grand-maman
Quelquefois, je l'observe,
ma petite Mamayé,
et je m'inquiète un peu de sa fragilité...
Elle a perdu ses forces,
ses pas sont hésitants.
Elle pourrait s'envoler au moindre coup de vent...
Alors dès que je peux, je dépose, en cachette,
tous mes précieux cailloux dans les poches de sa veste.
Je me dis que comme ça elle ne s'envolera pas,
et que rien ne pourra l'emporter loin de moi.
Auteur:
Lévy Sandrine
Années: 198? -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: écrivain pour enfants
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Les petits cailloux de Mamayé
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affection
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grand-mère
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grand-maman
[…] la grand-mère, la grand madre, la plus grande des femmes, car elle est en train de devenir une femme sage, qui assure la cohésion des capacités de la psyché profonde, illogiques en apparence, mais fondamentalement empreintes de grandeur.
Ces grands attributs paradoxaux sont, globalement : posséder la sagesse tout en cherchant sans cesse à apprendre ; être à la fois spontanée et fiable ; follement créative et constante ; audacieuse et vigilante ; entretenir la tradition et posséder une authentique originalité.
Auteur:
Pinkola Estés Clarissa
Années: 1945 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: poétesse, post-trauma specialiste et psychoanalyste Jungienne
Continent – Pays: Amérique du nord - Usa
Info:
La danse des grand-mères
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pilier familial
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mémé
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déesse
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grand-maman
Il s'agenouille face à elle, pour qu'elle le voie. Mais elle somnole. Alors il la regarde. La peau fine comme du papier à cigarette. Les bleus. Les petites croûtes sur le crâne aux cheveux épars, le cou cassé, le buste attaché au fauteuil par un drap, la bave qui s'échappe lentement de sa bouche ouverte. Grand-mère, c'est moi, il le dit tout bas d'abord, en caressant doucement son bras maigre et qui n'est plus que rides. C'est moi, Joseph. Elle ouvre les yeux et le regarde sans comprendre, elle ne le reconnaît pas, et il répète, Bonjour grand-mère, ça va grand-mère ? pour qu'elle sache qui elle est, qui elle est pour lui, et il lui dit, Ça fait longtemps, hein, ça fait longtemps qu'on s'est pas vus ? Elle sourit en hochant la tête, et d'une voix lointaine, une voix à peine elle dit, Oh oui, comme ça, sans étonnement ni chagrin, et sa main se pose sur la sienne, alors Joseph y pose l'autre main, et elle son autre main, et ainsi leurs quatre mains sont superposées, bien ensemble, et elle dit de sa voix minuscule, On est faits pour être ensemble. Alors il lui demande doucement, Tu sais qui je suis ?. Elle sourit sans répondre, mais son sourire se crispe un peu, il la tourmente avec sa question, mais il ne peut s'empêcher de la lui poser encore, Tu sais qui je suis ?. Elle le regarde droit dans les yeux et chante de son filet de voix, J'ai descendu dans mon jardin j'ai descendu dans mon jardin, pour y cueillir du romarin, et elle sourit de bonheur, et puis elle est fatiguée soudain, elle ferme de nouveau les yeux, et sa tête retombe sur sa poitrine. Joseph pose son visage sur ses genoux, comme quand il était tout gosse, il sent son odeur de vieille femme mal lavée, mal nourrie, si seule. Il pense, Je suis Joseph Vasseur, le fils de Paul. Ce n'est pas grave si tu ne sais pas qui je suis, moi je sais qui tu es. Je sais qui tu es.
Auteur:
Olmi Véronique
Années: 1962 -
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: écrivaine
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Le Gosse, pp. 206-207
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repère
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