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transfert

La difficulté en analyse est celle de la médiété aristotélicienne, autrement dit la fiabilité, le plus déterminée possible, et le moins vindicative possible. La fiabilité dans son ennui, en quelque sorte, qui n’a pas le panache de la passion amoureuse, mais qui ne provoque pas non plus le risque d’un sentiment abandonnique. N’être que fiable est un défi modeste, mais nécessaire à la désaliénation du patient. N’être que fiable est un chemin qui mène nécessairement à l’ingratitude du patient ; parfois, dans un temps plus lointain, ce dernier reconnaîtra la valeur de l’apport ; mais rien n’est moins sûr, et le moment où l’analysant idéalise son analyste n’est pas durable, heureusement pour l’enjeu de sa désaliénation, mais plus douloureusement pour l’analyste renvoyé à sa valeur limitée.

Auteur: Fleury Cynthia

Info: Dans "Ci-gît l'amer", éditions Gallimard, 2020, page 110

[ contre-transfert ] [ qualité ] [ psychanalyse ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

transfert psychanalytique

Si le patient substitue l’analyste à son père (ou à sa mère), il lui confère en même temps le pouvoir que son surmoi exerce sur son moi, puisque ce sont justement ses parents qui ont été, comme nous savons, l’origine de ce surmoi. Le nouveau surmoi a donc la possibilité de procéder à une post-éducation du névrosé et peut rectifier certaines erreurs dont les parents furent responsables dans l’éducation qu’ils donnèrent. C’est d’ailleurs sur ce point qu’il convient de ne pas mésuser de l’influence qu’on a prise. Si tenté que puisse être l’analyste de devenir l’éducateur, le modèle et l’idéal de ses patients, quelque envie qu’il ait de les façonner à son image, il lui faut se rappeler que tel n’est pas le but qu’il cherche à atteindre dans l’analyse et même qu’il faillit à sa tâche en se laissant aller à ce penchant. En agissant de la sorte, il ne ferait que répéter l’erreur des parents dont l’influence a étouffé l’indépendance de l’enfant et que remplacer l’ancienne sujétion par une nouvelle.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Dans "Abrégé de psychanalyse", trad. Anne Berman, Presses Universitaires de France, 1949, page 43

[ effets ] [ risque ] [ neutralité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

transfert

Est-ce qu’il ne vous a jamais saisi à ce tournant, que dans ce que vous avez donné - à ceux qui vous sont les plus proches, j’entends - il n’y a pas quelque chose qui a manqué, et non pas seulement qui a manqué, mais qui les laisse - les susdits, les plus proches - eux, par vous irrémédiablement manqués ? En quoi ? Justement par ceci qui, à vous analystes, permet de comprendre que justement ces proches, avec eux, on ne fait que tourner autour du fantasme, dont vous avez cherché plus ou moins en eux la satisfaction, – qui, à eux, a plus ou moins substitué ses images ou ses couleurs. 

Cet être auquel soudain vous pouvez être rappelé par quelque accident, dont la mort est bien celui qui nous fait entendre le plus loin sa résonance, cet être véritable - pour autant que vous l’évoquez - déjà s’éloigne et est déjà éternellement perdu. Or cet être c’est tout de même bien lui que vous tentez de joindre par les chemins de votre désir. Seulement cet être là c’est le vôtre. Et ceci comme analyste vous savez bien que c’est de quelque façon, faute de l’avoir voulu que vous l’avez manqué aussi plus ou moins. Mais au moins ici êtes-vous au niveau de votre faute, et votre échec la mesure exactement. 

Et ces autres dont vous vous êtes occupé si mal, est-ce pour en avoir fait, comme on dit, seulement vos objets ? Plût au ciel que vous les eussiez traités comme des objets dont on apprécie le poids, le goût et la substance, vous seriez aujourd’hui moins troublé par leur mémoire, vous leur auriez rendu justice, hommage, amour, vous les auriez aimés au moins comme vous-même, à ceci près que vous aimez mal, mais ce n’est même pas le sort des mal aimés que nous avons eu en partage. Vous en auriez fait sans doute - comme on dit - des sujets comme si c’était là la fin du respect qu’ils méritaient : respect, comme on dit, de leur dignité, respect dû à nos semblables. 

Je crains que cet emploi neutralisé du terme "nos semblables", soit bien autre chose que ce dont il s’agit dans la question de l’amour, et - de ces semblables - que le respect, que vous leur donniez aille trop vite : au respect du ressemblant, au renvoi à leurs lubies de résistance, à leurs idées butées, à leur bêtise de naissance, à leurs oignons quoi ! Qu’ils se débrouillent ! 

C’est bien là, je crois, le fond de cet arrêt devant leur liberté, qui souvent dirige votre conduite, liberté d'indifférence dit-on, mais non pas de la leur, de la vôtre plutôt. Et c’est bien en cela que la question se pose pour un analyste, c’est à savoir quel est notre rapport à cet être de notre patient ? On sait bien tout de même pourtant que c’est de cela dans l'analyse qu’il s’agit : – notre accès à cet être est-il ou non celui de l'amour ? A-t-il quelque rapport, notre accès, avec ce que nous saurons – de ce qu'est le point où nous nous posons quant à la nature de l'amour ? 

Auteur: Lacan Jacques

Info: 30 novembre 1960

[ rencontre ratée ] [ question ] [ mythe de l'intersubjectivité ]

 

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