La phénoménologie de l’enfant comme objet précieux excrémentiel est tout entière dans cette désignation, où l’enfant est identifié à l’élément douceâtre de ce qu’on appelle "la réglisse", γλυχύῤῥιζα [glukurrhiza] la douce racine, comme paraît-il c’en est l’origine grecque. Et sans doute ce n’est pas en vain que ce soit à propos de ce mot "réglisse" que nous puissions trouver un exemple vraiment - c’est le cas de le dire - des plus sucrés, de la parfaite ambiguïté des transcriptions signifiantes.
Permettez-moi cette petite parenthèse, cette perle que j’ai trouvée à votre usage dans mon parcours. Ce n’est pas d’hier d’ailleurs, je vous ai gardé cela depuis longtemps mais puisque je le rencontre à propos de "Bout de Zan" je vais vous le donner : "réglisse" donc, on nous dit que c’est à l’origine γλυχύῤῥιζα [glukurrhiza]. Bien sûr, ce n’est pas directement du grec que ça vient, mais quand les Latins ont entendu ça, ils en ont fait liquiritia en se servant de liqueur, d’où, dans l’ancien français, ça a fait licorice, puis ricolice par métathèse. Ricolice a rencontré règle, regula est ainsi ce qui a fait rygalisse. Avouez que cette rencontre de licorice avec la règle est vraiment superbe.
Mais ce n’est pas tout, car l’étymologie consciente à quoi tout ceci a abouti, sur laquelle se sont reposées en fin les générations dernières : c’est que "réglisse" devait s’écrire "rai de galice", parce que la "réglisse" est faite avec une racine douce qu’on ne trouve qu’en Galice, le rai de galice.
Années: 1901 - 1981
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: psychanalyste
Continent – Pays: Europe - France