fin naturelle
Ainsi, la paix du corps, c’est le tempérament bien ordonné de ses parties ; la paix de l’âme irraisonnable, le repos bien ordonné de ses appétits ; la paix de l’âme raisonnable, l’accord bien ordonné de la connaissance et de l’action ; la paix du corps et de l’âme, la vie et la santé bien ordonnées de l’être animé ; la paix de l’homme mortel et de Dieu, l’obéissance bien ordonnée dans la foi sous la loi éternelle. La paix des hommes, c’est la concorde ordonnée ; la paix domestique, c’est entre les hôtes du même foyer, la concorde et l’ordre du commandement et de l’obéissance ; la paix sociale, c’est entre les citoyens la concorde et l’ordre de l’autorité et de la soumission ; la paix de la cité céleste, c’est l’ordre et la concorde, une société dans la jouissance de Dieu, dans la jouissance mutuelle de tous en Dieu. La paix de toutes choses, c’est la tranquillité de l’ordre. L’ordre, c’est cette disposition qui, suivant la parité ou la disparité des choses, assigne à chacune sa place. Ainsi, bien que les malheureux, en tant que malheureux, ne soient pas en paix puisqu’il leur manque cette tranquillité de l’ordre où le trouble est inconnu, toutefois, comme leur misère est juste et méritée, dans cette misère même ils ne peuvent être hors de l’ordre.
Auteur:
Saint Augustin Aurelius Augustinus
Années: 0354 - 0431
Epoque – Courant religieux: empire romain
Sexe: H
Profession et précisions: évêque d'Hippone, philosophe chrétien
Continent – Pays: France - Algérie
Info:
La cité de Dieu, volume 3, traduction du latin de Louis Moreau revue par Jean-Claude Eslin, éditions du Seuil, mai 1994, page 121
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