre soin du peuple biélorusse. De toute manière, l’homme doit bien mourir de quelque chose : le tabac, les accidents de la route, le suicide...

[...]

Je sais bien que les chefs, eux, prenaient de l’iode. Lorsque les gars de notre Institut les examinaient, ils avaient tous la thyroïde en parfait état. Cela n’est pas possible sans iode. Et ils ont envoyé leurs enfants bien loin, en catimini. Lorsqu’ils se rendaient en inspection dans les régions contaminées, ils portaient des masques et des vêtements de protection. Tout ce dont les autres ne disposaient pas. Et aujourd’hui on sait même qu’un troupeau de vaches spécial paissait aux environs de Minsk. Chaque animal était numéroté et affecté à une famille donnée. À titre personnel. Il y avait aussi des terres spéciales, des serres spéciales... Un contrôle spécial... C’est le plus dégoûtant... (Après un silence.) Et personne n’a encore répondu de cela...

Auteur: Alexievitch Svetlana

Info: Témoignage de Vassili Borissovitch Nesterenko, ancien directeur de l’Institut de l’énergie nucléaire de l’Académie des sciences de Biélorussie dans La supplication, Editions Jean-Claude Lattès, 1998, traduit du russe par Galia Ackerman et Pierre Lorrain, pages 213-216

[ intérêts politiques ] [ désinformation ] [ privilégiés ] [ radioactivité ] [ inaction étatique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson