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touristes

Pendant ce temps, ils ont sorti l'appareil quand ils en ont un, ou leur téléphone s'il sait faire les photos, et là je souris encore puis je leur dis que je peux prendre la photo pour eux, pour qu'ils soient tous les deux ensemble devant la beauté, ou tous les trois quand ils sont trois, et même davantage, c'est la même chose : de toute façon, il manquera toujours celui qui prend la photo alors si c'est moi, c'est pas grave.

Auteur: Bathelot Lilian

Info: Beu, Blanc, Rouge

[ cliché ]

 

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Une voiture arrive à ce moment-là, elle s'arrête, deux petits Japonais, mari et femme, en descendent et, comme dans une pantomime, ils prennent quelques photos à toute vitesse : lui une photo d'elle, elle de lui, le panorama à droite, le panorama à gauche. Puis ils demandent à mon ami de les photographier ensemble, ce qu'il fait de bonne grâce. Les Japonais repartent en toute hâte ; mon ami me dit : "Tu as remarqué ? ils n'ont pas regardé le panorama, ils ne l'ont pas contemplé. Ils l'ont juste photographié."

Auteur: Moravia Alberto

Info: Lettres du Sahara

[ superficiels ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

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Certains jours, nous avions de la visite. Pas plus de deux ou trois personnes à la fois que nous guettions d'en haut avec nos jumelles. Andrea les appelait "les éphémères". Davide les accueillait sur le seuil, leur servait une assiette de polenta avec de la tomme et un verre de vin, les accompagnait à l'étage s'ils voulaient rester dormir puis nous rejoignait à la cuisine. Nous gardions nos distances, non pas parce que nous n'aimions pas les visiteurs, mais parce qu'ils appartenaient au monde d'en bas et nous en apportaient des nouvelles, des nouvelles que nous préférions ne pas avoir. On s'en passait très bien. Quand les éphémères repartaient, nous les regardions s'éloigner, se faire de plus en plus petits, puis disparaître au détour d'un chemin, et c'est avec soulagement que nous retrouvions notre solitude.

Auteur: Cognetti Paolo

Info: Le garçon sauvage : Carnet de montagne

[ montagne ]

 

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Au début de l'été, les premiers Allemands faisaient leur apparition dans les prés. Leurs têtes aux cheveux gris voguaient sur l'océan des herbes. Les montures métalliques de leurs lunettes clignotaient gaiement au soleil. Un tel disait qu'on reconnait les Allemands aux chaussures - blanches et propres. Nous autres, nous ne prenons pas soin des souliers, nous leur manquons de respect. Nos chaussures, ce sont des godasses de cuir sombre. Ou alors des caoutchoucs au-dessus desquels Stasek Bachleda secoue les cendres de sa cigarette. Sans parler de nos pompes de similicuir, ces criardes imitations noires et blanches de "Mode", "Sport", "Rues d'Europe". Nos chaussures éternellement crottées de boue rouge, déformées, maltraitées par le gel ou la chaleur.
Les Allemands (...) prenaient en photo des espaces vides, ce qui étonnait beaucoup les gens. Pourquoi ne photographiaient-ils pas le nouvel arrêt de bus, le toit neuf de l'église, plutôt que ces lieux désertiques envahis par l'herbe ?

Auteur: Tokarczuk Olga

Info: Maison de jour, maison de nuit

[ Europe ]

 

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