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intellect

La connaissance est bien la communion intelligible du connaissant et du connu, mais c’est en quelque sorte une communion à distance. Tout se passe, dans l’activité cognitive, comme si l’homme avait gardé le souvenir d’une communion ontologique entre lui et le monde, mais qu’il ne puisse plus la réaliser – par ses seules forces naturelles – qu’en mode spéculatif.

Auteur: Borella Jean

Info: Amour et vérité, L’Harmattan, 2011, Paris, page 117

[ réminiscence ] [ éternel-temporel ] [ médiation ]

 

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transcendance

Le sentiment du sacré est donc partout lié à notre capacité de dépassement de nous-mêmes et d’ouverture au mystère. […] un simple morceau de pain suffit à éveiller le frisson du sacré si nous voyons en lui l’aliment de la vie, le support de l’âme et le fruit conjugué de la sueur de l’homme et de la bonté de Dieu.

Auteur: Thibon Gustave

Info: Notre regard qui manque à la lumière, Librairie Arthème Fayard, 1970, page 81

[ définition ] [ éternel-temporel ]

 
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inconnaissance

Le monde ni ne voit ni ne connaît ce qui appartient au domaine de l’Esprit. Il n’y a aucun arrangement envisageable, aucun compromis, aucune autre voie possibles. Si des hommes veulent suivre les préceptes du Christ et renaître selon l’Esprit, ils doivent impérativement renoncer aux valeurs de connaissance de ce monde.

Le monde, c’est-à-dire nos façons de penser ordinaires, habituelles, imbibées de conceptions acquises dans la société qui est la nôtre et qui nous a formés, avec ses systèmes philosophiques, politiques et idéologiques, avec sa sagesse, son sens de valeur, ne peut, selon le Christ, recevoir l’Esprit Saint "parce qu’il ne le voit ni ne le connaît" !

Auteur: Laroche Michel

Info: Dans "La voie du silence", éditions Albin Michel, 2010, page 23

[ christianisme ] [ éloignement ] [ anti-mondanité ] [ éternel-temporel ]

 
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faux sacrifices

N’en pourrait-on conclure que Dieu se détourne des offrandes de Caïn, parce que Caïn fait un injuste partage, offrant un peu du sien à Dieu, mais se réservant tout entier pour lui-même ? Exemple suivi de tous ceux qui préférant leur volonté propre à la volonté divine, c’est-à-dire contempteurs de la droiture, et vivant dans la perversité de leur cœur, offrent néanmoins des présents à Dieu, dont ils pensent acheter l’assistance, non pour la guérison, mais pour la satisfaction de leurs criminels désirs. Et tel est en réalité le caractère de la cité du monde, de servir Dieu ou les dieux, afin d’obtenir, sous leurs auspices, ces victoires et cette paix d’ici-bas que poursuit, non le zèle de la charité, mais la passion de dominer.

Auteur: Saint Augustin Aurelius Augustinus

Info: La cité de Dieu, volume 2, traduction en latin de Louis Moreau (1846) revue par Jean-Claude Eslin, Editions du Seuil, 1994, pages 204-205

[ hypocrisie ] [ dissimulation ] [ éternel-temporel ] [ intention ]

 
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théologie

Afin de laver le christianisme du reproche qu’on lui faisait d’être le responsable du déclin de Rome, il [saint Augustin] émet le postulat que le règne du Christ et une domination terrestre comme celle de l’Imperium ne doivent aucunement être tenus pour identiques. Toute la réponse apportée par saint Augustin est une tentative pour montrer que la paix terrestre et la paix de Dieu ne peuvent en aucun cas être confondues. C’est ainsi qu’il a développée sa doctrine de deux civitates englobant et l’Eglise et l’organisation du monde sans pour autant s’y réduire et s’y dissoudre. La cité de Dieu, effective en ce bas-monde, est aussi présente au sein de l’Eglise, mais la communauté intérieure des croyants se trouve, elle, toujours en pèlerinage, et son royaume ne se fonde que sur l’espérance. Quant à la cité terrestre, elle se construit sur la possession.

Auteur: Kosseleck Reinhart

Info: Le futur passé, Contribution à la sémantique des temps historiques, EHSS, Paris, 1991

[ résumé ] [ naturel-surnaturel ] [ éternel-temporel ]

 

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enfer

Or, la mort de l’âme arrive, quand Dieu la délaisse, comme celle du corps quand il est délaissé de l’âme. Ainsi la mort de l’un et de l’autre, la mort de tout l’homme, c’est l’âme qui, délaissée de Dieu, délaisse le corps. Dieu cesse d’être sa vie, et cesse d’être la vie du corps. Or cette mort de toute l’homme est suivie de celle que l’autorité des saintes Lettres appelle la seconde mort, et c’est elle que le Sauveur désigne, quand il dit : "Craignez celui qui a pouvoir de perdre le corps et l’âme dans l’éternel supplice". Mais cela ne se pouvant accomplir qu’au temps où l’âme et le corps seront unis d’un indissoluble lien, ne peut-il pas sembler étrange que le corps meure d’une mort qui n’est plus l’éloignement de l’âme, mais la présence même de l’âme, donnant au corps la vie et le sentiment pour souffrir ? Car dans l’éternité de la condamnation suprême, la véritable mort de l’âme, c’est de ne plus vivre de Dieu.

Auteur: Saint Augustin Aurelius Augustinus

Info: La cité de Dieu, volume 2, traduction en latin de Louis Moreau (1846) revue par Jean-Claude Eslin, Editions du Seuil, 1994, pages 105-106

[ christianisme ] [ définition ] [ éternel-temporel ] [ eschatologie ] [ séparation de Dieu ] [ salut ]

 
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trépas

C’est donc entre ces deux moments, qu’il [l'homme] passe ; car, s’il vit encore, il est "avant la mort" ; s’il a cessé de vivre, il est "après la mort". Il est donc impossible de le saisir mourant ou dans la mort. C’est ainsi que dans le cours des temps, on cherche le présent et on ne le trouve pas ; car le passage du futur au passé est sans espace. Cette raison ne pourrait-elle pas aussi établir la présomption qu’il n’y a point de mort du corps ? S’il en est une, quand donc est-elle, puisqu’elle n’est en personne et que personne n’est en elle ? Vit-on ? elle n’est pas encore ; car on est avant la mort, on n’est pas dans la mort. A-t-on cessé de vivre ? elle n’est plus ; on est après la mort, on n’est pas dans la mort. Et pourtant, si, avant ou après, la mort n’est point, que veut dire : avant la mort, ou après la mort ? Paroles vides, si la mort n’est point. Ah ! que n’avons-nous assez bien vécu dans le Paradis pour que la mort, en effet, ne fût pas ! Et non seulement elle existe aujourd’hui, mais elle est si pénible que les termes manquent pour l’expliquer, comme les moyens pour la fuir.

Auteur: Saint Augustin Aurelius Augustinus

Info: La cité de Dieu, volume 2, traduction en latin de Louis Moreau (1846) revue par Jean-Claude Eslin, Editions du Seuil, 1994, pages 115-116

[ éternel-temporel ] [ équivoque ] [ problème ] [ insaisissable ] [ chronos ] [ fuyant ] [ définition ] [ instant de la mort ]

 
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protestantisme

1525. — La révolte des paysans. Un brusque éclair déchirant les nuées d’illusion. Et Luther vit, tel qu’il était réellement, il vit, sa faux en mains, son épieu levé, l’homme du peuple misérable, inculte, grossier. Et qui n’acceptait pas, mais de toute sa force sauvage ébranlait furieusement les parois de sa cellule. Lui promettre les fruits magnifiques de la liberté chrétienne ? Dérision trop forte. Prendre part à ses peines, épouser ses revendications ? Jamais. C’était contre Dieu. Et d’ailleurs, le raisonnement que Luther oppose aux iconoclastes : "Les images sont sans vertu ? pourquoi donc s’insurger contre elles ?" — ce raisonnement s’appliquait trop bien aux princes : "Quel pouvoir possèdent-ils sur les âmes ? Aucun. Pourquoi donc se dresser contre une tyrannie qui ne mord pas sur la vraie personne ?" Non, pas de collaboration avec les mutins. Les réprimer, durement. Cogner sans scrupules sur ces museaux insolents.

À ce prix, toutes choses redeviendraient claires. Tout s’ordonnerait à nouveau, de façon satisfaisante. D’un côté, les héros. Quelques rares génies, quelques puissantes individualités, acceptant avec indifférence les contraintes extérieures, subissant sans prendre la peine de protester ou de résister, toutes les gênes et toutes les mesquineries, mais connaissant au-dedans d’eux-mêmes la véritable liberté, la joie surhumaine d’échapper aux servitudes, de tenir les lois pour nulles, de conduire contre les nécessités mécaniques la révolte du libre esprit. De l’autre côté, la masse, soumise aux contraintes, éprouvant leurs rigueurs salutaires, possédant elle aussi en théorie sa liberté intérieure, mais incapable d’en user et menant sa vie dans les cadres d’un état patriarcal agissant et prévoyant pour tous, appliquant à son cheptel humain les recettes d’un despotisme plus ou moins éclairé...

Contraste brutal d’une société luthérienne se développant dans sa médiocrité avec son moralisme pharisaïque et timoré, sa parfaite réussite dans les petites choses, sa passivité et sa lâcheté dans les grandes, et d’une foi visionnaire animant quelques génies héroïques à qui rien ni personne n’en impose, et dont l’esprit parcourt des espaces infinis : mais leur corps reste à terre, dans la boue commune. Des citoyens ? Oui, de la cité céleste. La cité terrestre, ils n’aspirent ni à la diriger ni à l’améliorer. Sujets dociles, fonctionnaires modèles, ils donnent l’exemple de la soumission parfaite aux ordres d’un Prince, qui finalement, se dressant au-dessus de toutes les têtes courbées, détient seul un pouvoir que nul ne lui conteste.

C’était toute l’histoire, toute la philosophie de l’Allemagne luthérienne qui se dessinait ainsi, au printemps de 1525, dans les rêveries sans doute, dans les exhortations en tout cas d’un Luther, troublé au fond de son cœur et d’autant plus fort criant ses certitudes.

Auteur: Febvre Lucien

Info: Un destin : Martin Luther, PUF, 1968, pages 166-167

[ éternel-temporel ] [ obéissance ] [ politique ]

 

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punition

Toutes ces déportations aux travaux forcés qui s’accompagnaient autrefois de châtiments corporels, n’amendent personne et surtout n’effraient aucun criminel ; non seulement le nombre de crimes ne diminue pas mais, au contraire, il augmente de plus en plus. Vous devez en convenir. Il en résulte que la société n’est nullement protégée, car bien qu’on ampute mécaniquement le membre contaminé, qu’on l’exile au loin, hors de la vue, un autre criminel vient aussitôt prendre sa place, et peut-être même deux. S’il y a quelque chose qui protège la société, même de nos jours, et qui amende le criminel en faisant de lui un autre homme, ce n’est encore une fois que la loi du Crist qui se manifeste dans l’aveu de sa propre conscience. Ce n’est qu’après avoir compris sa faute en tant que fils de la société du Christ, c’est-à-dire de l’Église, qu’il comprendra aussi sa faute envers la société, c’est-à-dire envers l’Église. Ainsi, ce n’est que devant la seule Église que le criminel actuel est capable de reconnaître sa faute, et non pas devant l’État. [...] Qu’adviendrait-il du criminel, oh, Seigneur, si la société chrétienne, c’est-à-dire l’Église, le rejetait à la façon dont le rejette et le retranche la loi civile ? Qu’adviendrait-il si, aussitôt et chaque fois, l’Église de son côté le châtiait par l’excommunication à la suite du châtiment infligé par la loi de l’État ? Il ne saurait y avoir de plus grand désespoir, du moins pour le criminel russe, car les criminels russes ont encore la foi. D’ailleurs, qui sait, peut-être arriverait-il alors une chose terrible : la perte de la foi dans le cœur désespéré du criminel, et alors ? Mais l’Église, telle une mère tendre et aimante, renonce elle-même au châtiment effectif car, même sans son châtiment, le coupable n’est que trop durement puni par la justice de l’État, et il faut bien que quelqu’un ait pitié de lui. Elle y renonce surtout parce que la justice de l’Église est la seule qui renferme la vérité et qu’en conséquence, elle ne peut ni essentiellement, ni moralement se solidariser avec aucune autre justice, même à titre de compromis provisoire. Le criminel étranger se repent rarement, dit-on, car les doctrines les plus modernes elles-mêmes le confirment dans l’idée que son crime n’en est pas un, mais une simple révolte contre la force qui l’opprime injustement. La société le retranche d’elle-même par la force qui triomphe de lui d’une manière toute mécanique, et elle accompagne ce bannissement de haine (c’est ainsi du moins qu’ils le racontent d’eux-mêmes en Europe), de haine et d’une indifférence, d’un oubli absolus quant à son sort ultérieur, à lui, son frère. Ainsi tout se passe sans la moindre pitié de la part de l’Église, car dans beaucoup de cas il n’y a même déjà plus d’Église là-bas ; il ne reste que des ecclésiastiques et de magnifiques édifices religieux, tandis que les Églises elles-mêmes tendent depuis longtemps à passer de la condition inférieure d’Église à la condition supérieure d’État, pour s’y fondre complètement. Il semble, du moins, en être ainsi dans les pays protestants. A Rome, il y a déjà mille ans que l’État a été proclamé à la place de l’Église. C’est pourquoi le criminel lui-même n’a plus conscience d’être un membre de l’Église et que, une fois excommunié, il est la proie du désespoir. [...] si la justice de l’Église était réellement instaurée, et cela dans toute sa puissance, c’est-à-dire si la société se changeait en Église, non seulement la justice de l’Église influerait sur l’amendement du criminel bien plus efficacement qu’elle ne le fait actuellement, mais peut-être les crimes eux-mêmes diminueraient-ils en effet en nombre dans des proportions incroyables. Au surplus, l’Église elle-même comprendrait à n’en pas douter le futur criminel et le futur crime tout autrement qu’elle ne le fait aujourd’hui et elle saurait ramener l’excommunié, prévenir le crime projeté et régénérer le déchu.

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: Dans "Les Frères Karamazov", traduction d'Elisabeth Guertik, le Cercle du bibliophile, pages 81 à 83

[ orthodoxie ] [ orient-occident ] [ exemplarité ] [ interruption de la logique circulaire du rééquilibrage ] [ intériorisation ] [ éternel-temporel ]

 
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