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décentrement anthropomorphe

Nous venons de voir que, pour l’auteur du Tractatus, l’existence d’un autre monde et celle d’un Dieu, comme garantie de la possibilité de réaliser le souverain bien, c’est-à-dire la connexion exacte de la moralité et du bonheur, ne nous rapprocheraient nullement de la solution de notre problème. Qu’en est-il maintenant du deuxième postulat, celui de la liberté humaine, qui est chez Kant la raison d’être de la loi morale, la condition indispensable pour que celle-ci puisse être appliquée, pour que la bonne volonté puisse avoir des effets qui tombent dans le monde sensible ? La position de Wittgenstein est sur ce point tout à fait catégorique, bien qu’en fait passablement difficile à interpréter : "Le monde est indépendant de ma volonté" (T, 6.373). Ou encore, dans les Carnets : "Je ne puis plier les événements du monde à ma volonté ; mais je suis au contraire totalement impuissant" (p.140).

Wittgenstein ne veut certainement pas dire que les désirs et les actions des hommes ne modifient en rien le cours du monde. Mais s’ils le modifient, c’est uniquement en ce sens qu’ils en font partie. […] Il n’y a aucune connexion logique ni empirique entre la volonté éthique et le monde, et par conséquent aucune possibilité d’augmenter ou de diminuer la valeur du monde, quelles que soient les transformations que nous puissions nous proposer de faire subir au contenu du monde. […]

On ne perdra pas de vue néanmoins que son but est de décourager les spéculations philosophiques sur des choses comme la bonté ou la méchanceté de l’homme, le progrès moral, la valeur de la vie, etc., et non pas les efforts de ceux qui s’appliquent, de quelque manière que ce soit, à améliorer les conditions de vie des hommes. 

Auteur: Bouveresse Jacques

Info: Wittgenstein : la rime et la raison, Les éditions de minuit, 1973, pages 89 à 91

[ épochè ] [ bien-mal ] [ système complexe ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson