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critiques littéraires

Si quelque analyste artistique dit que ton travail pue, c'est parce qu'il veut qu'il pue et qu'il peut le faire puer en t'effrayant afin que tu te conformes à ses petites normes confortables. Des normes si basses qu'elles ne peuvent plus être considérées comme "dangereuses" mais définitivement installées au sein de sa compréhension compartimentée.

Auteur: Kerouac Jack

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[ journalistes culturels ] [ conformistes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

écrivains comparés

Les contemporains de Hello s’appellent Mallarmé, Lautréamont, Rimbaud. A la mort de Bloy, Proust avait déjà publié Swann, et Joyce finissait Ulysse… De temps en temps, il m’arrive de penser que Bloy ou Hello, à leur manière, avaient compris quelque chose que voyaient moins bien leurs contemporains, dans la mouvance des avant-gardes. Si l’effort permanent de la littérature consiste à passer par-delà ce qui peut être dit, à traverser le silence, à faire cette transgression fondamentale, alors il m’arrive de considérer Bloy, Hello ou quelques autres comme plus audacieux, plus iconoclastes, plus subversifs, moins refoulés, moins névrosés que les plus sublimes de leurs contemporains rationalistes et athées – trop conjugalement unis au ricanement.

Peut-être la faiblesse des avant-gardes est-elle d’avoir lié leurs volontés de transgression à la lutte contre l’obscurantisme et pour les Lumières, c’est-à-dire d’avoir fini par se trouver prisonnières du militantisme et du progrès. Ce serait vérifiable, sans doute, dans l’histoire du surréalisme, et cela en révélerait quelques faiblesses. Par ailleurs, lorsqu’en 1928, Artaud, à la fin de la représentation de Partage du midi, traitait Claudel d’ "infâme traître" et que Paulhan lui écrivait : "Artaud, est-ce vous qui tout d’un coup abandonnez votre pensée à ces facilités, à ces absences d’âme, à ces trucs : l’anticléricalisme, la révolution politique ?", qui était en fin de compte le plus lucidement pessimiste ? Lequel des deux, Artaud, Paulhan ? Qui avait raison ? Et pourquoi la transgression réelle, la révolte véritable contre l’ordre du monde passent-elles finalement mieux (parfois) dans une écriture qui s’adosse à l’attente de la fin du monde et se nourrit de la pensée de la résurrection ? Avant de refermer la porte sur le refus d’écoute de toute parole religieuse ou mystique, il faudrait peut-être sérieusement réfléchir à cette question.

Auteur: Muray Philippe

Info: Ultima Necat, tome 1, Les Belles Lettres, 2015, 31 décembre 1978

[ tiers exclu ] [ déchet idéologique ] [ révolutionnaires conformistes ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

incrédules

Et ces crétins qui ont tous cru, notamment, comme Michel Homay*, à la fable du décès du christianisme en mai 1968, s’indignent des intolérances du passé et dénoncent les crimes jadis commis au nom de la foi, mais se pourlèchent que l’on prépare des lois inqusitoriales destinées à pénaliser les "propos homophobes et transphobes", lesquels vont permettre à ces tristes individus aux mains tachées d’encre depuis la IIIe République de vivre une "sexualité ludique, joyeuse, libre, contractuelle" tout en prenant leur bain de pieds et en calculant leurs points de retraite tandis que l’on remplira les prisons.

Ils disent aussi que, pour en finir avec le cannibalisme rivalitaire des "dieux", il est urgent de remplacer l’imposture de toutes les croyances par le "jaillissement de la vie" ou encore par un "athéisme résolu et gai". Mais qui, sinon eux-mêmes, les empêche d’être résolu, jaillissant et gais, ou encore "incroyablement enthousiastes" et "partisans d’une éthique joyeusement païenne" comme écrit l’un d’entre eux, je ne sais plus si c’est Michel Homay, Sallenave, Patrick Declerck, Accursi ou un autre sbire car je les confonds tous, et d’ailleurs ils ne sont bons qu’à être confondus dans leur confondante satisfaction de rabâcheurs positivistes et leur monochromie intellectuelle. [...]

La première chose remarquable chez l’athée absolu, c’est qu’il éprouve tout de suite le besoin maladif d’ajouter qu’il est joyeusement gai, gaiement réjoui, rempli d’enthousiasme allègre et jubilation tourbillonnante, comme si on pouvait en douter. La seconde chose remarquable, chez l’athée gaiement résolu, c’est la gueule triste de sa prose bâclée, de ses phrases démoralisées, de sa langue grise, précipitée et dépressive, de son analphabétisme d’agrégé de banlieue. L’athée joyeusement gai voudrait bien imposer à tous sa gaieté joyeuse, mais il est déjà incapable de la communiquer à son propre style. Il devrait commencer par euphoriser devant sa porte, mais il n’y pense même pas. Il ne voit pas que le plat sanglot de son style ne trahit que le ressentiment et l’esprit de vengeance qui sont à l’œuvre derrière son enthousiasme athée joyeusement païen et laborieusement incroyant.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 4", Les Belles Lettres, Paris, 2010, pages 1492-1493 * pseudonyme utilisé pour désigner Michel Onfray

[ rebelles conformistes ] [ galériens ] [ platitude de style ] [ mutins de Panurge ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson