hallucination
La dialectique interprétationnelle s’instaurant entre l’esprit végétal et notre conscience modèle la psyché de la plante. En explorant via notre participation nos structures cérébrales, la plante tend à réaliser le plus rapidement possible une forme ainsi qu’un moyen de communication qui soit intelligible pour l’expérimentateur. Ainsi en ayant accès à des schémas primaires comme la représentation corporelle couplée à des souvenirs, l’esprit de la plante se créée une forme humanoïde, comparable à un homoncule psychique.
Auteur:
Leterrier Romuald
Années: 196? -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: ethnobotaniste, auteur
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Dans "Les plantes psychotropes et la conscience", page 45
[
mimétisme
]
[
neurobiologie
]
[
spéculation
]
[
dmt
]
[
mimétisme
]
hallucination
Je devins soudainement étrangement ivre. Le monde extérieur se modifia comme dans un rêve. Les objets semblaient gagner en relief, ils prenaient des dimensions inhabituelles et les couleurs étaient plus éclatantes alors que la perception de soi et du temps avaient changé. Lorsque j'avais les yeux étaient fermés, des images colorées défilaient dans un kaléidoscope à changements rapides. Au bout de quelques heures, cette ivresse pas désagréable que j'avais ressentie alors que j'étais pleinement conscient avait disparu. Quelle en était la cause ?
Auteur:
Hofmann Albert
Années: 1906 - 2008
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: chimiste, découvreur du LSD
Continent – Pays: Europe - Suisse
Info:
"Pharmacotheon : Les médicaments enthéogènes, leurs sources végétales et leur histoire". 1997 écrit avec Jonathan Ott
[
découverte du lsd
]
hallucination
Si une crise épileptique se concentre dans un point précis du lobe temporal, la personne ne subira pas d'effets moteurs mais quelque chose de plus subtil. Cela se manifestera plutôt comme une sorte de crise cognitive, marquée par des changements de la personnalité comme une hyper-religiosité (obsession pour la religion avec sentiments de certitude des croyances), une apparition d'hyper-graphie (de nombreux écrits sur un sujet, généralement religieux), le sentiment erroné d'une présence extérieure, souvent accompagnée de voix, aisément attribuées à un dieu. Il est fort probable que certains des prophètes, martyrs et autres dirigeants de l'histoire aient souffert d'épilepsie du lobe temporal.
Auteur:
Eagleman David
Années: 1971 -
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain spécialiste en neurosciences
Continent – Pays: Amérique du nord - Usa
Info:
[
folie
]
[
dictateurs
]
hallucination
Il advint en octobre de l’année 1913, alors que j’effectuais un voyage seul, que je fus soudain, en plein jour, assailli par une vision : je vis un flot immense recouvrir tous les pays de plaine septentrionaux, situés entre la mer du Nord et les Alpes. Les flots s’étendaient de l’Angleterre à la Russie, et des côtes de la mer du Nord presque jusqu’aux Alpes. Je vis les vagues jaunes, les débris flottants et la mort de milliers et de milliers de personnes.
Cette vision dura deux heures environ ; elle me troubla et me donna des nausées. J’étais incapable de l’interpréter. Deux semaines s’écoulèrent, puis la vision se reproduisit, avec encore plus de violence que la première fois. Et une voix intérieure me dit : "Regarde bien, c’est tout à fait réel, et il en sera ainsi. Tu ne peux en douter." Je me battis à nouveau deux heures environ avec cette vision, mais elle ne me lâcha pas. Elle m’abandonna épuisé et troublé. Et je pensai que mon esprit était tombé malade.
Auteur:
Jung Carl Gustav
Années: 1875 - 1961
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: psychanalyste, médecin psychiatre, fondateur de la psychologie analytique et penseur influent
Continent – Pays: Europe - Suisse
Info:
Dans le "Livre Rouge", trad. Béatrice Dunner, La Compagnie du Livre rouge, Paris, 2012, page 145
[
prophétique
]
[
grand rêve
]
[
témoignage
]
[
accès psychotique
]
hallucination
Comment est Donna quand il n'y a personne pour l'observer ?
La fille douce, super-douce que je connais se transforme-t-elle instantanément ? L'astuce devient-elle sournoiserie ? Serai-je le témoin d'un changement qui fera sauter mes fusibles ? Chez Donna, Luckman, ou aucun de ceux qui me sont chers ? Voire chez un chien ou un chat favori, pendant qu'on est sorti... imagine ton chat en train de vider une taie d'oreiller puis d'y fourrer tous tes objets de valeur : pendule électrique et radio de chevet, rasoir, tout ce que la taie peut contenir ; c'est un tout autre chat qui écume ta maison quand tu n'es pas là ; il te pique tout et va le mettre au clou ; il allume tes joints ou se met à marcher au plafond ; il appelle des gens par l'interurbain histoire de saler ta note de téléphone... et Dieu sait quoi. Un vrai cauchemar, un monde inquiétant de l'autre côté du miroir, l'envers terrifiant d'une ville normale, avec des créatures méconnaissables qui rampent dans les coins ; Donna à quatre pattes en train de manger dans la soucoupe des bêtes... tous les trips psychédéliques que tu peux imaginer : les plus sauvages, les plus obscurs, les plus horrifiants.
Auteur:
Dick Philip K.
Années: 1928 - 1982
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain de SF
Continent – Pays: Amérique du nord - Usa
Info:
Substance mort
[
parano
]
hallucination
De toute façon, il pensait lentement, les mots lui coûtaient un effort, il n’en avait jamais assez, et parfois, lorsqu’il parlait avec quelqu’un, il arrivait que son interlocuteur, tout à coup, le regardât avec étonnement, ne comprenant pas tout ce qu’il pouvait y avoir dans un seul mot, quand Moosbrugger lentement l’extrayait. Il enviait tous les hommes qui avaient appris dès leur jeunesse à parler facilement ; lui, comme par dérision, les mots lui collaient au palais comme de la gomme juste au moment où il en avait le plus urgent besoin ; alors, il se passait parfois un temps interminable jusqu’à ce qu’il réussît à dégager une syllabe, et repartît. […]
La conscience que sa langue, ou quelque chose de plus profond encore en lui, était paralysé comme par de la colle, lui donnait un sentiment d’insécurité pitoyable qu’il lui fallait pendant des jours s’efforcer de dissimuler. Alors apparaissait soudain une subtile, on pourrait presque dire même une silencieuse frontière. Tout d’un coup, un souffle glacé était là. Ou bien, tout près de lui, dans l’air, une grosse boule émergeait et s’enfonçait dans sa poitrine. Dans le même moment, il sentait quelque chose sur lui, dans ses yeux, sur ses lèvres, ou bien dans les muscles faciaux ; il y avait comme une disparition, un noircissement de tout ce qui l’entourait, et tandis que les maisons se posaient sur les arbres, un ou deux chats, peut-être, se sauvant à toute vitesse, bondissaient hors du taillis. Cela ne durait qu’une seconde, puis tout était de nouveau comme avant. […]
Ces périodes étaient tout entières sens ! Elles duraient parfois quelques minutes, parfois elles s’étendaient sur toute une journée, parfois encore elles se prolongeaient en d’autres, semblables, qui pouvaient durer des mois. Pour commencer par ces dernières, parce qu’elles sont les plus simples, […] c’étaient des périodes où il entendait des voix, de la musique, ou bien des souffles, des bourdonnements, des sifflements aussi, des cliquetis, ou encore des coups de feu, de tonnerre, des rires, des appels, des paroles, des murmures. Cela lui venait de partout ; c’était logé dans les cloisons, dans l’air, dans les habits et dans son corps même. Il avait l’impression qu’il portait cela dans son corps tant que cela restait muet ; mais dès que cela éclatait, cela se cachait dans les environs, quoique jamais très loin de lui. Quand il travaillait, les voix protestaient contre lui, le plus souvent avec des mots détachés ou de courtes phrases, elles l’injuriaient, le critiquaient, et quand il pensait à quelque chose, elles l’exprimaient avant qu’il en ait eu le temps, ou disaient malignement le contraire de ce qu’il voulait. Que cela suffît à le faire juger malade, Moosbrugger ne pouvaient qu’en rire ; lui-même ne traitait pas ces voix et ces visions autrement que si ç’avait été des singes. Cela le distrayait de les entendre et de les voir se démener ; c’était incomparablement plus beau que les pensées pesantes et tenaces qu’il avait lui-même, mais quand elles le gênaient trop, il se mettait en colère, finalement c’était assez naturel. [...]
Il lui était arrivé dans sa vie de dire à une fille : "Votre bouche est une rose !" mais tout à coup le mot se défaisait aux coutures, et quelque chose de très pénible se produisait : le visage devenait gris comme la terre que couvre le brouillard, et devant lui, sur une longue tige, une rose se dressait ; affreusement grande alors était la tentation de prendre un couteau, de la couper ou de la frapper pour qu’elle rentrât de nouveau dans le visage.
Auteur:
Musil Robert
Années: 1880 - 1942
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - Autriche
Info:
Dans "L'homme sans qualités", tome 1, trad. Philippe Jaccottet, éditions du Seuil, 1957, pages 372-375
[
point de vue intérieur
]
[
cristallisation signifiante
]
[
décompensation psychotique
]