poète-à-poèmes
Venez, mes chants, exprimons nos passions les plus ordinaires,
Notre jalousie d’un homme avec un bon travail et sans crainte de l’avenir.
Vous êtes très oisifs, mes chants.
Vous allez mal finir, je le crains.
Vous traînez dans les rues,
Dans les coins, aux arrêts d’autobus,
Vous ne faites rien ou presque.
Vous n’exprimez même pas nos élans intérieurs,
Vraiment, vous allez mal finir, je le crains.
Et moi ?
Je deviens à moitié fou,
Je vous ai tant parlé que
Je crois vous voir autour de moi,
Petites bêtes insolentes, dépourvues de honte
comme de vêtements !
Mais toi, mon chant le plus nouveau,
Tu n’es pas assez vieux pour faire autant de mal,
Je t’achèterai un manteau vert de Chine
couvert de dragons,
Et les pantalons de soie rouge
de la statue du Christ enfant de Santa Maria Novella,
De peur qu’on dise que nous manquons de goût,
ou que notre famille n’est pas une caste.
Auteur:
Pound Ezra
Années: 1885 - 1972
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Amérique du Nord - Usa
Info:
Instructions ultérieures in Poèmes, traduit de l’anglais par Michèle Pinson, Ghislain Sartoris et Alain Suied, Editions Gallimard, 1985, page 135
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