puissance-acte
Dans la mesure où l’un de ces êtres [finis] est, on dit qu’il est en acte ; on le dit au contraire en puissance dans la mesure où une certaine distance le sépare de ce qu’il pourrait être et qu’il n’est pas. En pareil cas, il existe un degré de perfection de l’être, et cette perfection en mesure précisément l’acte. Au contraire le manque d’acte de l’être en constitue et en mesure la puissance et l’imperfection. Notons que la puissance ne s’oppose pas à l’être ; au contraire, elle est de l’être-en-puissance. Simplement, elle est un mode déficient et inégal au degré d’actualité dont cet être est naturellement capable.
Auteur:
Gilson Etienne
Années: 1884 - 1978
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: philosophe et historien
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Introduction à la philosophie chrétienne, Vrin, 2011, page 190
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définition
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métaphysique de l'être
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étant
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puissance-acte
On peut dire avec vérité : Il y avait un temps où Rome n’était pas ; un temps où Jérusalem n’était pas ; un temps où Abraham n’était pas ; un temps où l’homme n’était pas ; enfin, si ce n’est point à l’origine du temps, mais après un certain temps, que le monde a été créé ; on peut dire : Il y avait un temps où le monde n’était pas. Mais dire : Un temps fut où il n’y avait point de temps, c’est dire : Un homme était, quand il n’y avait aucun homme ; ou : Ce monde était, quand ce monde n’était pas. On peut bien dire, en écartant l’identité, il y avait un autre homme quand cet homme n'était pas ; il y avait un autre temps quand ce temps n’était pas ; mais il y avait un temps où le temps n’était pas, le dernier des insensés n’oserait le dire. Or, comme nous reconnaissons la création du temps, quoique le temps ait toujours été, en ce sens que le temps fut en tout temps, gardons-nous de conclure, de ce que les anges ont toujours été, qu’ils n’aient point été créés. Car l’on dit qu’ils ont été toujours parce qu’ils sont de tout temps, et ils sont de tout temps parce que les temps n’ont pu être sans eux. En effet, où il n’est point de créature dont les mouvements successifs déterminent le cours du temps, le temps ne saurait être. Par conséquent, quoiqu’ils aient toujours été, ils ne laissent pas d’être créés, et quoiqu’ils aient toujours été, ils ne sont pas coéternels au Créateur. Car lui fut toujours dans son immuable éternité ; mais eux, êtres créés, ne furent toujours qu’en ce sens qu’ils furent de tout temps et qu’il eût été impossible que le temps fût sans eux.
Auteur:
Saint Augustin Aurelius Augustinus
Années: 0354 - 0431
Epoque – Courant religieux: empire romain
Sexe: H
Profession et précisions: évêque d'Hippone, philosophe chrétien
Continent – Pays: France - Algérie
Info:
La cité de Dieu, volume 2, traduction en latin de Louis Moreau (1846) revue par Jean-Claude Eslin, Editions du Seuil, 1994, pages 83-84
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