impression de lecture
- Il parle de quoi, là, votre bouquin ? [Pnine, de Nabokov]
- C’est sur la solitude. On pleure.
- Ah bon ?
- Excusez-moi, je ne sais pas raconter une histoire.
- Vous êtes sincère, en tout cas. Dès qu’on est sincère, on a l’air un peu idiot. J’ai connu ça.
- Un émigré russe aux États-Unis. Un vieux professeur à qui il n’arrive que des malheurs. Un homme bon et distrait, terriblement distrait. Presque un savant, on pourrait dire. Mais ce qu’il connaît ne sert à rien. Personne ne l’écoute. Il a une atroce nostalgie de son pays natal. Remarquez, c’est un livre drôle, bourré d’humour, comme tous les romans de Nabokov, mais rien à faire, on pleure. Regardez, mon exemplaire est presque trempé. Touchez, vous allez voir.
Auteur:
Martinet Jean-Pierre
Années: 1944 - 1993
Epoque – Courant religieux: Récent - libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - France
Info:
"L'ombre des forêts", éditions L'Atteinte, Metz, 2022, pages 110-111
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résumé
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émotion
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impression de lecture
L’un des signes les moins douteux de cet acculement des âmes modernes à l’extrémité de tout, c’est la récente intrusion en France d’un monstre de livre, presque inconnu encore, quoique publié en Belgique depuis dix ans : les Chants de Maldoror, par le comte de Lautréamont ( ?), œuvre tout à fait sans analogue et probablement appelée à retentir. L’auteur est mort dans un cabanon et c’est tout ce qu’on sait de lui.
Il est difficile de décider si le mot monstre est ici suffisant. Cela ressemble à quelque effroyable polymorphe sous-marin qu’une tempête surprenante aurait lancé sur le rivage, après avoir saboulé le fond de l’Océan.
La gueule même de l’Imprécation demeure béante et silencieuse au conspect de ce visiteur, et les sataniques litanies des Fleurs du Mal prennent subitement, par comparaison, comme un certain air d’anodine bondieuserie.
Ce n’est plus la Bonne Nouvelle de la Mort du bonhomme Herzen, c’est quelque chose comme la Bonne nouvelle de la Damnation. Quant à la forme littéraire, il n’y en a pas. C’est de la lave liquide.
Auteur:
Bloy Léon
Années: 1846 - 1917
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Dans "Le Désespéré", Livre de poche, 1962, page 38
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éloge
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incomparable
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