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stade du miroir

C’est ici que les aveugles de naissance en analyse peuvent nous permettre de situer la différence entre eux et les voyants quant à leur narcissisme primaire : différence due à l’absence chez eux de l’expérience scopique du miroir. La mimique affective des aveugles est d’une authenticité aussi émouvante que l’est celle des bébés d’avant l’expérience du miroir. Ils ne déguisent jamais ce qu’ils ressentent et on lit sur leur visage tout ce qu’ls éprouvent au contact de ceux qu’ils rencontrent. Mais ils ne savent pas qu’on le lit. Donc ils ne peuvent et ne savent pas non plus s’en cacher : ce qui prouve bien que nous, voyants, cachons à nous-mêmes et à autrui ce que nous ressentons du fait que nous avons pu faire l’expérience du miroir.

Auteur: Dolto Françoise

Info: "L'image inconsciente du corps", éditions du Seuil, 1983, page 154

[ différence ] [ non-voyants ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

stade du miroir

C’est pour autant que le tiers, le grand Autre, intervient dans le rapport du moi au petit autre, que quelque chose peut fonctionner, qui entraîne la fécondité du rapport narcissique lui-même.

Exemplifions-le dans un geste de l’enfant devant le miroir, geste qui est bien connu, et qui n’est pas difficile à observer. L’enfant qui est dans les bras de l’adulte est confronté exprès à son image. L’adulte, qu’il comprenne ou pas, ça l’amuse. Il faut donner alors toute son importance à ce geste de la tête de l’enfant qui, même après avoir été captivé par les premières ébauches de jeu qu’il fait devant sa propre image, se retourne vers l’adulte qui le porte, sans que l’on puisse dire sans doute ce qu’il en attend, si c’est de l’ordre d’un accord ou d’un témoignage, mais la référence à l’Autre vient jouer là une fonction essentielle. Ce n’est pas forcer cette fonction que de l’articuler de cette façon, et de mettre ainsi en place ce qui s’attachera respectivement au moi idéal et à l’idéal du moi dans la suite du développement du sujet.

De cet Autre, pour autant que l’enfant devant le miroir se retourne vers lui, que peut-il venir ? Nous disons qu’il n’en peut venir que le signe image de a, cette image spéculaire, désirable et destructrice à la fois, effectivement désirée ou non. Voilà ce qui vient de celui vers lequel le sujet se retourne, à la place même où il s’identifie à ce moment, en tant qu’il soutient son identification à l’image spéculaire.

Dès ce moment originel, nous est sensible le caractère que j’appellerai antagoniste, du moi idéal. A savoir que, déjà dans cette situation spéculaire, se dédouble, et cette fois au niveau de l’Autre, pour l’Autre et par l’Autre, le moi désiré, j’entends désiré par lui, et le moi authentique […] – à ceci près que dans cette situation originelle, c’est l’idéal qui est là, je parle du moi idéal et non pas de l’idéal du moi, et que l’authentique moi est, lui, à venir.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, livre VIII - Le transfert" pages 411-412

[ déchirement ] [ intériorisation ] [ trait unaire ]

 

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