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pénis

Abandonné sur la paume de ma main, il ressemblait à un cétacé en train d’agoniser tout seul sur le sable d’une plage. Maintenant, graduellement, il grossit. Il ressemble à un dirigeable, encore retenu par ses câbles, qui se soulève, se soulève encore, se croyant libre. Je retire ma main, il reste tel qu’il est. Solide, massif, comme une souche de chêne, toutes ses veines, qui font penser à des tiges de plantes grimpantes, se dessinant en relief. Le gland à nu, luisant et violacé, il se tient devant moi, stupidement dressé, atteignant presque le niveau de mon nombril.

Je ne le touche pas, je le laisse osciller, fier de chacune de ses oscillations. Je me retourne et me regarde dans l’étroit miroir accroché sur le mur du fond. Dans la pénombre, je devine un personnage grotesque. Une sorte de Silène (ou de macaque) des vases pompéiens. Crâne chauve, nez vaniteux, estomac dilaté, jambes courtes et "lui", d’une étrange couleur, venant d’on ne sait où, soudé à mon bas-ventre par un mauvais plaisant de dieu. 

Auteur: Moravia Alberto

Info: Moi et lui, traduit de l’italien par S. de Vergennes, Flammarion, 1971, page 82

[ érection ] [ description ] [ étranger ]

 

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pénis

L’odeur forte et chaude de l’urine monte à mes narines. "Lui", je le tiens dans la paume de mes mains, ses testicules et tout, je "le" soupèse, j’en estime le volume. Celui qui peut faire sauter entre ses doigts des génitoires de cette sorte ne peut pas être un individu quelconque ou de rien, un homme comme les autres. Et encore moins un raté, un velléitaire, un impuissant moralement et intellectuellement. Tenir devant soi un membre aussi lourd, aussi gros, ne peut que donner confiance en soi, non ? "Lui", le vaniteux, est sans doute ravi de mes louanges. Il se gonfle, on dirait qu’il commence à se soulever. Le gland et son anneau circulaire, sa légère dépression, sa convexité conique au-dessus d’une dépression, affleure sous la peau. A la pointe, la peau qui s’écarte laisse apercevoir un orifice qui fait curieusement penser à l’œil d’un porcelet nouveau-né. Pourquoi ne pas en convenir ? Je suis "bien fourni", superbement "doté", et la "nature" a été pour moi d’une générosité sans égale. Pas de fausse modestie. Qui peut se vanter plus que moi de posséder des organes aussi exceptionnels en proportions, sensibilité, vivacité, puissance, résistance ?

Auteur: Moravia Alberto

Info: Moi et lui, traduit de l’italien par S. de Vergennes, Flammarion, 1971, pages 79-80

[ érection ] [ fierté ] [ description ] [ grosse bite ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

pénis

Que l’on me nomme priape ou godemichet, on m’adore avec les yeux, avec les mains, avec le cul. Je suis le dieu ithyphallique du pourtour de la Méditerranée, je suis le lingam indien, on m’exalte dans Brantôme ou on me vomit dans le Livre d’Ezéchiel, mais partout, on me met, on m’enfile, on me tache, on m’empaffe, on m’inonde, je suis le priape en marbre de Carrare et la bouteille de Coca-Cola, je suis le Phallos de Lawrence et la banale queue de poêle, je suis la Tringle, je suis la Trique, je suis la divine Pine, je suis l’objet des cultes à Saint-Foutin dans les églises du Moyen Age, je suis la queue en bois recouvert de peau sur laquelle s’asseyaient les bigotes de Saint-Eutrope à Orange, je suis la bite sculptée du ghotul des Muria, je suis de Delphes comme de Kajurao, de Pompéi comme de Lhassa, je suis d’ici et de maintenant, je suis, en cette minute même, celui qui explose dans les dix millions de têtes et de cras de dix millions de femmes tout autour de la Boule, je suis celui qui vit au centre de ton chétif corps de grenouille, petit homme. Je suis Dieu. Je suis Zob.

Auteur: Zufferey Jean-Gabriel

Info: Dans "Le livre de Zob" pages 109-110

[ synonymes ] [ symbole ] [ verge personnalisée ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson