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contre-transfert

[…] un complexe me tient actuellement terriblement par les oreilles ; à savoir une patiente que j’ai tirée autrefois d’une très grave névrose avec un immense dévouement, et qui a déçu mon amitié et ma confiance de la manière la plus blessante que l’on puisse imaginer. Elle m’a fait un vilain scandale, uniquement parce que j’ai refusé le plaisir de concevoir un enfant avec elle. Je suis toujours resté envers elle dans les limites d’un gentleman, mais je ne me sens malgré tout pas très propre aux yeux de ma conscience un peu trop sensible, et c’est cela qui fait le plus de mal, car mes intentions ont toujours été pures. Mais vous savez bien que le diable peut employer les meilleures choses pour produire de la boue. J’ai appris un nombre indicible de choses, à cette occasion, en philosophie de la vie conjugale. Malgré toute l’auto-analyse, j’avais en effet, auparavant, de mes composantes polygames une connaissance tout à fait inadéquate. Maintenant je sais où et comment on saisit le diable. 

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: A propos de Sabina Spielrein, dans la "Correspondance Jung-Freud, tome 1 : 1906-1909", trad. de l'allemand et de l'anglais par Ruth Fivaz-Silbermann, éd. Gallimard, 1975, lettre du 7 mars 1909

[ médecin-patient ] [ flirt ] [ ambivalence ] [ repentance ] [ femmes-hommes ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

contre-transfert

En d’autres termes, ici apparaît ce que j’appellerai "l’idéal stoïcien" qu’on se fait de l’apathie de l’analyste. 

Vous le savez, on a d’abord identifié les sentiments, disons en gros négatifs ou positifs, que l’analyste peut avoir vis-à-vis de son patient, avec les effets chez lui d’une non complète réduction de la thématique de son propre inconscient. Mais si ceci est vrai pour lui-même, dans sa relation d’amour propre, dans son rapport au petit autre en soi-même [(a)], à l’intérieur de soi, j’entends dire ce par quoi il se voit autre qu’il est, ce qui a été découvert, entrevu, bien avant l’analyse, cette considération n’épuise pas du tout la question de ce qui se passe légitimement quand il a affaire à ce petit autre, à l’autre de l’imaginaire, au-dehors.

Mettons les points sur les "i" : la voie de l’apathie stoïcienne, le fait qu’il reste insensible aux séductions comme aux sévices éventuels de ce petit autre au-dehors en tant que ce petit autre au-dehors a toujours sur lui quelque pouvoir, petit ou grand, ne serait-ce que ce pouvoir de l’encombrer par sa présence, est-ce à dire que cela soit à soi tout seul imputable à quelque insuffisance de la préparation de l’analyste en tant que tel ? Absolument pas en principe. Acceptez ce stade de ma démarche. Ce n’est pas dire que j’y aboutis. Mais je vous propose simplement cette remarque : de la reconnaissance de l’inconscient, nous n’avons pas lieu de dire, de poser qu’elle mette par elle-même l’analyste hors de la portée des passions. Ce serait impliquer que c’est toujours et par essence de l’inconscient que provient l’effet total, global, toute l’efficience d’un objet sexuel ou de quelque autre objet capable de produire une aversion quelconque, physique. En quoi ceci serait-il nécessité, je le demande, si ce n’est pour ceux qui font cette confusion grossière d’identifier l’inconscient comme tel avec la somme des pulsions vitales ?

[…] pourquoi un analyste, sous prétexte qu’il est bien analysé, serait insensible au fait que tel ou tel provoque en lui les réactions d’une pensée hostile, qu’il voie en cette présence - il faut la supporter bien sûr pour que quelque chose de cet ordre se produise - comme une présence qui n’est évidemment pas en tant que présence d’un malade, mais présence d’un être qui tient de la place. Et plus, justement, nous le supposerons imposant, plein, normal, plus légitimement il pourra se produire en sa présence toutes les espèces possibles de réactions. Et de même, sur le plan intrasexuel par exemple, pourquoi en soi le mouvement de l’amour ou de la haine serait-il exclu, disqualifierait–il l’analyste dans sa fonction ?

À ce stade, à cette façon de poser la question il n’y a aucune autre réponse que celle-ci : en effet pourquoi pas ! Je dirai même mieux, mieux il sera analysé, plus il sera possible qu’il soit franchement amoureux ou franchement en état d’aversion, de répulsion sur les modes les plus élémentaires des rapports des corps entre eux, par rapport à son partenaire. Si nous considérons tout de même que ce que je dis là va un peu fort, en ce sens que ça nous gêne, que ça ne s’arrange pas, tout de même qu’il doit bien y avoir quelque chose de fondé dans cette exigence de l’apathie analytique, c’est qu’il doit bien falloir qu’elle s’enracine ailleurs.

[…] si l’analyste réalise, comme l’image populaire, ou aussi bien comme l’image déontologique qu’on s’en fait, cette apathie, c’est justement dans la mesure où il est possédé d’un désir plus fort que ceux dont il peut s’agir, à savoir : d’en venir au fait avec son patient, de le prendre dans ses bras, ou de le passer par la fenêtre - cela arrive - j’augurerais même mal de quelqu’un qui n’aurait jamais senti cela, j’ose le dire.

Mais enfin il est un fait qu’à cette pointe près de la possibilité de la chose, cela ne doit pas arriver d’une façon ambiante. Cela ne doit pas arriver, non pas dans la mesure négative d’une espèce de décharge imaginaire totale de l’analyste, dont nous n’avons pas à poursuivre plus loin l’hypothèse, quoique cette hypothèse serait intéressante, mais en raison de quelque chose qui est ce dans quoi je pose la question ici cette année, que l’analyste dit : "je suis possédé d’un désir plus fort". Il est fondé en tant qu’analyste, en tant que s’est produite pour tout dire une mutation dans l’économie de son désir. 

Auteur: Lacan Jacques

Info: 8 mars 1961

[ moi idéal ] [ stéréotype ] [ préjugé ] [ radicalité ] [ déplacement subjectif ] [ fausseté ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson