lupanar
Les femmes apparurent enfin. Je les comptai. Elles étaient au nombre de sept.
Leurs robes courtes exhalaient cette odeur de vice et de misère qu’exhalent les toilettes pailletées qui affublent les monstres de cire exposés dans les musées forains.
Elles avaient un teint pâle et luisant de poupée de carton glacé. Des bagues, en ligne sur les doigts, brillaient.
Quand l’une de ces filles galantes était seule ses jambes semblaient bien faites, mais dès qu’elle se mêlait à ses compagnes, leurs défauts sautaient aux yeux, sans que je pusse m’en expliquer la raison.
Une femme vint s’asseoir près de nous et rebondit en riant sur la banquette. Elle avait des dents jaunes qui, à cause de la blancheur du visage, paraissaient plus jaunes encore. Les yeux étaient rayés comme un vieux cadran. Le parfum qu’elle dégageait sentait plus fort quand elle bougeait.
Neveu la regardait avec admiration. Il était complètement changé. Il parlait, il riait et ne se préoccupait plus de moi.
Soudain cette femme se leva, et, prenant le marinier par le bras, elle l’entraîna.
Je restai seul. Sur la table, il y avait trois verres et deux bouteilles.
Je payai tout et je sortis, l’âme pleine d’amertume.
Auteur:
Bove Emmanuel Bobovnikoff Dugast Vallois
Années: 1898 - 1945
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Mes amis
[
bordel
]
[
solitude
]
[
femmes-par-homme
]
[
prostituées
]
[
comparées
]